La comtesse (par mariage) Marie-Anne de Montarbie d'Haust (incarnée par la baronne - titre de courtoisie - Charlotte de Turckheim), se retrouvant veuve, est au désespoir. Car son fils unique, Pierre-Anne ("Anne" étant un prénom épicène, signalons-le) est entré au monastère, et la tradition nobiliaire empêche sa ravissante vétérinaire de fille, Blanche, de succéder aux titre et terres. Ce sera donc à Gonzague, le neveu de son défunt mari que va échoir cet héritage. La dame étant du type patronnesse, elle s'occupe d'un centre pénitentiaire pour jeunes délinquants (qu'elle fournit en livres, et bonnes idées en tout genre), dont s'évade Abdelkader, jeune pousse de cité à casier potentiellement fourni, qui fait dans la cambriole de châteaux.
Quittant son lieu de détention caché dans la voiture de la comtesse, le petit voyou arrive en vue du sien, se fait tirer dessus, par erreur, par la véto, prenant soin à son idée de l'équilibre de la faune du parc....
On se dit que l'on va être indulgent, et passer sur quelques invraisemblances de départ : c'est en Grande-Bretagne toujours monarchique que se pose dans ces termes la question titre et terres (en France, on applique le Code civil) ; c'est aux E-U qu'il y a des centres privés pour délinquants, qui ressemblent à celui du film ; une jeune racaille expert en antiquités (pourquoi pas ?..), mais un minimum de crédibilité dans son "profil", notamment au niveau culture générale, ce serait quand même souhaitable.... Passons. On se dit que faire se rencontrer deux univers totalement étrangers l'un à l'autre (aristocratie du "Je maintiendrai" vs délinquance de "quartier sensible" du "Je chaparderai"), c'est une vieille ficelle dramaturgique, mais que tout va dépendre du traitement de l'histoire qui va suivre...
Ce "Abdel et la Comtesse", même avec beaucoup d'indulgence (c'est une farce...), est, le décor planté (belle bâtisse, mais meublée façon quincaille - là, encore, un peu de soin, de crédibilité... n'auraient pas nui ; pas de budget ??...), d'une pauvreté de tous les instants : évolution du scénario, traitement des personnages, dialogues, mise en scène...
Tout est vide. Et on ne rit même pas - gênant pour une farce... Ratage de "A" à "Z" pour Isabelle Doval (Madame José Garcia à la ville) - un pourtant encourageant "Rire et Châtiment"....il y a 15 ans de cela. Ce 4e long métrage ne transforme toujours pas cet essai, qui commence à dater.