Selon son réalisateur, Hannah "explore les tourments intérieurs d’une femme qui vit dans le déni, piégée par sa propre idée de la fidélité et du dévouement, paralysée par son manque de confiance en elle et par ses dépendances." Il ajoute : "Le combat d’Hannah me touche profondément parce que je sais combien la société peut être impitoyable envers elle, ou peut-être aussi parce que je me reconnais en elle à certains égards. Ce dont je suis certain, c’est qu’avec ce film, je voulais me sentir proche d’elle, lui tenir la main, la valoriser, la rassurer. Et plus que tout, je voulais qu’on la voie vraiment, qu’on ressente son chagrin, qu’on observe le combat qu’elle doit mener seule pour exister."
Le réalisateur a pensé à Charlotte Rampling dès l’écriture du scénario "mais penser qu’elle puisse accepter le rôle était un rêve." Il avoue qu'elle a toujours été une muse pour lui depuis qu'il l'a vue pour la première fois au cinéma à l'âge de 14 ans dans Les Damnés de Luchino Visconti : "Elle avait ce regard perçant. Je lui ai envoyé une copie du film Medeas (ndlr : son précédent long) accompagné du scénario de Hannah, puis nous nous sommes rencontrés à Paris et la magie a opéré. Travailler aux côtés d’une artiste qui recherche la vérité avec autant d’intégrité a été une véritable source d’inspiration."
Le réalisateur a fait le choix de tourner en 35 mm, à l'instar de son premier long métrage, Medeas, afin d'établir une relation "sensorielle" avec le public : "La pellicule exprime quelque chose de physique qu’on ne retrouve pas avec le numérique, en tout cas pour l’instant."
En collaboration avec le directeur de la photographie, le réalisateur a cherché à mettre l'accent sur "le dialogue constant qui s’établit entre Hannah et le monde qui l’entoure". Il précise : "Nous avons travaillé sur la dialectique « intérieur et extérieur », « physique et psychologique », où des éléments comme des miroirs – et particulièrement hors-champ – jouent un rôle essentiel. Tous les éléments du film, du scénario à la photographie en passant par le montage, tentent d’aller vers une seule direction commune : une synthèse soustractive qui « exalte » l’imagination du spectateur en dissimulant plutôt qu’en montrant."
Hannah est le premier film d’une trilogie prévue centrée autour d’un personnage féminin.
La prestation de Charlotte Rampling dans Hannah a été saluée par le prix de la meilleure actrice au Festival de Venise 2017.