Quentin Tarantino, Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Al Pacino. Le tout dans un film, un chef-d’œuvre. L’œuvre sans doutes la plus aboutie de son réalisateur. Comment un tel moment de cinéma n’a t’il pas eu une récompense en tant que film ou réalisateur ? Pas assez politique, pas assez complexe, pas assez dans la vague du moment, trop non-politiquement correct. Mais le meilleur film de cinéma de l’année 2019, voir de la décennie.
Quentin Tarantino fait ce qu’il sait faire : il condense les genres, passant du western, à la comédie musicale, où encore au film d’action série B italien. Il offre à ses acteurs un des meilleurs rôles de leur carrière, en les mettants en valeur comme personne ne sait le faire. Leonardo DiCaprio interprète un acteur en pleine remise en question, Rick Dalton. Léo réussi à nous faire avoir de l’empathie pour se personnage, tout en étant le parfait américain républicain blanc et conservateur. DiCaprio est sortit de sa zone de confort de beau gosse riche de nombreuses fois dans sa carrière (J. Edgar, Django Unchained, The Revenant) mais seul Tarantino réussi totalement à transformer ses acteurs en leur personnage. Léo est incroyable, transpirant de sincérité, de nostalgie mais aussi d’humour noir, propre au cinéma de son auteur. Brad Pitt interprète (devient devrai-je dire) Cliff Booth, doublure cascade, homme à tout faire et meilleur ami de Rick. Comme dit Kurt Russell vers la fin du film « plus qu’un frère, un petit peu moins qu’une épouse ». Brad Pitt ne devient pas Cliff Booth : il est Cliff Booth. Charmeur, drôle, charismatique... Il s’auto-carricature presque lorsqu’il se met torse-nu pour réparer une antenne sur un toit. Mais c’est le Brad Pitt qu’on aime, et il a fallut attendre 56 ans pour qu’il décroche le rôle de sa vie. Margot Robbie quant à elle est absolument sublime en Sharon Tate, l’ex-femme assassinée de Roman Polanski. Un second rôle qui devient le fil rouge du film, lorsque l’on connaît son sinistre destin.
Le film se déroulant en 1969, Quentin Tarantino se fait un plaisir de retranscrire cette époque par le biais de décors époustouflants (récompensés aux oscars) mais aussi grâce à son scénario (recompensé au Golden Globe), décrivant la chute de l’âge d’or d’Hollywood, où les Clark Gable, Dean Martin, John Wayne étaient sur la pente descendante, pour laisser place à Dénis Hopper, Robert Redford, Peter Fonda, où même Dustin Hoffman. L’illustration de cette époque perdue est illusoire par le personnage de Leonardo DiCaprio.
Puis, au milieu du film, coupure, et nous nous retrouvons 6 mois plus tard, où Rick revient de son voyage européen avec Cliff et sa nouvelle femme. Il à jouer dans des westerns spaghettis (qu’il a pourtant du mal à regarder) pour tenter de se relancer, sous les bons conseils de son agent Marvin Schwarzs (Al Pacino, d’un charisme fou). Sharon Tate est enceinte, et le film prend une tournure plus dramatique mais à la fois plus... tarantinesque.
Je ne spoilerai pas, mais à 57 ans, Quentin Tarantino arrive encore à nous surprendre. Sa lettre d’amour au Cinéma nous va droit au cœur. Sublime.
Quelques récompenses :
Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour Brad Pitt
Oscar des meilleurs décors
Golden Globe du meilleur film de comédie ou musical
Golden Globe du meilleur scénario pour Quentin Tarantino
Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour Brad Pitt