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axelle J.
117 abonnés
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5,0
Publiée le 4 février 2019
Contrairement à certains qui ont vu un film lent et qui se sont ennuyés, moi j'ai vu un film contemplatif, qui prend son temps pour infuser son histoire, de toute beauté et apaisant. Un vrai chef d'oeuvre émotionnel et calme et cela fait un bien fou.
Magnifique film!! L’histoire, tristement classique, est totalement transcendée par le réalisateur ! Barry jenkins par son choix des acteurs, par sa façon de filmer et de sublimer les corps et les visages, par son découpage du temps du récit, par son choix d’un rythme délibérément lent , par sa bande Son sublime et mélancolique, par sa volonté de ne jamais rien démontrer mais de tout nous faire ressentir , imprime en notre âme toute la force de son récit . On ressort profondément ampli de cette belle histoire d’amour et de désespoir face au système américain profondément inégalitaire et raciste .
Roméo et Juliette noirs sont séparés à cause du racisme policier. Bien joué mais que de longueurs ! Plans interminables et intrigue très mince. Dommage car sensible et toujours d'actualité.
Parce qu’il ose la simplicité, parce qu’il ose le mélodrame qui n’est en soi que du drame sublimé par du cinéma, Si Beale Street pouvait parler peint une fresque où l’intimiste enfante les valeurs, les horreurs et les espoirs d’une communauté noire dans une Amérique au pouvoir blanc. Comme Loving sorti en 2016, le film de Barry Jenkins fait le choix d’une focalisation resserrée sur l’unité familiale qu’il complète par quelques photographies en noir et blanc rapportant les violences à l’encontre des personnes de couleur : c’est d’abord d’un couple dont il est question, sur le point de fonder une famille et soucieux d’offrir à son enfant le meilleur avenir possible. Sur le ton de la plaisanterie, on parle de fuir le continent, mais Tish ne sait pas nager. On parle de gagner de l’argent, beaucoup d’argent. On parle de refonder une communauté dans un entrepôt industriel ouvert à la location. D’ailleurs, Fonny est artiste, et sa sculpture sur bois traduit symboliquement son potentiel créatif et libertaire : il entaille le bois comme le racisme creuse les chairs et meurtrit les âmes. Ce racisme, il le subit alors comme un vitre que l’on pose entre lui et ceux qu’il aime, entre ses ambitions et leur incapacité à aboutir dans un monde où le noir est une couleur qu’on attire à soi pour en sentir les parfums qui la perlent. Contre ça, Jenkins oppose l’art des corps dans un décor tout droit sorti des peintures d’Edward Hooper : les immeubles aux façades peintes voient s’allumer devant eux les couleurs des vêtements qui ne marchent jamais seuls longtemps, qui se suivent et s’enlacent avant de céder la place au noir des corps au creux de l’intime, cette nuit de première fois où les amants comprennent qu’ils ont grandi et que les jeux de mousse dans la baignoire de leur enfance sont loin derrière. Pourtant, le sérieux n’est affaire que de rétention : il intervient lorsque la belle-mère fanatique tient un réquisitoire contre le péché, lorsque Fonny explose de l’autre côté de la vitre, à bout. Ils se tenaient par la main, ils s’embrassaient dans la rue ou près des quais ; c’est un fil de téléphone qui s’y substitue, puis la salle de visite, sur la table de laquelle l’enfant fait disparaître avec ses crayons les barreaux et les chaînes. Si Beale Street pouvait parler, il chanterait c’est sûr. Cet air de blues qui tourne avec le vinyle et qui rassemble père et mère dans une danse lascive et amoureuse. Cette complainte lumineuse et tragique qui cristallise les tensions d’une Amérique encore souffrance aujourd’hui. Et face à l’inhumain, face à l’injustice, la plus belle des révoltes est peut-être l’œuvre d’art.
Après la totale réussite de son premier film "Moonlight", il est évident que Barry Jenkins entre dans la catégorie des réalisateurs à surveiller de très près comme il convenait de le faire avec Steve Mc Queen.Ce deuxième film aurait d'ailleurs amplement mérité de figurer dans la liste des nominations aux Oscars en lieu et place de "Green book" ou pire de "Black panther" s'il s'agissait de soutenir la communauté noire américaine qui continue, encore aujourd'hui, de souffrir d'un ségrégationnisme odieux. Jenkins adapte cette fois ci un texte extraordinaire de James Baldwin reprenant d'ailleurs in extenso certains passages bouleversants. C'est d'ailleurs là que se situe sûrement le problème du film : un tel respect du texte qui finit par figer un peu le film même si la photo miraculeuse de James Laxton, les mouvements de caméra d'une admirable fluidité ou les cadrages sensuels d'une sublime scène d'amour lui donnent énormément de chair. Baldwin écrivait "Une phrase n'est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu'elle a été construite". Elle se prête aussi au film de Jenkins qui reste quand même de la très belle ouvrage.
La difficile réalité d'être noir dans certaine région d'Amérique , c'est très bien interprété mais les scènes sont beaucoup trop longues. On s'ennuie un peu et il manque des émotions.
Gros coup de cœur pour la bande son si poétique rendant les scenes bien plus belles et émouvantes (Eros, A Rose in Spanish Harlem, Eden...) j'espère que Nicholas Britell emportera l'Oscar. Belle photographies, lumières, costumes, couleurs. Artistiquement parlant, c'est d'une pure beauté. L'histoire est touchante, le film est tout simplement beau.
Je trouve ça aujourd'hui époustouflant de réussir à faire des films d'amour qui nous font ressentir cette émotion à travers l'écran. Si Beale Street Pouvait Parler se rapproche plus d'une romance que d'un drame judiciaire, c'est un film visuellement magnifique, ses plans et ses cadrages sont splendides, la bande son est à couper le souffle, et bien entendu l'interprétation de chaque acteur est parfaitement maîtrisée.
adaptation du roman de J. Baldwin évoquant une jolie histoire d'amour et l'injustice. filmé avec beaucoup d'élégance, ce drame, au tout début prometteur s'avère toutefois inabouti. de plus, le rythme assez lymphatique le dessert, le rendant ennuyeux.
Ce n'est que le troisième film de Barry Jenkins, le deuxième que je vois, et pourtant on peut déjà facilement cerner l'univers et le style du réalisateur. Avec "If Beale Street Could Talk", il ne bouleverse pas les codes qui ont fait son succès et l'on peut retrouver dans ce film les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans "Moonlight." C'est toujours aussi bien filmé et les acteurs sont encore une fois parfaitement dirigés, mais comme dans son précédent film, j'ai été frustré par l'histoire. Dans le film avec l'excellent Mahershala Ali, j'étais frustré à cause des sauts dans le temps, mais l'histoire restait prenante jusqu'au bout alors qu'ici, c'est plus général comme si l'histoire ne menait à rien. Pourtant ce n'est pas le cas, car l'histoire adaptée du livre de James Baldwin développe des choses bien précises comme le racisme et l'injustice. À travers cette histoire d'amour, ce film dénonce les injustices subies par un peuple. Le sujet est pertinent, mais il manque quelque chose au film comme cette petite étincelle et surtout plus d'émotion. Pourtant entre la grâce des flashbacks et le fatalisme du moment présent, il y a quelques jolis moments, mais pas assez sur deux heures. Je ne me suis pas attaché aux personnages et je n'ai pas été transporté par l'histoire. Ça reste quand même correct et j'aurais pu mettre un point de plus, mais je suis quand même sorti frustré du visionnage ce qui explique ma note.
Nous étions restés un peu circonspect avec le précédent film de Barry Jenkins, Moonlight, quant à l’émotion que le film tendait à déployer ; notre attention ayant plus retenue l’interprétation des comédiens que les vrais enjeux du film. Ici, avec une ascendance très formelle et stylée, il met en scène une histoire d’amour qui traverse les différences haineuses et sociales. Le film s’habille alors dans sa mise en scène d’une lenteur évidente, mais jamais poussive, où le jeu des deux comédiens principaux, sous la direction de Jenkins, est pris en main dans cette histoire pleine d’humanité et de douceur. Peu évident de réussir un tel pari sans tomber dans une naïveté écœurante et fictionnelle, c’est pourtant là qu’on retrouve Si Beale Street pouvait parler, là où les histoires d’amour ne sont pas le fruit d’une chimère mais se parent d’un versant social et réaliste plus que touchant. Formelle , intemporel. requiemovies.over-blog.com
Une belle histoire d'amour avec deux très bons acteurs dans les rôles principaux. La part dramatique est aussi très présente et maintien en haleine le spectateur. Haine raciale et justice à deux vitesses sont aussi bien mentionnées dans le film. La mise en scène est de bonne facture mais peut-être un peu trop poétique dans sa narration.
Malgré un didactisme parfois trop appuyé, Barry Jenkins livre à nouveau un récit délicat et esthétique sur le combat d'un couple, et en creux d'une communauté, pour vaincre ses anciennes chaînes et se construire un avenir de justice. Servie par des acteurs en équilibre entre émotion brute et subtil sous-texte, la mise en scène s'égare parfois dans un choix d'alternances chronologiques qui ne permet pas une empathie immédiate avec ces personnages pourtant en lutte constante pour leur survie intérieure. Le rythme singulier manifeste les oscillations émotionnelles des protagonistes confrontés à une société dépeinte avec pessimisme malgré des éclats d'espoir individuels pour ce pamphlet aux allures de poème.
Film excellentissime qui explique les mécanismes qui conduisent à la discrimination et au rejet de l'autre et aux conséquences désastreuses qu'ils ont sur ceux qui en sont victimes ! A méditer...
2 ans après le triomphe de Moonlight, le réalisateur revient pour adapter un des romans phares de feu James Baldwin, auteur et figure incontournable de la culture afro-américaine des 40 dernières années.
"If Beale Street Could Talk" nous conte l'histoire tragico-romantique de Aflonso "Fonny" Hunt et Clementine "Tish" Rivers, 2 jeunes adultes s'étant connus toute leur vie, jusqu'au jour où une grossesse inattendue survient au même moment que l'emprisonnement de Fonny pour un crime qu'il n'a pas commis.
Barry Jenkins insuffle une pureté à cette histoire d'amour, retranscrite à l'écran avec une sincérité affolante, magnifiée par une mise en scène sublime. La caméra est fluide et capture des séquences de toute beauté où la photographie de James Laxton, renvoyant au travail de Roy Decavara, célèbre pour ses images de Harlem, compose de véritables tableaux.
C'est simple, on est dans des influences à la Wong Kar-Wai ou Jonathan Demme (pour les formidables close-ups des divers acteurs) le tout mélangé à la pertinence du texte de James Baldwin.
Les acteurs sont tous excellents, que ce soit le duo Fonny-Tish (Stephan James et la révélation Kiki Layne, tout en délicatesse et naturel) ou les rôles secondaires comme Colman Domingo, Brian Tyree Henry ou l'exceptionnelle Regina King (à noter la présence de Dave Franco, Diego Luna, Ed Skrein et Pedro Pascal qui font des caméos
La narration non-linéaire peut peut-être déconcerter par moments, mais le tout se révèle fluide et ne perd jamais le spectateur, dans cette histoire touchante où l'amour côtoie l'injustice pénitencière et sociale dans ce New York des années 70, superbement reconstitués par le chef décorateur Mark Friedberg dans un souci du détail auquel on ne peut que s'incliner.
Et que dire de l'OST divine de Nicolas Britell, nous abreuvant de passages lyriques à la puissance poétique sans précédent.
En conclusion, il s'agit ni plus ni moins d'un excellent film poignant, riche de maîtrise et d'émotion, ainsi que d'une superbe adaptation.