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Yves G.
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2,0
Publiée le 26 mai 2018
Ils sont chinois, américain, afghan, kurde, égyptien, japonais ou bolivien... Chaque semaine, à la bibliothèque du centre Beaubourg, ils participent en français à un atelier de conversation. Cet atelier met en contact des étrangers qui, au-delà de leurs différences d'âge, de langue, de culture, d'origine, ont en commun un vrai désir de comprendre le pays où ils résident.
Bernhard Braunstein est un cinéaste autrichien qui, lorsqu'il s'est installé à Paris, est venu améliorer sa pratique de la langue française en participant aux ateliers de conversation de Beaubourg. Il y a rencontré Raphaël Casadesus qui est en charge de leur animation. De cette rencontre est née l'idée de ce documentaire.
L'idée n'est pas mauvaise, qui consiste à filmer cette mosaïque d'individus. Les efforts qu'ils déploient pour s'exprimer en français sont touchants - et nous renvoient à des situations analogues d'incommunicabilité que nous avons tous peu ou prou vécues avec notre correspondant anglais de 4ème ou aux côtés d'un officiel serbo-croate mediocrement polyglotte à un diner officiel. La cordialité forcée de ces cercles de parole où les rires cachent la gêne se craquèle vite dès que des sujets sensibles sont abordés qui font surgir brutalement les antagonismes : ainsi de la colère éruptive de cet Égyptien copte qui s'insurge du manque d'assimilation d'un Syrien musulman qui cherche de la viande hallal.
Le rire est là quand on évoque les préjugés qui s'attachent à chaque nationalité. L'émotion affleure lorsqu'on discute du mal du pays. Mais au bout du compte, et même si ce documentaire ne dure que soixante-dix minutes, l'ennui bien vite s'installe à suivre des échanges qui frisent dangereusement le café du commerce sur les relations hommes-femmes et la crise économique.