« Un beau voyou » démarre très bien avec une scène d’ouverture très drôle, d’autant plus quand on l’a connue et vécue personnellement, dans un contexte similaire et avec le même dénouement !
Et donc, un très bon point qui laissait présager une suite du même acabit...
Les personnages sont en effet bien croqués, plutôt irrévérencieux, fantasques et attachants, et même si la façon de les présenter a un certain charme, tout comme les relations particulières qui se tissent entre eux (avec des dialogues bien écrits), l’histoire peine cependant à se mettre en place...
Malgré tout, on se demande trop longtemps où on va avec une impression de nous balader, comme si le réalisateur Lucas Bernard sous ses airs de dilettante qu’il veut aussi d’ailleurs insuffler avec raison à ses acteurs, donnait aussi le sentiment de tomber parfois dans une certaine facilité !
En effet, tout cela respire la bonne humeur, la fantaisie, la légèreté sur un fond artistique de vol de tableaux, de petites ou grosses arnaques, et au fond pourquoi pas ?
Reste l’enjeu ou les enjeux de cette histoire car il faut bien avouer que l’enquête n’est pas la grande préoccupation de ce film, ni le suspens, pas plus qu’un autre message social ou politique que l’on serait tenté de décrypter en vain.
Alors certes, on se prend d’affection pour ce petit monde, de Charles Berling impertinent à souhait et aux chemisettes improbables (!) à Swann Arlaud très mystérieux, jusqu’à Delphine Decker troublante, sans oublier quelques seconds rôles fort touchants ou alors provocateurs !
Et la dernière partie s’avère quand même un peu plus drôle et plus profonde, avec des échanges assez justes et pertinents, enfin !
Quelques réflexions plutôt savoureuses fusent alors de toutes parts mais un peu trop tard malheureusement pour nous conquérir totalement...
La fin nous offre un véritable écrin d’exception avec la très belle villa Cavrois conçue par Mallet-Stevens en 1930 et bien située en France près de Lille, contrairement à ce que précise notre facétieux Antoine !
Du cinéma différent comme on l’aime, mais réduit ici à un assez bon divertissement, frais et original, qui avec cet esprit à la fois piquant, un peu goguenard et bon enfant, aurait pu faire bien plus d’étincelles !