Un fiasco total. Wonder Woman 1984 a pour seule qualité de nous avoir fait remarquer combien notre montre est belle (on passe le film à la regarder, alors autant s'extasier sur sa tocante). Il faut dire qu'on s'est ennuyé comme jamais devant un film de super-héros : à notre montre (cette beauté incomprise), on a chronométré plus de 45 minutes de dialogues creux après la séquence d'ouverture pleine d'action, puis une petite scène de bagarre, et on repart dans 30 minutes de platitude totale. On sait pourquoi le film fait 2h30... A ce rythme digne d'une télé-retraite (rendez-nous Joséphine, ange gardien), on ajoute l'aberration de son scénario complètement ridicule, tout juste bon à tenir le temps d'un épisode de série (on pense aux Simpson), mais qui ressemble à une mauvaise blague ici. L'objet miraculeux qui exauce vos souhaits mais qui aboutit sur une situation catastrophique, on l'a déjà vu des centaines de fois dans les animations jeunesse du matin (une bonne morale pour les petits qui leur apprend à penser aux autres avant soi), dans les séries, même dans les films (le dernier en date : I Wish, en version épouvante), et ce manque cruel d'originalité se voit comme le nez au milieu de la figure, on sait tous comment cette histoire terminera. Quitte à copier du déjà-vu, on se demande aussi comment les design character ("dessinateurs des looks de personnages") ont pu se dire que c'était une bonne idée de reprendre les chats de la récente atrocité cinématographique Cats, pour en faire la méchante principale, c'est toujours aussi laid que gênant à voir (les furry aimeront). Surtout que les effets numériques ne suivent pas, on ne voit que du fond vert écœurant absolument partout (notamment dans la séquence d'ouverture, où tout fait faux, où l'on peut redessiner les câbles effacés par ordinateur qui soutiennent les actrices). Après ces choix douteux de scénario et de visuel, on s'attendait presque, lors du souhait du méchant ("Je veux devenir la pierre") à voir l'homme se changer en gros caillou jaune de deux mètres. C'aurait été drôle, au moins. Mais pas de panique, on rigolera bien plus tard, lors de la fin qui tente de nous faire croire que tout le monde est honnête et
renonce à son vœu
au profit des autres, "vive les Bisounours". A toujours nous prendre pour des gamins, ce film nous ennuie profondément sur le plan intellectuel, et nos yeux nous crient de regarder ailleurs que ce bloubiboulga de fonds verts. Sur l'entièreté du film, on doit passer environ 2h à maintenir nos paupières ouvertes comme on peut (se pincer ne suffit plus) et se demander si finalement, ils ne passaient pas un téléfilm plus dynamique sur France Télévision (style Louis la brocante, au point où on en est avec Wonder Woman 1984). On ne s'étonne pas de retrouver ce navet aux prix américains des pires films et interprétations de l'année, étant certainement le film 2020 (sorti en décalé) qui représente le mieux le combo "grandes attentes / grosse déception". On a l'impression d'avoir commandé cette suite sur Wish.