Malgré un titre qui fait référence au petit tableau (25 cm x 19 cm) « Le souvenir » (1775) du peintre français Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), exposé à la Wallace Collection de Londres et où une jeune femme grave les initiales de son amoureux sur l’écorce d’un arbre, le synopsis est peu original ; c’est l’histoire à Londres, dans les années 1980’ (information donnée par l’usage d’une machine à écrire, l’absence de téléphones portables et la prise d’otages à l’ambassade de Libye en avril 1984), alors que Margaret Thatcher (1925-2013) est première ministre (1979-1990), de Julie (Honor SWINTON-BYRNE), 25 ans, étudiante en cinéma (elle fait un film sur l’attachement d’un garçon à sa mère dans un milieu populaire, de façon théâtrale et sans décors) et d’Antony (Tom BURKE), dandy au métier indéfini et qui lui fait découvrir, entre autres, le tableau de Fragonard. Pendant (à 1mn près) 2 h, la narration du film est lente, ennuyeuse, soporifique, au sujet abscons et aux nombreuses scènes inutiles [
déjeuner chez les parents de Julie (dont la mère est jouée par Tilda SWINTON, mère de l’actrice jouant Julie) puis promenade dans la campagne anglaise, explosion d’une voiture piégée dans le quartier du couple
]. Au bout de 45 mn, on découvre, comme Julie, au détour d’une conversation avec des amis, que son amant Antony (enfin confirmé par une scène de sexe à Venise) est héroïnomane. Comme tout artiste qui se respecte, il y a, bien sûr, une part autobiographique, tant sur un épisode de sa vie amoureuse, que sur le cinéma [les étudiants, dont Julie, citent Godard, Rivette et Beineix qui vient de sortir « 37°2 le matin » (1986)] et qui en accentue l’égotisme et le narcissisme. Le film est très, trop, intellectuel mais adapté à un public de festival (il a obtenu le grand prix à celui de Sundance en 2019) et aux critiques des revues de Télérama et des Cahiers du cinéma. Rédhibitoire pour aller voir la seconde partie.