L’espace limité dans lequel Nimród Antal pouvait manier ses caméras l’a obligé à affiner son travail de metteur en scène, jour après jour : "Le fait que toute l’intrigue se déroule dans la voiture m’a contraint à préparer minutieusement le tournage. J’ai tout storyboardé pour éviter d’avoir deux fois le même plan, pour mettre en valeur la composition et le jeu des acteurs, pour faire en sorte de donner une cohérence à l’ensemble afin que le récit soit fluide."
"Mais pour ce film, étant donné qu’on ne pouvait pas manier la caméra aussi librement qu’on l’aurait voulu, la difficulté consistait à donner suffisamment de relief à l’image pour maintenir l’attention du spectateur et, surtout, faire en sorte que le résultat soit divertissant", se rappelle-t-il.
Retribution est le remake d'Appel Inconnu (El Desconocido), un thriller espagnol sorti en 2016 mis en scène par Dani de la Torre (Gun City) et scénarisé par Alberto Marini (Malveillance). Luis Tosar y incarnait Carlos, l'équivalent du personnage de Liam Neeson dans le long métrage de Nimród Antal. A noter que le film a fait l'objet de deux autres remakes : Steig. Nicht. Aus! réalisé par l'Allemand Christian Alvart en 2018, et Hard Hit du Coréen Kim Chang-ju en 2021.
Embeth Davidtz, qui campe Heather, l’épouse de Matt, retrouve Liam Neeson trente ans après La Liste de Schindler.
Retribution a été tourné à la fois dans les rues de Berlin et sur des plateaux extérieurs des studios de Babelsberg (la capitale du Land de Brandebourg), en utilisant une technologie proche de celle de la série Disney + The Mandalorian : la projection d’images sur des murs LED permettant d’intégrer d’authentiques extérieurs à un environnement contrôlé.
Les voitures ont été hissées sur des camions à plateau – dispositif habituel des productions de cinéma –, puis remorquées sur de véritables routes pour créer l’illusion que les personnages sont au volant. Ensuite, la production a projeté des environnements numériques afin de plonger le spectateur au cœur du chaos en compagnie de Neeson et de ses partenaires.
Le réalisateur Nimród Antal (Blindés, Predators) a eu pour sources d'inspiration des thrillers claustrophobiques comme Locke avec Tom Hardy, Cube de Vincenzo Natali et La Plateforme pour aborder le tournage de séquences à suspense dans un espace confiné.
Nimród Antal explique pourquoi il a voulu tourner à Berlin : "Tout d’abord, le seul fait de revenir en Europe me plaisait. Mais comme on parle d’un personnage confronté à une situation hors du commun, Berlin ajoutait une dimension supplémentaire à l’intrigue. Matt Turner est un Américain qui vit à Berlin, et quand on est un étranger vivant dans un pays qui n’est pas le sien, on peut se sentir d’autant plus isolé.
"Je me suis dit que c’était un contexte intéressant. Voilà un homme qui s’est déjà éloigné de sa famille et qui s’apprête à être encore plus coupé du monde à cause de ce criminel au bout du fil – et en plus dans une ville qu’il ne connaît pas bien. Situer l’action à Berlin était une manière supplémentaire de mettre en avant le sentiment d’isolement auquel tous ces personnages sont confrontés."
Liam Neeson avait déjà tourné à Berlin dans Sans identité (2011). Cette fois, l’expérience a été radicalement différente comme l'explique le comédien : "La dernière fois que j’étais à Berlin, c’était en plein hiver. L’atmosphère était différente. Là, quand on tournait dans les rues, je me suis rendu compte que je n’avais pas vu à quel point cette ville est jeune et vivante."
À noter la présence de Jack Champion, révélé dans le rôle de Spider dans Avatar 2. Il incarne dans Retribution le fils de Liam Neeson.
Si Nimród Antal souhaitait que Retribution enrichisse la collection de films d’action qu’a tournés Liam Neeson, il voulait aussi que le film apporte une vraie nouveauté : "Liam a souvent campé des personnages aux compétences spécifiques, mais dans ce film il interprète un type comme les autres qui cherche seulement à protéger sa famille. Une mission d’autant plus complexe que les exigences de la voix mystérieuse sont de plus en plus périlleuses et que la tension qui pèse sur la famille Turner monte d’un cran à chaque fois."