Bon, finalement La Secte sans nom est un métrage décevant. Le réalisateur a du talent, et le film débute très bien. Ambiance noire, à la Seven, méchanceté du sujet, traitement intimiste à l’espagnol, images léchées et musique d’ambiance sans surprise mais plaisante, La Secte sans nom tient bien pendant une trentaine de minutes environs, parvenant à établir un suspens solide et à présenter des personnages attrayants.
Les acteurs sont d’ailleurs peu critiquables dans ce film. Les prestations sont brillamment assurées, du moins pour les premiers rôles, Emma Vilarasau en tête. En revanche il est vrai que les petits rôles sont globalement très mauvais, et ceux-ci gâchent clairement la fin.
L’histoire, qui commençait bien en s’appuyant sur des rôles bien écrits, devient vite une calamité. Accumulant les invraisemblances, doté d’une narration chaotique, elle s’achemine plan plan jusqu’à un final vraiment totalement loupé. Le film enchaine les mélanges et malheureusement le pot-pourri ne prend pas, faute de rythme, faute de tension, et pour le coup, même si j’apprécie le réalisateur en général, je ne peux pas nier que la fin, à d’autres défauts, cumule aussi une réalisation très mauvaise. Si l’on retrouve l’esthétique assez soignée des films de genre espagnol, dans l’image, l’ambiance froide, la musique, la mise en scène est là, au début, mais le malheureux réalisateur se plante terriblement dans son épilogue qui se veut grandiloquent ou éprouvant, je ne sais pas, mais qui n’est qu’un immonde ratage. C’est surjoué, surfait, le montage est atroce, le didactisme incohérent, l’enjeu foireux, j’ai fini le visionnage avec une impression cruelle.
La Secte sans nom est un ratage évident, malgré son début correct, voire même plaisant. C’est typiquement un film qui s’enlise, ayant un concept de départ convaincant, mais ne sachant ou ne parvenant pas à le développer. 1.5