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    Un homme intègre
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    Pauline_R
    Pauline_R

    176 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 octobre 2017
    Un film iranien extrêmement fort, à la mise en scène subtile, qui arrive à nous tenir en haleine de bout en bout tout en montrant les travers de la société iranienne, la corruption, ses interdits. On pourrait aussi le voir comme un film féministe tant la place de la femme y ait prépondérante, elle n'est pas vue ici comme une victime mais comme une combattante, un personnage fort et essentiel. Et j'ai rarement vu un film réussissant à influer une telle sensualité, un tel trouble entre deux personnages, sans jamais rien montrer explicitement. Le casting y est aussi pour beaucoup, tous les acteurs étant au diapason. Un grand film à voir absolument.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2017
    Stupéfiant cinéma iranien…des réalisateurs privés de la liberté de circuler et de travailler…Jafar Panahi, condamné à 6 ans de prison et à une interdiction de réaliser des films ou de quitter l’Iran pendant 20 ans…et qui tourne Taxi Téhéran à la barbe des ayatollahs …Ali Soozandeh, qui s’est auto-banni pour continuer à travailler, réalisateur de Téhéran Tabou qui décrit une société iranienne schizophrène où la drogue, le sexe, la corruption et la drogue coexistent avec les interdits religieux…Sepideh Farsi réalisateur du magnifique Red Rose, interdit, tout comme ses comédiens de retour en Iran…et Mohammed Rasoulof réalisateur de ce poignant Un homme intègre qui est sorti ce 6 décembre…lui aussi a vu son passeport confisqué à son retour à l’aéroport de Téhéran en septembre dernier et reste sous la menace de six années de prison… Les iraniens ne verront pas (ou alors sous le manteau) Un homme intègre qui pourtant a été tourné sur place dans une quasi clandestinité…Resa vit de son élevage de poissons rouges, qui symbolisent lors des fêtes du Nouvel an la vitalité, la chance…il est sombre, comme quelqu’un qui a déjà mené et perdu bien des combats ( on devinera qu’il a été exclu de l’enseignement pour délit d’opinion) et qui n’aspire plus qu’à vivre en paix avec son jeune fils et sa femme, directrice d’un lycée de jeunes filles…jusqu’à ce qu’une société « La Compagnie » propose de lui acheter son terrain. Comme il refuse, les pressions de cette Compagnie, entité dans laquelle politique, argent et pouvoir sont liés, et qui bafoue les valeurs sociales, vont être de plus en plus fortes, relayées par des autorités locales soudoyées…Une situation identique à celle contée par le russe Andreï Zviagunintsev dans son magnifique Leviathan et qui dénonçait la corruption d’un maire et des notables locaux pour s’approprier la maison d’un garagiste….Mohammed Rasoulof montre son pays comme un système mafieux, gangréné par la corruption, dirigé par un pouvoir hypocrite et étouffant…et où on ne peut survivre qu’en étant corrupteur ou corrompu…pire si on n’est les deux à la fois…d’autres situations font écho à des thèmes ultra sensibles comme l’exclusion de cette élève du lycée dirigée par Hadis la femme de Reza, parce que non musulmane et refusant de renier sa foi…le refus d’un enterrement au cimetière pour ces mêmes raisons…Mohammed Rasoulof signe un impressionnant thriller social, glacial et tendu…il montre comment cette corruption va finir par corrompre la vie de couple de Reza et Hadis…gâchant leur vie, les amenant à se disputer ….jusqu’à amener Reza devant un choix cruel…restera-t-il un homme intègre ou se fera-t-il justice lui-même, en recourant aux méthodes de ses adversaires et en se montrant le plus machiavélique…C’est un film âpre, implacable, glaçant et magnifique…servi par deux grands acteurs Reza Akhlaghirad, impressionnant de colère rentrée, de plus en plus sombre et inquiétant au fil des épreuves, et Soudabeh Beizaee, belle et lumineuse y compris dans l’adversité…Le film a reçu le prix Un Certain Regard au dernier festival de Cannes….Allez le voir il le mérite !!!
    Loquita
    Loquita

    3 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juin 2017
    Quelque part entre "Léviathan", d'Andreï Zwiaguintsev, pour l'exposé de l'écrasement méthodique d'un homme par un système corrompu, et "Un prophète" de Jacques Audiard, car ici aussi on assiste à la formation d'un super caïd, sauf que celui-ci n'y était pas prédisposé comme l'était le petit voyou d'Un prophète, puis qu'il s'agit, ici, d'un homme "intègre"...
    Âpre et beau, le film est émaillé de fulgurances visuelles qui impressionnent, au sens littéral du terme, qui s'impriment sur la rétine pour ne plus sortir de votre mémoire cinéphilique, Comme quoi on peut faire du vrai cinéma, raconter une histoire de telle façon qu'on ne peut pas l'imaginer mieux racontée que par les moyens du cinéma, des images et du son, même avec un récit aux connotations politiques et sociales.
    Se réveiller aux sons d'une attaque de corbeaux. Rentrer chez soi en voiture la nuit tombée, sur une petite route de terre, et croiser plusieurs grappes de motards qui n'ont a priori rien à faire là et qui, par ce fait même, font monter une tension qui culminera devant un spectacle à la fois horrible et de toute beauté...
    Sitôt vu, sitôt rangé dans mes tops 10 de l'année, car je sais que j'en verrai peu, des films aussi riches dans la forme que dans le contenu, aussi nourrissants pour mon imaginaire !
    islander29
    islander29

    859 abonnés 2 353 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2017
    Enfin du cinéma iranien, fait par un iranien, pour des iraniens....pas pour un pseudo public de bobos occidentaux (suivez mon regard)...le résultat est d'autant plus intéressant, qu'il nous montre la société iranienne, sous un angle où naviguent vérité et réalisme social. qu'il nous dévoile sans faire trop de psychologie les embrouilles d'un homme intègre avec des gens trop sophistiqués ou peu recommandables.....C'est un peu un homme seul dans la ville, amis un homme droit sans être brillant , un homme ordinaire.....La technique du film est très honorable, lumière, cadrages, paysages, intérieurs, et le jeu d'acteurs séduisant, avec des visages authentiques et tannés, des répliques qui font réfléchir, et un scénario bien diversifié et tonique, Je recommande ce vent amer venu d'Orient....
    traversay1
    traversay1

    3 563 abonnés 4 859 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 décembre 2017
    "Dans ce pays, on est soit oppresseur, soit opprimé." Un constat à l'image du metteur en scène d'Un homme intègre :sans concessions et direct. Ce qui lui vaut aujourd'hui de ne plus pouvoir sortir d'Iran et d'être menacé de prison. Quant à son film, les iraniens ne le verront que sous forme d'édition pirate. La force d'Un homme intègre vient de sa complexité et de sa subtilité. Rien n'est donné au spectateur, surtout occidental, dans une narration qui ne cède à aucune facilité, manière de montrer que la corruption n'est pas qu'une affaire de pots de vin mais atteint des sommets kafkaïens où une action en entraîne une autre, imprévisible, avant que le piège ne se referme. Au-delà de cette thématique, le film montre aussi l'union de deux âmes fortes, le mari et la femme, soudés mais aussi démunis contre la violence souterraine qui les entoure. L'alchimie entre les deux est explosive et d'une incroyable intensité. Un homme intègre est d'une densité rare, portrait radical d'une société pervertie et sans échappatoire. Il n'y a pas de place de l'espoir. C'est ce qui fait la beauté désespérée du film.
    Loïck G.
    Loïck G.

    335 abonnés 1 670 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 décembre 2017
    Mohammad Rasoulof réussit très bien le portrait d’un homme intègre jusqu’à la raideur du visage, dans un contexte où la distorsion politique et sociale ne laisse aucun choix : entre l’oppresseur et l’oppressé, il n’y a aucune issue possible selon lui. C’est pourtant ce que va s’employer à contredire le héros de ce film, un éleveur de poissons d’eau douce, acculé à la faillite, par entêtement, obstination et respect de sa personne. Ce qui est d’une grande valeur. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ? interroge Rasoulof qui à force de poser des questions sans apporter de véritables réponses (le dénouement est ambigu) embrouille son discours dans une rengaine à la longue trop plaintive.
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2017
    Je dois dire que je suis déçue; j'attendais beaucoup mieux d'Un Homme Intègre que ce film démonstratif au point d'en devenir caricatural, et dont l'interprétation est critiquable.

              Ce que veut nous montrer Mohammad Rasoulof, actuellement sous la menace d'une incarcération: que le système iranien est complètement pourri. Ce n'est que corruption, du bas en haut de l'échelle. De lourds agios à la banque? mieux vaut graisser la patte de son conseiller, qui partagera avec son responsable qui lui même partagera avec le directeur de l'agence. Et hop! les agios disparaissent comme par enchantement, et cela revient beaucoup moins cher.

              Cela,Reza le refuse. Marié à Hadis, la directrice du lycée local -une région moche, triste, froide.... d'un ennui accablant-, il s'est endetté pour monter une ferme piscicole. Mais la compagnie des eaux voudrait bien récupérer sa terre; alors l'approvisionnement en eau est fluctuant, et comme ça ne suffit pas, la compagnie utilise une riche famille locale dont le patriarche, Abbas, ne recule devant rien. Bagarre, Reza se retrouve en prison. Pour qu'il en sorte rapidement, il faut graisser des pattes, ce que son beau frère fait pour lui. Ses poissons sont empoisonnés: pour qu'il touche l'assurance.... etc, etc. Hadis (la belle Soudabeh Beizaee), plus réaliste, est prête à se compromettre pour aider son mari, encore ne faut il pas qu'il le sache

              Rasoulof dénonce la collusion entre les riches propriétaires, les fonctionnaires, les mollahs.... Mais il n'y a pas que les honnêtes gens qui sont les victimes. Il y a aussi les minorités religieuses. On découvre qu'une élève du lycée n'est pas musulmane: il faut la renvoyer. Hadis n'a pas le choix. Ce sont les ordres supérieurs.... et, quand elle se suicide, on ne sait pas quoi en faire. Malgré le désespoir de sa famille, pas question de la faire reposer en terre musulmane!           Finalement Reza s'en sortira quand son désir de revanche le fera devenir aussi retors que ses adversaires, par un mécanisme auquel, il faut le dire, le spectateur ne comprend rien!

              Reza Akhlaghirad est un bien bel homme. De profil il ressemble à Georges Clooney et de face, à Romain Duris quand il fait la gueule. Le problème, c'est qu'il ne fait pas toujours la gueule, Romain, alors qu'Akhlaghirad n'a qu'une expression, seule et unique: l'oeil noir.

              Tout cela plombe un peu le film qui n'en est pas moins un témoignage passionnant.

              Selon les bonnes normes iraniennes, Hadis ne quitte jamais son foulard, même chez elle avec son mari et son fils.... Mais à quoi bon sacrifier aux normes puisque, de toutes façons, le film ne sera jamais projeté en Iran?

              Et une chose me frappe (dans ce film iranien comme dans d'autres) c'est l'absence de religion, dans un pays qui vit sous la loi religieuse. On ne voit jamais les gens prier (ne serait que chez soi, pour implorer quand tout va mal!) ni se rendre dans un édifice religieux. A part le traditionnel "Si Dieu le veut", qui n'a pas vraiment de sens (moi même, quand je dois me séparer de quelqu'un pour longtemps, je lui dis "à l'année prochaine, si Dieu nous prête vie"!) La chape de la religion a tué, écrasé la simple foi....
    Tumtumtree
    Tumtumtree

    167 abonnés 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 décembre 2017
    Un film d'une très grande qualité, même s'il nous entraîne dans un monde aussi austère que révoltant. Le récit s'inscrit dans la lignée d'autres films iraniens, turcs ou russes dénonçant la corruption dans leur pays respectif. Le récit est bien construit, malgré une toute dernière partie où l'on ne saisit pas tout (mais on l'accepte...). En cela, c'est un témoignage passionnant sur la société iranienne. Le cinéaste quitte parfois le réalisme de son drame social pour introduire une part ésotérique et onirique. Ses comédiens principaux l'y aident tant leur visage et leurs expressions les apparentent parfois à des statues grecques anciennes ou à des reliefs de Palmyre. Un travail ponctuel sur le son (postsynchronisation ?) concourt à ces effets irréalistes, tout comme la composition des plans dont l'artificialité assumée (esthétisation) contraste avec la banalité des paysages filmés. La fin, ouverte, interroge sur la morale et le sens de cette histoire qui semble démontrer que le bien, appliqué avec une totale intransigeance, aboutit au mal. Reste que le cinéaste ne pousse peut-être pas assez loin sa logique d'abstraction, ce qui prive le film de la monumentalité qu'atteignait par exemple "Il était une fois en Anatolie".
    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 281 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 décembre 2017
    Voilà un film grave, beau et très fort. Un film sur la vérole de la corruption dans de nombreux pays – ici la Turquie, mais n’oublions pas que la France est classée 23e, source Transparency International – et la difficulté de s’en sortir. Ici le héros, bloc d’intégrité tout au long du film, devra renier ses principes pour survivre. Un film humain mais aussi très politique, si réaliste, si construit, que l’Iran (riante démocratie) privera l’auteur de travail et de passeport. Voir ce film est un grand moment de cinéma mais un moment d’engagement et de prise de conscience sur la vilenie du monde. C’est l’aspect noble du 7e art. N’oublions pas sur la forme deux acteurs principaux prodigieux, blocs de dignité, et la qualité exceptionnelle de la photographie, du cadrage, des lumières, du montage.
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    202 abonnés 1 910 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2017
    Un homme seul, psychorigide, face au clan mafieux qui règne sur la région. Le pot de terre contre le pot de fer. Ca se passe en Iran, mais ça pourrait se dérouler dans beaucoup d'autres pays de la même manière, la question religieuse mise à part, qui ne joue ici qu'un rôle tout à fait mineur. Le cinéaste a choisi de traiter ce sujet de la corruption de façon très mélodramatique, quand d'autres, un Dino Risi par exemple, l'auraient traitée avec humour. Dans le cadre de ce choix, le film est réussi : la tension et le malaise sont palpables du début à la fin. Seule la chute est peut-être un peu vite expédiée. On notera la présence d'un très beau personnage de femme. Lequel montre que, même en Iran, les femmes ne se laissent pas faire.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 623 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 janvier 2018
    Description méthodique tout en finesse d’une société hypocrite où la corruption à tout niveau est érigée en système bien installé. Et au cœur du dispositif, un homme, intègre, affiche sa volonté dès une des premières scènes à rester droit dans ses bottes et refuse de se compromettre. Au banquier qui lui propose des facilités de crédits moyennant bakchich, il répond en vendant son véhicule préférant rembourser rubis sur l’ongle son prêt. Le décor est planté et très vite une phrase lourde de signification est lâchée et nous tiendra en haleine jusqu’au terme du film : choisir son camp, soit oppresseur soit oppressé. Et Reza, « Un homme intègre », va faire l’amer expérience de ne pas choisir toujours le bon camp et va entrainer toute sa famille dans un tourbillon. Cette corruption a été montrée récemment par le roumain Mungiu dans « Baccalauréat » et surtout le russe Zviaguintsev dans « Leviathan » ; lui, Rasoulof, malgré un sens de la distance (jamais de démonstration frontale) et de l’ellipse bien maitrisé, paie le prix fort de brulot en étant assigné à résidence et en risquant 6 ans de prison en Iran. Un talent et un courage reconnu à Cannes avec le Prix de la sélection « Un certain regard ». Tourné comme un western perse, le film est poignant, tendu et glaçant et la mécanique implacable. A chaque tentative de Reza pour échapper à la pieuvre, sa situation se corse de plus belle jusqu’à un final lourd incarné par un ultime plan sidérant. Cette réussite tient aussi à son couple de comédiens d’un charisme incroyable et d’une beauté simple. Le visage de Reza, fermé, à l’image d’un scénario empreint de raideur bascule petit à petit dans une rage contenue. Et puis contrairement au russe Zviaguintsev, Rasoulof fait vivre aussi de vrais moments de bonheur simple, d’amour et de chaleur humaine au sein cette cellule familial : un havre de paix. Et puis entre Reza et sa femme ; ce débat, un des thèmes majeurs du film : jusqu’où aller dans sa compromission avec un système pour vivre en paix ?
    Et pour finir : qu’a voulu exprimer le réalisateur dans sa première scène dans laquelle Reza injecte de l’alcool dans la pastèque ? On ne voie pas la pastèque mais plutôt un crâne ; comme si on instillait dans le crâne de la population qu’il n’y a pas d’autres échappatoires que le système en place. En contournant au maximum les dictats de la société des Mollahs, Rasoulof a dû maitriser tout au long du film les sous-entendus.
    Magnifique réussite
    Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
    velocio
    velocio

    1 299 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    Un film du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof dont on avait tant aimé "Au revoir", il y a 6 ans ; un film qui s'est vu attribuer le Prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes ; C'est sûr, on va beaucoup aimer "Un homme intègre" ! Pensez donc, l'histoire d'un homme intègre dans un pays, l'Iran, dont il est dit dans le film qu'on ne peut y être qu'oppresseur ou opprimé ; un homme qui se bat (jusqu'à quand ?) contre les injustices qui s'abattent sur lui en refusant de graisser la patte à ceux qui ont son sort entre leurs mains. Eh bien, tout en trouvant des qualités à ce film, une certaine déception pointe vite son nom sans qu'on sache vraiment expliquer pourquoi. Est-ce l'overdose de corruption et d'injustice rencontrée par Reza qui finit par lasser ? Est-ce la façon très lente de raconter l'histoire qui arrive à générer un certain ennui ? Est-ce le fait qu'il y a, tout au long du film, de nombreuses ellipses d'où un certain nombre d'éléments qu'on a du mal à comprendre ? Est-ce parce que le son apparait très artificiel ? Un peu de tout ça, sans doute, contrebalancé par la très belle photographie de Ashkan Ashkani.
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2017
    Les références que convoque le dernier film de Mohammad Rasoulof sont plutôt flatteuses : l'argument ressemble en partie à celui du chef d'oeuvre de Zvyagintsev Leviathan (la lutte du pot de terre contre le pot de fer, en pays corrompu) , alors que le style, à base d'ellipses délibérées, évoque irrésistiblement celui de Farhadi, en particulier dans Une séparation.

    Un homme intègre est un poil moins convaincant que les films précédemment évoqués, principalement parce que l'interprétation de l'acteur principal est trop monocorde. Il constitue toutefois une pièce de choix, qui révèle son intérêt principalement dans la dernière partie.

    Pour résumer le propos sans déflorer l'intrigue plus que nécessaire, on dira que l'homme juste doit réfléchir à deux fois à ce qu'il fait (d'une part) et que l'apparence est parfois bien éloignée de la réalité (d'autre part). Vous pouvez penser qu'il s'agit là de bien communes banalités, mais le mérite de Rasoulof est d'en fournir une illustration complexe, en multipliant les fausses pistes.

    Le film a de nombreuses qualités : il dresse un tableau saisissant de l'Iran contemporain (corruption à tous les étages), joue avec la notion de Bien et de Mal sur un mode dostoïevkien et bénéficie d'une qualité de photographie et de mise en scène évidente.

    A ne pas rater pour les amoureux de cinéma iranien.
    Acidus
    Acidus

    717 abonnés 3 708 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2018
    Un homme de principes (intègre comme l'annonce le titre) face à la corruption banalisée de son pays; tel est le sujet central de ce sixième long métrage de Mohammad Rasoulof. Le cinéaste iranien dresse un portrait peu flatteur de son pays et a dû pour cela faire face à la censure comme nombre de ses confrères (Asghar Farhadi, Jafar Panahi,...). Si je l'ai trouvé un peu froid au niveau des émotions, "Un homme intègre" développe une intrigue qui dévoile progressivement sa richesse, une ambiance et une critique sociale acerbe. Une réalisation sobre et maîtrisé et d'excellents acteurs viennent parfaire le tout. Une bonne découverte que je conseille vivement.
    dejihem
    dejihem

    137 abonnés 672 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 décembre 2017
    Ce film est totalement et parfaitement iranien et pourtant, il semblerait occidental par les différents genres que traversent ce film. Il y a le film noir, ainsi que le western, très proche,avec cette scène où les cavaliers seraient remplacés par des motards avant une scène de vengeance épique. Il y il y a aussi le film policier à travers une intrigue parfaitement retorse comme dans Chinatown sur la corruption. C’est aussi un film féministe ou souvent la solution vient de la femme qui aime son mari qui aime sa femme... un grand bravo au réalisateur, Qui a su faire travailler le spectateur sur la fin pour dénouer l’intrigue.
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