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    En attendant les Hirondelles
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    299 abonnés 396 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2017
    Voici trois histoires où les personnages se posent des questions sur leurs vies : un homme d'affaires âgé doute sur ses choix ; une jeune femme se questionne sur son avenir à la faveur d'une nouvelle rencontre avec un ancien amoureux ; un médecin est sollicité par une femme pour une aide difficile. Ces personnages se croisent mais n'ont en commun que d'être à un tournant qui demande du courage : ils passent une étape, et pour aller vers autre chose, se posent la question de leur condition.

    Karim Moussaoui est un cinéaste de la génération post-indépendance qui s'interroge sur le pourquoi de la guerre civile des années 90 (un moment abordé dans son remarquable moyen-métrage Les Jours d'avant, cf. critique sur le site d'Africultures) et sur la façon de sortir de la résignation face aux blocages de la société algérienne. En attendant les hirondelles : comme ceux du Heremakono d'Abderrahmane Sissako, ses personnages attendent le bonheur, le printemps des êtres dans un pays où le temps est suspendu. Ce film aux multiples facettes, qui parcourt l'Algérie, variant les paysages et les langues, n'est pas une photographie du pays, ni même un état des lieux. Il est sans doute davantage pour Karim Moussaoui une tentative très personnelle d'exprimer sa relation contradictoire aux Algériens, à la fois critique et empathique, sans jugement mais aussi sans complaisance. Sa caméra accompagne les personnages puis les délaisse pour en suivre d'autres dans une fluidité toute transgressive, dans une sorte de spirale du récit qui laisse en permanence des respirations et digressions poétiques ou triviales, tant le quotidien et l'exceptionnel se mêlent sans plan établi dans cette société éclatée et travaillée par les traumas de son Histoire.

    L'enjeu est un moment, actuel et crucial pour sa génération, celui où tout pourrait se réinventer si quelques barrières tombaient. Cela donne des moments subtils et sublimes, où d'une cantate de Bach au mythique groupe Raïna Raï, la musique joue un grand rôle, et où parfois tout s'anime dans la danse, car ce cinéma est un cinéma des corps que le scope et les plans séquences inscrivent dans leur environnement : ce n'est pas tant la psychologie des personnages qui en est le centre mais les failles qui les animent lorsque leur vie bascule et qu'il leur faut préciser leur position. Pas de caméra épaule donc mais des cadres larges et souvent fixes tandis que les mouvements sont saisis avec la stabilité d'un steadicam ou d'un Stab One, son développement sur trois axes. Cela donne une géographie des corps dans l'espace algérien, une sorte de topographie qu'avait déjà explorée Tariq Teguia dans Inland, où les lignes de fuite marquent la place de ceux qui s'interrogent.

    C'est ce doute qui intéresse Moussaoui, des récits qui s'entrechoquent, comme dans Les Jours d'avant où les points de vue de Jaber et Yamina, traités séparément, entraient en résonnance. Face aux certitudes assénées par la propagande politique et la faiblesse des contre-pouvoirs, offrir un espace d'interrogation et une telle liberté de ton revient à proposer une fontaine de Jouvence, quitte à parfois perdre le spectateur. Cette trilogie porte cependant des marques identifiables : l'idéalisme perdu dans la première partie, la contraction du désir dans la seconde, le poids du passé des années 90 dans la troisième. Comment retrouver la force de vivre, le goût d'aimer, l'identité puisant dans un passé assumé ?

    L'union des êtres traverse effectivement ces histoires autant que le passé dans le présent : le rapport au fils d'un couple divorcé, le désir ravivé d'une femme avant le mariage, un neurologue rattrapé par son rôle durant les années terribles à la veille de son mariage… La relation entre les hommes et les femmes ne peut échapper au vent de l'Histoire, surtout dans l'univers de l'amnésie forcée et alors que des choix s'imposent. Si les hommes ont bien du mal à renoncer à leur lâcheté, les femmes resplendissent de détermination, et font mentir la mosaïque du mur de l'hôtel où le lion mange la gazelle. Ni eux ni elles ne sont victimes mais bien au contraire confrontés à des choix à prendre alors même qu'au fond rampent la corruption, la soumission et l'oubli. Etre debout est un combat, et comme le film, ce combat n'a pas de fin. (critique d'Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
    traversay1
    traversay1

    3 658 abonnés 4 882 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 novembre 2017
    Le premier long-métrage de l'algérien Karim Moussaoui a un titre énigmatique : En attendant les hirondelles. Est-ce pour signifier que faute d'un printemps arabe, son pays n'évolue que peu, perclus dans des schémas traditionnels dépassés ? Le film déroule trois histoires qui n'ont qu'un lien ténu les unes avec les autres. C'est son principal défaut : il n'y a pas le temps d'approfondir les situations réduites à l'état de squelettes narratifs. Qui plus est, les trois récits ne possèdent pas la même intensité. Le plus réussi est le deuxième qui creuse à travers la relation entre deux anciens amoureux la piste d'une Algérie bloquée par ses coutumes et frustrant ses jeunes générations par une absence de modernité synonyme d'impossible liberté. L'ombre des années les plus noires du pays, avec le terrorisme, contamine par ailleurs la dernière partie du film sans pour autant parvenir à convaincre totalement. Reste que pour sa maîtrise formelle, au moins, il convient de retenir le nom de Karim Moussaoui qui semble avoir beaucoup à dire sur la société de son pays.
    Yves G.
    Yves G.

    1 502 abonnés 3 518 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 novembre 2017
    Trois histoires dans l'Algérie contemporaine. En commun dénominateur : la lâcheté humaine. Un riche homme d'affaires assiste sans réagir au tabassage d'un inconnu. Une jeune femme retrouve un amour de jeunesse la veille de son mariage. Un neurologue est accusé d'avoir participé à un viol collectif durant les années de guerre civile.

    Karim Moussaoui s'était fait connaître en 2015 par un moyen-métrage minimaliste "Les Jours d'avant" qui racontait l'amour impossible de deux jeunes gens dans l'Algérie des années 90. Il passe au long s'en changer sa façon de faire. Et c'est bien là le problème.

    Certes, les trois (ou quatre) histoires que compte son premier long-métrage ont la même délicatesse que celle racontée dans "Les Jours d'avant". Par petites touches, un portrait de l'Algérie contemporaine se dessine. Une Algérie filmée, à rebours de l'image de carte postale qu'on en a depuis Camus, sous un soleil froid, où les protagonistes grelottent dans des manteaux trop fins. Une Algérie prisonnière du passé. Du passé collectif de la guerre civile dont les blessures sont loin d'être refermées. Et du passé individuel lesté des petites lâchetés auxquelles oblige un système corrompu fondé sur le clientélisme, le respect hypocrite des traditions et le conformisme. Une Algérie irrespirable où l'on attend ces hirondelles qui annoncent l'arrivée du printemps (arabe).

    Mais le sujet aurait mérité un traitement plus habile que celui de ces trois histoires maladroitement juxtaposées. Je ne goûte guère les films à sketches au cinéma ou les nouvelles en littérature. J'ai déjà eu l'occasion de le dire dans ma critique, mitigée, du film américain "Certaines femmes" sorti en début d'année et pourtant accueilli par une critique élogieuse. Raconter trois courtes histoires, c'est en reconnaître implicitement mais nécessairement la modestie, puisqu'on ne consacrera à chacune qu'une dizaine de minutes. C'est placer un chronomètre au cœur du film ("la première est fini ; plus que deux. La deuxième s'achève ; plus qu'une"). C'est surtout conduire à des palmarès inconscients : ici c'est la première qui pêche par son insignifiance et la troisième qui est de loin la plus émouvante.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 9 novembre 2017
    Il y a d’abord Mourad, bourgeois aisé, qui partage avec son ex-femme la même inquiétude à propos de leur fils, étudiant totalement démotivé. En plus, il n’est pas fier de sa lâcheté qui l’a vu assister sans broncher au tabassage d’un type. Il y a ensuite Aïcha, conduite vers le mari promis, mais qui se permet un écart de conduite en route, avec son chauffeur, un ancien amour de jeunesse. Il y a enfin Dahman, médecin hospitalier, prêt lui aussi à convoler, mais très mal à l’aise face à une femme violée jadis par des islamistes en sa présence...
    Trois personnages principaux, trois destins contrariés ou dérangeants, trois histoires qui se croisent parfois, pour raconter le quotidien d’une Algérie contemporaine dans sa diversité. Toutes les constructions qui sortent de terre en témoignent : le pays avance. Mais il demeure aussi prisonnier de rigidités patriarcales et d’un passé qui ne passe toujours pas, en référence à la décennie sanglante des années 1990. Et il n’est pas dit que le ciel s’éclaircisse pour les plus jeunes, premières victimes d’un chômage endémique…
    Le premier film de Karim Moussaoui est à la croisée de la dissection d’un territoire et du portrait kaléidoscopique d’une société. Un film de mouvement et de suggestion, d’une beauté sobre et aride, à l’image de la terre ocre des Aurès. Mais sa construction complexe nuit à sa fluidité et atténue sa virtuosité narrative. Les comédiens, qui s’expriment en arabe parsemé de français, sont excellents. Mais voilà, avec ce joli titre En Attendant les Hirondelles, on se dit que là-bas, le printemps (arabe) se fait désirer.
    Jérome D.
    Jérome D.

    6 abonnés 27 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 novembre 2017
    Ce film détonne de par sa structure narrative qu'on pourrait penser facile, mais pourtant très travaillée. Les interprètes sont extraordinaires, dirigés par Karim Moussaoui, un metteur-en-scène d'une justesse et d'une sensibilité rare.
    Un très bon et beau moment de cinéma et de vie.
    Barbara C.
    Barbara C.

    20 abonnés 25 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2017
    Ce film est un petit bijou de beauté, de mélancolie et de poésie. Il est porté par des interprétations fortes qui donnent vie au(x) sujet(s). Karim Moussaoui appartient à cette nouvelle génération de cinéastes algériens. A voir en cette fin d'année!
    Juliette G
    Juliette G

    13 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2017
    J'ai pu voir ce film en avant-première et il m'a beaucoup touché. C'est un film brut, sincère sur une Algérie que je ne connais pas du tout. La structure du film est très intéressante, et son onirisme est remarquable. Définitivement Karim Moussaoui est un réalisateur que je vais suivre de près.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 8 novembre 2017
    J'étais assez sceptique en voyant les bande-annonce mais j'ai finalement été convaincu, à la fois par le propos du réalisateur et par sa manière de raconter l'histoire. La structure un peu chorale pourrait lasser car il est souvent difficile de maintenir une unité et une continuité dans l'histoire, mais ici tout est maîtrisé. Le seul reproche que je pourrais faire est que le film est parfois un peu elliptique, mais ça n'est qu'un tout petit détail. A voir en ce moment en tout cas.
    Alizée R.
    Alizée R.

    9 abonnés 39 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2017
    En attendant les hirondelles est un très joli film. Il entrelace 3 histoires, avec toutes des enjeux différents pour raconter une Algérie contemporaine qui se cherche. Les images sont belles, les personnages sont forts et nous on rêve à cet ailleurs.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 8 novembre 2017
    Vu ce matin, le film m'a beaucoup plus. Sa force est d'être à la fois poétique et à la fois brut, sans détour, quant à ce qu'il raconte sur l'Algérie. On voyage et on apprend, en même temps que les personnages qui tentent de s'adapter, de trouver leur place, dans une société contemporaine qui semble pourtant stagner. J'espère que cela prédit une belle carrière à Karim Moussaoui qui fait un très beau premier film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 novembre 2017
    Ce premier film révèle un réalisateur virtuose dont la mise en scène est de toute beauté. Au delà d une vision objective et sans concession de l Algérie contemporaine, il insuffle une grâce et une poésie rares à l écran. Les personnages sont justes et très charismatiques, la bande-son est aussi contrastée que les paysages. Bref, on attendra nous aussi les hirondelles un peu plus longtemps s il le faut, au moins jusqu’à son deuxième film!
    velocio
    velocio

    1 322 abonnés 3 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 novembre 2017
    Il y a un peu plus de 2 ans, un moyen métrage algérien de 47 minutes était, malheureusement, passé presque totalement inaperçu. Il avait pour titre "Les jours d'avant" et Karim Moussaoui comme réalisateur. C'est avec plaisir qu'en mai dernier, on a retrouvé ce quadragénaire algérien dans la sélection Un Certain Regard avec, cette fois ci, un long métrage : "En attendant les hirondelles". Dans ce film, Karim Moussaoui a fait le choix de raconter l'Algérie contemporaine au travers de trois histoires mettant en scène des personnages d'âges différents. Film à sketches, donc, mais dans lequel les 3 histoires s'enchaînent de façon subtile, sans aucune coupure brutale. Dans la première, il est question de Mourad, un promoteur immobilier d'une soixantaine d'années qui s'aperçoit que, dans sa vie, beaucoup de choses sont en train de lui échapper. Dans le deuxième, Djalil, le chauffeur de Mourad, est amené à conduire vers son mariage à Biskra une jeune fille, Aïcha, avec qui le lie un passé sentimental. Quant au 3ème, on y retrouve Dahman, un médecin, qui avait été "convoqué" par des terroristes et avait assisté, sans broncher, au viol collectif d'une femme. Celle-ci, l'ayant retrouvé, veut qu'il reconnaisse comme sien le fils qu'elle a eu suite à ce viol.
    C'est sans jugement personnel, en observateur, que Karim Moussaoui montre une Algérie où rien ne bouge vraiment, une Algérie absente de la scène des Printemps arabes, une Algérie qui, peut-être, attend la mort de son vieux président pour mettre en avant la jeunesse de son peuple.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 10 novembre 2017
    Enorme déception, film qui démarrait plutôt bien, mais qui s'est très vite perdu dans la lenteur des scènes de voitures interminables et des histoires pas vraiment convaincantes.Nous cherchons encore les vibrants moments de grâce annoncés. Seule chose positive de ce film, les très bons acteurs.
    Manuch22
    Manuch22

    3 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 novembre 2017
    Voilà un film qui donne des nouvelles de l'Algérie d'aujourd'hui avec talent et sensibilité. On sent que le réalisateur porte sur son pays natal un regard à la fois critique (les dysfonctionnements, la sensation de blocage ou d'enlisement) et plein d'amour (la manière dont il filme les gens et les paysages). C'est un premier film marquant, lyrique, très inspiré, souvent émouvant et parfois surprenant ( spoiler: une séquence musicale absolument incroyable au milieu du film
    ) : le festival de Cannes ne s'y est pas trompé en sélectionnant cette première oeuvre. Un cinéaste est né !
    théo Monier
    théo Monier

    3 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2017
    Ce premier long-métrage de Karim Moussaoui est ce qu'on appelle une belle réussite !
    Comme tout premier long il a quelques faiblesses, mais il déborde de poésie, de sensibilité alors qu'il raconte l'histoire d'une Algérie contemporaine qui n'arrive pourtant pas à avancer. Cela n'en fait pas pour autant un film triste, mais plutôt mélancolique et par moment optimiste.
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