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    Soleil battant
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Soleil battant" et de son tournage !

    Paradis perdu

    Soleil battant se déroule dans un cadre en apparence idyllique afin de mieux exacerber la chute qui attend la famille. La chaleur et le soleil qui écrasent les personnages les poussent à entretenir un rapport très sensoriel à leurs corps et aux éléments, comme l'expliquent les deux réalisatrices : "La langueur et la joie alternent quand la blessure se rouvre, infuse et vient hanter chacun des personnages. Les symptômes, les tensions et le malaise s’installent jusqu’à ce qu’ils éclatent dans l’ardeur de l’été portugais."

    A l'origine

    Les deux réalisatrices de Soleil battant ont vécu comme une nécessité de faire ce film, de "parler de cette famille qui a été touchée par une tragédie. Nous avons décidé tôt dans l’écriture de prendre à bras le corps ce sujet en nous plaçant à notre propre niveau et de partir de ce qu’on avait vécu. Partir de l’intime, de ce qu’on connaissait si bien, c’est-à-dire de ce que pouvait représenter pour des enfants le fait d’être l’une après l’autre investies du passé familial, nous semblait plus juste que de démarrer le récit avant la naissance des jumelles. Pour autant, nous sommes très attachées au principe de circulation du point de vue dans ce film. Nous avons choisi d’avoir quatre personnages principaux : les petites filles et leurs parents. Nous voulions comprendre les failles, les désirs et les peurs qui les animent au fur et à mesure de ce qu’ils vivent, apprennent, disent et taisent. Nous avons essayé de rentrer dans la singularité de chacun des membres de cette famille."

    Sisters

    Soleil battant est le premier long-métrage de Clara Laperrousaz et Laura Laperrousaz qu'elles ont aussi co-écrit. Auparavant, elles ont réalisé ensemble des vidéos de création, un moyen-métrage documentaire, des courts et moyens-métrages expérimentaux et de fiction. Travailler ensemble est pour elles "une évidence". Elles expliquent : "Nous partageons une même vision dès l’origine d’un projet et tout au long du processus de fabrication. Nous avons une telle connaissance de l’autre, de ses références, de la matière affective qui la constitue qu’il nous est possible de communiquer presque sans mots, d’avoir des intuitions communes sur le plateau sans avoir à batailler, ce qui est un précieux gain de temps. La répartition est égale, l’une comme l’autre peut aller parler aux acteurs, au chef opérateur ou au machiniste à la fin d’une prise, en sachant que le discours porté sera le même et que ce n’est pas un redoublement mais une façon de creuser une idée, un désir, une intention. On est habitées par les mêmes obsessions et le fait d’être soeurs nous autorise à exiger beaucoup l’une de l’autre, à chercher sans cesse les outils pour raconter une histoire."

    Le Portugal

    Alors que Soleil Battant devait se dérouler initialement en France, les réalisatrices ont choisi de déplacer leur histoire au Portugal : "Ce pays nous a véritablement subjuguées. Nous avons choisi de réécrire le scénario pour faire de ce retour aux racines du père la découverte d’un pays pour les jumelles. La coupure de Gabriel avec ses origines à cause de l’accident est d’autant plus violente qu’il s’agit d’une terre étrangère et d’une autre langue qu’il n’a pas souhaité apprendre à ses filles. Cela nous semblait renforcer la narration et donner une profondeur au passé de cette famille."

    Un rêve de cinéphile

    Après avoir choisi le Portugal comme décor de leur histoire, les réalisatrices ont fait appel à Teresa Madruga, actrice vue dans Tabou et Les Mille et une nuits : Le Désolé : "Nous avons depuis longtemps une grande admiration pour elle. Cela venait aussi s’inscrire comme un heureux hasard dans notre recherche de sens et de justesse par rapport à l’ancrage en Alentejo car Teresa a vraiment l’accent de cette région, où elle vit."

    Western

    Le choix des décors a été primordial, les réalisatrices souhaitant faire un film de paysages et donner à ces derniers une charge inquiétante. Afin de souligner leur dramaturgie et leur symbolique, le duo de cinéastes a opté pour le cinémascope, "capable de capturer l’immensité fauve des plaines et des vallées de l’Alentejo qui écrasent et perdent les hommes." La note western se retrouve également dans l'aspect Technicolor que peut avoir le film. Les couleurs ont ainsi été poussées en termes de contraste et de saturation, mais aussi de brillance : "Nous désirions avoir une image chaude même si elle reste toujours douce sur les peaux, jusque dans les extérieurs. Ça a été par exemple un vrai plaisir de cinéma de penser à La Prisonnière du Désert en construisant le plan séquence dans lequel les silhouettes sombres d’Iris et Gabriel - occupés à regarder jouer les filles - se découpent sur les collines dorées."

    Une mise en scène stylisée et picturale

    Soleil Battant a beau être un premier film, les réalisatrices savaient très bien ce qu'elles voulaient : "on a décidé d’aller vers une caméra plus stable, avec des mouvements plus lents, et de faire durer les plans. Il s’agissait pour nous de moins découper pour rendre compte de la chaleur et de son impact sur les corps. On a d’ailleurs intégré beaucoup de plans séquences à la narration. Nous tenions vraiment à ce que la caméra soit organique." 

    Du côté de la lumière, il s'agissait de travailler sur le clair-obscur : "Nous envisagions non seulement de construire les extérieurs western comme des tableaux, mais aussi de travailler sur la pénombre des intérieurs qui donne à l’image son côté pictural. Nous avions un certain nombre de scènes de nuit, ce qui rendait crédible cette démarche. Et puisque la journée l’été au Portugal, les volets sont clos pour préserver de la chaleur, nous avons pu affirmer cette piste esthétique du film. Nous voulions assumer une image très stylisée sans pour autant déréaliser, sans jamais mettre à distance le spectateur, car le rapport aux sources reste toujours simple et vivant. Et il y avait bien sûr un désir d’opposition et de complémentarité entre les extérieurs brûlants à l’immensité étourdissante de lumière et les secrets révélés dans l’espace intime, sombre et protégé de la chambre à l’heure de la sieste."

    Les jumelles

    A l'origine, les soeurs Emma et Zoé ne devaient pas avoir le même âge mais les réalisatrices ont été séduites par Océane et Margaux et ont décidé de transformer le scénario : "Il nous a tout à coup semblé plus frappant de créer une scission au sein d’un bloc gémellaire : alors que leur ressemblance est troublante au point de provoquer à l’image un effet miroir, Emma et Zoé ne portent pas le secret familial au même moment ni de la même manière."

    Les réalisatrices ont privilégié la spontanéité de leurs jeunes interprètes : "Nous ne voulions surtout pas qu’elles apprennent leur texte, afin d’éviter qu’une musique ne s’installe et qu’on ne perde en naturel. Nous avons écarté les enfants « acteurs » au cours du casting pour fuir tout automatisme ou un rapport biaisé à la caméra."

    Retrouvailles

    Agathe Bonitzer et Clément Roussier se sont déjà donné la réplique dans Au bout du conte d'Agnès Jaoui.

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