Patrice Gautier a voulu, via ce film, faire le portrait d'un homme d'aujourd'hui qui, arrivé à l'heure des bilans, décide de s'interroger : a-t-il réalisé ses rêves, a-t-il trahi ses idéaux de jeunesse ? Si oui, dans quelle mesure ? "L'anti-héros du film, Go, est un homme qui a eu la chance ou la malchance, comme on voudra, de connaître les grandes mutations et soubresauts des années 60, de la libération sexuelle en passant par l'explosion du rock et surtout, la constitution de mouvements révolutionnaires sur tous les continents. Dans ces années-là, aucun des ados de 16 à 20 ans n'a pu échapper à l'influence de ces événements", explique le metteur en scène.
Lorsque Patrick Chesnais a lu le scénario, il en est sorti à la fois intéressé et dubitatif. C'est lorsqu'il a fait une relecture du projet avec quelques-uns des protagonistes qu'il a finalement été convaincu de jouer dans Moi et le Che. Il se rappelle : "C'était au-delà de l'intuition, quelque chose de l'ordre de la sensation physique. Je crois que j'ai compris que j'allais pouvoir m'approprier, m'amuser avec Go. M'embarquer avec lui, c'était quand même un pari un peu fou."
Si Patrick Chesnais était une évidence dans le rôle principal, Patrice Gautier a constitué le reste de la distribution du film avec des comédiens et comédiennes qu'il connaît bien. Parmi eux, il y a Fanny Cottençon, qui joue la femme du personnage de Go ou encore Philippe Caroit et Philippe Nahon. Le seul acteur qu'il n'avait jamais rencontré est Laurent Bateau.
Cela fait, en 2018, 32 ans que Patrice Gautier n'avait pas tourné de long métrage pour le cinéma. Le metteur en scène explique : "Je ne suis pas du genre à l'ouvrir quand je n'ai rien à dire. Je n'avais rien de personnel à proposer. Travailler sur commande a toujours été mon quotidien. Là, j'ai eu envie d'écrire, en solitaire et en toute liberté, ce qu'il pouvait rester, cinquante ans après, d'un mec qui avait vécu Mai 68. Mon film est très générationnel (rire). Quand Arnaud Kerneguez, mon producteur, m'a dit avoir ri ou souri à toutes les séquences, je savais que je tenais le complice qu'il me fallait. Sur le tournage, même si j'ai cherché une écriture cinématographique particulière pour chaque séquence, je savais que je tenais le complice qu'il me fallait. J'ai pu me concentrer sur ce qui, au fond, m'intéresse le plus, le travail avec les comédiens."