Encore une production fantastique comme Netflix semble en produire à la pelle pour satisfaire ses abonnées visiblement avides du genre en se souciant davantage de la satisfaction immédiate de son audimat plutôt que de la qualité intrinsèque de ses productions. Il y a parfois de petites pépites (« Le Rituel » ou « Birdbox » même si ce dernier était plutôt un blockbuster pour la plate-forme), beaucoup d’horreurs dans le mauvais sens du terme mais surtout un tas de films interchangeables et peu ambitieux qui ne marqueront pas les mémoires. « Eli » fait clairement partie de cette catégorie en n’étant ni désagréable et ennuyant mais loin, très loin, d’insuffler un vent de fraîcheur dans la catégorie balisée de la série B à petit budget et bas de gamme. Surtout quand au cinéma apparaissent de nouveaux noms tels que Ari Aster ou Robert Eggers, soucieux d’apporter du talent, du neuf et de la qualité au cinéma fantastique. Mais, dans un certain sens, cet « Eli » vaut mieux que pas mal de productions Blumhouse ou de films tels que « Annabelle » ou « La Nonne » dont on se demande comment il est possible qu’ils fonctionnent autant en salles !!!
La première heure de ce long-métrage de Ciaran Foy, qui avait déçu avec la suite moyennement réussie du chef-d’œuvre horrifique « Sinister » (l’un des seuls provenant de Blumhouse justement), n’est pas bien palpitante. On nous ressort des éléments provenant d’un peu tout le cinéma horrifique low-cost de ces dix dernières années de la maison hantée en passant par les enfants fantômes ou encore une maladie ne permettant pas de vivre à l’air naturel. On tente de nous faire croire que mélanger tout cela dans un même script donnera une impression voire un semblant de nouveauté. C’est peine perdue et on suit les déambulations du jeune héros dans une torpeur que peu de choses viennent interrompre. La réalisation est impersonnelle mais plutôt appliquée et les acteurs sont un tantinet investis, notamment Kelly Reilly et le jeune garçon. Pendant ce temps Lily Taylor nous ressert le même type de rôle que dans la série avortée « Chambers » de Netflix également. Le mystère ambiant n’ambiance pas grandement mais, lors de la dernière partie, « Eli » prend une direction inattendue dans le fantastique tout à fait délectable. Il nous réserve alors un final plus carré et satisfaisant par son côté négatif assumé et un épilogue plutôt bon et qui tient la route. Tout en rendant l’ensemble plus original qu’il n’y paraît. Alors ça ne fait pas peur pour autant, ni même sursauter, mais c’est prenant et étonnant durant une bonne trentaine de minutes et ça permet au film de sortir un peu du lot. On a bien dit un peu…
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