Komodo est un film de monstre classique, mais qui du fait d’un budget plus confortable que la moyenne arrive à être un honorable divertissement, simpliste mais pas mauvais.
Coté casting on regrettera tout de même un Kevin Zegers d’une part inutile et de surcroit pas des plus attrayants. Son personnage intervient peu et n’a pas grand sens finalement, servant plus à remplir une pseudo-histoire psychologique type qu’autre chose. Billy Burke est ainsi bien plus utilisé, et il faut reconnaitre que si l’acteur ne fait pas vraiment des étincelles, il fait montre d’une conviction et d’un réel investissement. Jill Hennessy de son coté est un bel atout. Actrice assez rare mais de qualité, elle se débrouille bien ici, ayant de surcroit la plus grosse part du boulot à faire. Néanmoins elle s’avérera un peu faible de temps à autre, dans des séquences émotions correctes mais sans plus. En revanche niveau action elle se fait plaisir.
Le scénario est très banal, et c’est clairement le point faible du film. Pseudo-histoire de compagnie pas gentille, passé du gamin traumatisé déjà vu mille fois, rebondissements prévisibles, Komodo n’est original que pour ses créatures, le reste relevant du déjà vu. Maintenant le film a d’autres qualités, il est court, le rythme est bon malgré un début poussif qui ne fera intervenir les créatures que passé une bonne demi-heure, et finalement pour une soirée détente ca fait l’affaire. La fin est un peu expédiée cependant.
Visuellement c’est là que Komodo tire le mieux son épingle du jeu. Sorte de Jurassic Park like, Lantieri réalise un film dans la veine de cette trilogie. Ambiance essentiellement nocturne et pluvieuse, décors de jungle avec herbes hautes, ruines métalliques, tout cela fera furieusement penser à Jurassic Park, mais le résultat est tout de même très sympa (il me semble que Lantieri à bossé sur ce film, et cette ressemblance efficace s’explique donc). Quelques scènes sont toutefois un peu trop sombre, et ne permettent pas toujours d’apprécier des scènes filmées inégalement (l’attaque dans la voiture est par exemple peu lisible). Néanmoins des efforts ont été fait pour faire apprécier le look des créatures, avec des éclairages pour le coup souvent appropriés, des créatures qui aujourd’hui encore sont tout à fait crédibles, bien davantage que n’importe qu’elle production en CGI comme les DTV nous abreuvent (et parfois des productions plus huppées). Je relève quelques effets horrifiques, mais Komodo étant une production un peu plus fortunée et cherchant à toucher un public assez large, il faut s’attendre là aussi à quelque chose plus proche d’un Jurassik Park que d’un vrai film d’horreur ou ca déchiquète. Enfin la bande son est sympathique, mais sans plus.
Komodo en fait pourrait pratiquement être un quatrième Jurassic Park, tant il s’en inspire, reprenant les codes des films de Spielberg. Cela le sauve sans doute, car même si on peut regretter un certain manque d’inspiration quand même, l’efficacité reste au rendez-vous. Avec une histoire plus travaillée et un ensemble d’acteurs plus charismatiques, et surtout dotées de personnages solides, Komodo aurait vraiment pu être un divertissement marquant avec des créatures rares. Au final il loupe ce coche, mais n’est pas honteux, et je lui accorde 3.