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Ben
4 abonnés
73 critiques
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3,0
Publiée le 1 septembre 2024
Je sait pas vraiment quoi en penser. Une certaine dynamisme plaisante et une immersion total dans les banlieues de Marseille. La romance du guetto prend moyennement et son histoire n’est pas très bien réaliser. A voir tous de même.
Il faut un petit temps d’adaptation pour rentrer pleinement dans ce récit voguant entre la fiction et le documentaire. En effet, le premier long-métrage de Jean-Bernard Marlin garantit une immersion quasiment naturaliste dans les bas-fonds de Marseille. La description de la misère sociale et de la violence ambiante s’effectue sans aucun filtre avec un langage argotique difficilement compréhensible. Pourtant, cette histoire d’amour entre un jeune délinquant proxénète et sa compagne prostituée devient vite poignante. La radicalité de leurs comportements s’avère consternante avec le sentiment qu’ils n’en finiront jamais de creuser leurs tombes. L’incroyable énergie qui se dégage est sans nul doute liée à la présence de comédiens non-professionnels, sachant retranscrire des émotions à fleur de peau (le duo Dylan Robert et Kenza Fortas obtient tout de même le César 2019 du meilleur espoir masculin et féminin). Bref, une œuvre coup de poing.
Un film assez prenant et réaliste, comme quoi l’amour peut passer devant tout le reste, même les plus grosses conneries, une belle morales, un film assez trash et juste entier !
Beaucoup de poésie dans ce film qui nous relate un amour fou entre deux jeunes des banlieues nord de Marseille. Un milieu de petits dealers , de prostituées interlopes, de marlous, et Dylan Robert ( très bon acteur , quel dommage ce qui lui est maintenant arrivé en 2024) qui tombe fou amoureux, d'une petite poule de bas étage ( superbement joué par Kanza Fortas , qui elle fait une belle carrière , bien méritée) . Elle a un tout petit rôle dans la pépite de Alex Lutz "une Nuit" , à voir absolument , et Kenza le joue parfaitement bien. Une bonne intrigue enfin avec les rivalités entre bandes et la violence dure des voyous.
“Shéhérazade” est d’une singularité prenante. Un cadre intimiste des quartiers défavorisés de Marseille. Ici, pas de fioritures, les acteurs incarnent leur personnage à 100%, à croire que c’est la continuité d’eux-même et d’un passé lourd qu’ils ont vécu réellement (ce qui est le cas), et je trouve ça puissant de la part du réalisateur d’aller au delà du jeu d’acteur et baser son film sur une part de vécu. Les expressions de Marseille, la vulgarité et l’abus de langage entrent en force (le “wallah” sort à la pelle), ça rend le film plus authentique. Le point manquant est pour moi le scénario, sûrement une histoire aussi simple qu’une vie de quartier, un jeune homme prêt à se battre pour protéger celle qu’il convoite, mais je suis partagé sur une narration qui ne présente pas grand chose au final. spoiler: Et pour la morale de l'histoire, le jeune Zackari retourne en prison (avec un oeil en moins, wtf), la boucle est bouclée. On ne sait pas qui a eu raison du procès, fin de l’histoire, début d’une amourette. Une impression amère.
En dehors de l'accent marseillais qui ne facilite pas toujours la compréhension des dialogues, le film est intéressant. L'histoire d'amour entre ces deux momes perdus est credible. On est touché par la triste vie de ces enfants si tôt plongés dans un monde dur et dangereux d'adultes. Le message: l'amour peut être moteur et permettre de s'en sortir, un peu cliché, mais une note d'espoir peut être nécessaire pour les jeunes des quartiers difficiles
Alors on ne comprend pas toujours tout ce qu’ils disent (en même temps sur la planète Marseille on ne comprend pas toujours) cependant c’est un beau film, qui sonne authentique et traite de sujets difficiles. Il ne laisse pas un souvenir impérissable mais c’est une belle histoire dans un environnement difficile qui peut sensibiliser à une certaine réalité.
Même si sortie un an plus tôt, ce film fait écho à celui de Ladj Ly, Les Misérables. Dans son traitement du film de banlieue, oui, mais surtout dans sa façon de nous exposer des faits : le fossé abyssale entre ce milieu et les pouvoirs publics. La jeunesse littéralement vouée à elle-même, qui transforme l'incapacité et le manque d'éducation par l'échec. Ceux qui sont au coeur du problème de notre système, ce manque de pédagogie chronique. On ne peut pas leur en vouloir de se débrouiller par leur propre moyen, tant ces derniers sont infimes. La fragilité d'une génération qui a maintenant 30-40ans, donne naissance à des enfants qui naissent dans le fracas et le désordre. Se sortir d'un tel quotidien relèverai d'une prouesse et aucune main n'est tendu pour rattraper ces égarés. Marlin fait un film infiniment politique, prenant le point de vue du proxénétisme afin de regarder de façon sévère la cité phocéenne et la mettre face à ses responsabilités.
Ce n’est ni le Marseille de Marcel Pagnol, ni le Marseille de Robert Guédiguian mais celui de Jean-Bernard Marlin ; son « Shéhérazade » n’est pas un conte des « Mille et une Nuits » même si son Zac est aussi insaisissable qu’Aladin, épris de liberté. Un film coup de poing qui ne m’a pas laissé indifférent ; et pourtant je n’ai aucune empathie pour ce Zac et l’ensemble des personnages. Ce film, à l’approche indéniable du documentaire, laisse le soin au spectateur de rentrer ou non en empathie pour les protagonistes. Et ne pas rentrer forcément en empathie ne signifie pas pour autant rester indifférent. La caméra serre au plus près les visages comme pour mieux scanner des sentiments en filigrane. Et pourtant les sentiments de Zac n’ont pas vraiment besoin d’être scannés. Il exprime ouvertement ses colères, même retenues. Il n’y a guère que les émotions qui touchent à l’amour qu’il faut extraire. Mais le spectateur le devine à terme. On le découvre avec ses 17 ans, sans instruction, révolté, à fleur de peau, avec ses a priori connotés religion. « Shéhérazade » c’est brut, brutal, sec, amer, malgracieux, cru, réaliste. Qui est responsable ? Ça ne me paraît pas être le propos du réalisateur. Il nous sert une histoire d’amour entre une prostituée, Shéhérazade, et un gamin, Zac, sorti tout juste de prison et qui ne peut être élevé par sa mère. Cette rencontre n’a pas été vaine, elle a été sans doute le passage obligé pour mûrir et considérer les prostituées comme des femmes, et par voie de conséquences Shéhérazade ; et enfin assumer ses actes et ses sentiments. La séquence du procès est celle qui m’a le plus capté avec cette caméra focalisée sur les protagonistes et leur avocat pendant qu’en voix Off s’exprimait la juge. Je me suis cru transporter dans un documentaire tant tous les acteurs jusqu’à la surprise du juge quand elle apprend que Zac a tenté de tuer son pote étaient naturels. On aurait dit une séquence extraite de « Ni juge ni soumise.» Bonne continuation à Dylan Robert et à Kenza Fortas ; que « Shéhérazade » leur permette de vivre d’autres aventures mille et une nuits cinématographiques. Je ne leur demande pas de gommer leur accent comme on le faisait jadis, mais améliorer leur phrasé pour éviter de se cantonner dans des rôles caricaturés voire connotés.
Très bon film, j'ai adoré, du début où j'ai été pris dans l'histoire de suite. bon rythme, plein de bon sens, avec de très bons personnage. Bonne Réale !! 😉🏆🏆
Un jeune des banlieues sort de prison et ne s'écarte pas des conflits auxquels il a longtemps été habitué, tiraillé par une histoire d'amour fulgurante : voilà une idée de scénario somme toute convenue, que Jean-Bernard Marlin transcende par une mise en scène brute et stylisée. C'est la force du film que de ne pas ignorer le réel en suivant ses personnages grâce à une réalisation naturaliste, au plus proche de la vérité de leur quotidien, et à singulariser les scènes de violence par un travail sur la lumière (Zach, battu par deux hommes, devant les phares d'une voiture qui aveuglent tout autant le plan que le spectateur) ou par une accélération du montage (le coup de feu déclenché par Zach sur le terrain de basket). Etre proche d'une réalité brûlante, c'est aussi proposer une représentation fidèle d'un langage spécifique : argotique, vif, parfois balbutiant, il contient la vitalité et la violence qui explosent autant dans les passages mélodramatiques que dans les scènes de confrontation. Même si sa faiblesse principale réside toujours dans son trajet scénaristique trop rôdé, voire académique, "Shéhérazade" dégage une force brûlante qui vient aussi de l'interprétation de ses jeunes acteurs, époustouflants de naturel.
Chronique des quartiers Nord de Marseille à travers la rencontre d'un jeune délinquant et d'une prostituée. Un film âpre et violent servi par une réal soignée mais un scénar assez prévisible. Trois Césars dont celui de la première œuvre.
Ce film aux trois César (meilleure première œuvre pour Jean-Bernard Marlin, meilleur espoir masculin pour Dylan Robert, meilleur espoir féminin pour Kenza Fortas) nous plonge dans la jeunesse désœuvrée d’une Marseille rongée par la drogue et la prostitution. Dans cet univers parallèle, les codes, les logiques et les rapports humains sont différents du reste du monde. Imposant ses dialogues crus et ses situations terriblement réalistes, Shéhérazade est d’abord et surtout une superbe histoire d’amour entre deux adolescents pas épargnés par la vie. Une musique géniale et une très belle lumière.
Un film dur. Zac à peine sortie de prison tombe amoureux d'une jeune prostitué (SHÉHÉRAZADE) et devient proxénète. Les choses vont mal tourner pour lui à cause de cette relation. Ce film est presque un documentaire. Les acteurs, inexpérimenté, propose un prestation incroyable.
Une très belle histoire d’amour sur fond de proxénétisme marseillais. Les étapes du scénario sont un peu convenues, mais les dialogues sont d’une justesse impeccable (sans doute grâce à une bonne part d’impro) et les comédiens électrisent littéralement le film, en particulier le très charismatique Dylan Robert. On en garderait peut-être que le souvenir d’une belle énergie et d’un naturalisme efficace s’il n’y avait pas ce magnifique face-à-face final, filmé avec une proximité qui manque un peu au reste du film et qui fait naître une émotion inattendue. Plutôt prometteur pour un premier film.