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norman06
347 abonnés
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3,0
Publiée le 19 juillet 2017
Biopic agréable, qui n'échappe pas aux conventions du genre (sans jeu de mots), mais a le mérite d'éclairer l'œuvre d'une icône de la culture gay. Classique mais digne d'intérêt.
Le film finlandais (et oui ce n’est pas si souvent) « Tom of Finland » ( qui porte donc bien son nom) entend raconter la trajectoire de l’homme qui a influencé toute l’imagerie érotique homosexuelle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’à nos jours. Ce biopic retrace l’histoire personnelle de cet ancien soldat doué pour le dessin qui se heurta à la pudeur des mœurs de l’époque et ne put vivre sa sexualité comme il l’entendait. Parallèlement, on assiste à l’émergence de toute une palanquée de vignettes associées à la culture gay. Des vignettes qu’on nommera des clichés avec le temps, mais qui ont été source de nombre de fantasmes de toute une population tout comme ils ont aidé à la démarginaliser.
Sur ces points, ce film est intéressant, instructif et il nous permet de voir d’où proviennent ces images de policiers musclés ou de motards moustachus. On assiste en quelque sorte à la naissance de l’héritage d’une communauté et de sa culture. Sans aucune démagogie mais sans originalité, Dome Karukoski sculpte le portrait d’un homme qui doit se cacher pour exister avec son lot de passages obligés comme les soirées dans les parcs devenus lieux de drague, les fêtes délurées mais clandestines ou l’apparition du virus du Sida. En fait, hormis la ligne directrice permettant de savoir le berceau de ces dessins et l’homme derrière eux, rien que de très classique et conventionnel. Pas grand-chose qui n’ait pas déjà été vu et souvent en mieux sur le grand écran, que ce soit dans des films communautaires et militants (Bruce LaBruce, « Les Nuits fauves ») ou plus hollywoodiens (« Loin du paradis », « Philadelphia », …).
L’ensemble du film est joliment mis en images et photographié. Karukoski sait filmer et rendre ce qu’il tourne agréable à l’œil mais il s’aventure parfois dans des digressions oniriques inutiles et dispensables. Et tout cela manque de rythme, notamment dans une première partie en Finlande trop longue et plate ou alors trop elliptique, c’est au choix. Par ailleurs, certains seconds rôles ne sont pas assez creusés. Le dernier tiers en Californie est de loin le plus intéressant car il ne parle plus de la dififculté d’être gay dans les années 50 mais véritablement de l’impact qu’ont eu les dessins de Tom sur le monde gay. C’est là que le film devient le plus intéressant. Et c’est là que l’on reste sur notre faim. « Tom of Finland » aurait donc pu être plus passionnant. A défaut, il est donc juste intéressant, parfois un peu ennuyant et légèrement anecdotique.
Assez curieux de voir ce biopic d’une des plus grandes icônes de la culture gay dont j’ai toujours apprécié le travail. Sur le fond, le film est très intéressant. On en apprend beaucoup sur la vie de cet artiste assez mystérieux pour moi jusqu’ici. Une mise en relief aussi, très poignante, de la conditions des homosexuels en Finlande pendant et après la guerre, sans compter les premières années de l'épidémie de sida. Malheureusement, le tout est très mal exploité. Le scénario manque de profondeur, d’épaisseur, d’émotion. La réalisation n’est guère plus avenante. C’est assez plat, voir mou. L’interprétation, sans être mauvaise, ne relève pas grand-chose. J’ai eu du mal, comme d’autres, sur le personnage et l’acteur. Celui-ci a la même tête de vingt à soixante ans. C’est donc peu crédible, on finit par presque mélanger les époques, et surtout on ne s’attache jamais vraiment à lui. Au final, malgré toute notre bonne volonté, c’est l’ennui qui prédomine. C'est bien dommage car une telle figure méritait que sa vie soit relater de manière plus convaincante. Tout cela reste trop sage et trop en surface. Dispensable donc, même pour les fans de Tom of Finland. Une déception.
On a peine à imaginer qu'au sortir de la guerre 39-45, après la barbarie des camps de concentration, qu'on continuait de poursuivre comme des criminels les invertis. "Tom of Finland" est le récit certes de l'artiste célèbre, mais surtout celui d'une émancipation morale et sexuelle à travers les Etats-Unis et l'Europe. C'est sans doute la réussite de ce film qui montre avec brio une époque traversée par des sursauts de modernité, et en même temps des relents réactionnaires, liés notamment à l'infection du SIDA. Les rappels historiques sont à ce titre très instructeurs. Néanmoins; le film souffre d'une mise en scène qui hésite en permanence entre la sobriété absolue, et un excès de démonstration. Pourtant, le réalisateur parvient à montrer combien le dessinateur a joué un rôle majeur pour des générations de personnes homosexuelles, dans l'affirmation de leur identité et de leur liberté. Mais il appuie souvent son propos d'ellipses, de facilités visuelles, qui privent le spectateur d'émotion. Ainsi, le film devient une succession un peu froide de ressorts hagiographiques, sans véritable épaisseur. On finit même par s'ennuyer devant l'évidence d'un récit qui aurait gagné à plus de transcendance et d'émotivité.
Abordé sur un ton très sérieux, lourd et sur un rythme assez lent, un film finlandais qui dresse un portrait de l'artiste pionnier Touko Laaksonen connu pour ses dessins d'hommes fièrement gays, extrêmement virils tout en livrant également une peinture sombre de la persécution contre les homosexuels en Finlande ainsi que du climat totalitaire et paranoïaque au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale dans une photographie austère dans la lignée classique des oeuvres scandinaves jusqu'à la libération des moeurs dans les années 70 et l'émergence de la mode vestimentaire cuir-moustaches dans une Californie sexualisée jusqu'à l'extrême à travers une lumière très vive, colorée pour conclure sur l'éclosion du sida et sa prévention. Une mise en scène crue, facile à déchiffrer mais toujours subtile, quelques passages très forts, touchants. Pekka Strang, dans le rôle principal, joue avec énormément de justesse. Un long-métrage puissant, une véritable sensation.
on connait ses dessins, mais l'homme ? le réalisateur entre dans l'intimité d'un homme qui a du mal a sortir de son passé de soldat, puis qui est pourchassé par sa "différence". la Finlande traque et punie les "homos", alors il part en Amérique mais revient au pays. on ne connait pas grand chose de la Finlande de cette époque . allié de l'Allemagne elle en suit les idées et ce n'est pas très joli. la réalisation admirable le jeu fantastique , du très grand cinéma d'auteur
Le film est vraiment bien réalisé avec cet acteur qui campe un personnage plutôt timide et à l’affût. J’ai beaucoup aimé l’arrivée en Amérique avec la sexualité plus débridée que dans son pays. La fin est davantage consacrée à l’époque qui stigmatisait les homosexuels qu’a son œuvre vraiment mais le film valait le coup d’être traité.
Un biopic courageux et intéressant mais manquant un peu de souffle sur la vie d’un célèbre dessinateur finlandais ayant marqué la culture gay, porté par l’interprétation sobre de Pekka Strang. 3,25
de la guerre et ses stigmates, de la condition des homosexuels à l'après guerre, de la naissance d'un artiste et à son influence à l'autre bout du monde sur toute une communauté jusqu'aux années sida : tout un parcours et autant de thèmes évoqués par cette vie racontée. un biopic intéressant à suivre, filmé avec élégance, qui ne tombe pas dans la vulgarité où il manquera toutefois des repères chronologiques.
Le film jouit d'une bonne réalisation comme d'une très bonne interprétation; dommage pour la fin, expédiée, ainsi que pour le rythme et l'allure quelque peu lissée. En effet, c'est beaucoup trop lent au début, on met trop de temps à avancer dans la chronologie. Globalement, on reste trop dans le pathos, on ne met en avant presque que la peur, l'angoisse (dans ce pays, la Finlande) et on censure plus ou moins les réalisations moins présentables. Cependant le film permet de saisir un peu la psychologie du talentueux dessinateur, au risque de la récupération bourgeoise.
Si le blouson en cuir, la moustache et autres accessoires semblent refléter les poncifs d'une certaine iconographie gay, la faute ne doit pas retomber sur Tom of Finland, qui en fut en quelque sorte l'inventeur avec son travail de dessinateur surdoué. Le personnage méritait bien un film, lui qui fut un héros de la guerre puis se retrouva au placard en Finlande, obligé de vivre sa sexualité dans la clandestinité. Avant d'être adoubé et célébré par la communauté homosexuelle californienne. A raison, le film de Dome Karukoski se focalise principalement sur ses années les plus difficiles, dans une lumière sombre qui évoque les films d'espionnages de la guerre froide. Le cinéaste, dont on n'a vu en France que Fruit défendu et Very cold Trip, sait toujours adapter sa forme aux sujets qu'il traite, sans ostentation ni prise de risque démesuré mais avec justesse. Relativement linéaire, avec quelques flashbacks et de menues poussées oniriques, il se démarque malgré tout des biopics traditionnels, refusant les scènes les plus "obligatoires" (dans les pires années de Sida, par exemple), conservant en toutes circonstances une pudeur de bon aloi. La plus grande réussite du film réside d'ailleurs dans les relations compliquées, aimantes mais contrariées, entre Tom of Finland et sa soeur. Malgré le problème récurrent du vieillissement au cinéma, le passage des années se vit sans à-coups dans une narration plutôt fluide. Pekka Strang incarne avec une grande sensibilité cette icône malgré lui, artiste d'un genre particulier mais d'un talent éclatant.
Un film qui m'a déçu, malgré un début prometteur, mais il faut bien avouer que le scénario n'arrivait pas à avancer et ne se renouvelait pas assez pour que l'attention soit optimale. La fin plutôt intéressante et émouvante n'arrive pas à rattraper l'ennui d'une bonne partie du film.