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    Une suite qui dérange : le temps de l'action
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Une suite qui dérange : le temps de l'action" et de son tournage !

    10 ans après...

    Une suite qui dérange : le temps de l'action fait en quelque sorte suite à Une vérité qui dérange sorti en 2006 (qui avait reçu l'Oscar du meilleur film documentaire) et dans lequel Al Gore introduisait le changement climatique au cœur de la culture populaire. L'ex vice-président des Etats-Unis explique :

    "J’ai été sidéré – dans le bon sens du terme – par la réaction du public à Une vérité qui dérange. Je connais tellement peu le cinéma que je dois bien reconnaître que je n’étais même pas sûr que ce soit une bonne idée de faire un film à partir de mon diaporama. Et pourtant, grâce au talent de Davis Guggenheim et de toute son équipe, sans parler de Participant qui nous a soutenus tout au long du tournage, le film est à la fois captivant et convaincant – et bien plus que je n’aurais pu l’imaginer. Ce n’est pas à moi de me prononcer sur la portée historique du film, mais ce que je peux dire d’après les réactions qui sont revenues à mes oreilles, c’est qu’il a considérablement marqué un grand nombre de gens sur la planète. Je peux aussi vous dire que je voyage aux quatre coins du monde pour tenter d’informer les populations sur les solutions rentables pour sortir de la crise climatique. Et je continue à avoir des nouvelles de gens, presque tous les jours, qui me confient qu’Une vérité qui dérange a largement contribué à les convaincre de s’engager dans cette cause."

    Note d'intention du réalisateur Jon Shenk

    "Une suite qui dérange : le temps de l'action explique qu’on est sans doute plus près de la catastrophe qu’on ne le pense, mais le film montre également qu’il y a bien plus d’actions concrètes mises en oeuvre au quotidien que ne s’en aperçoivent la plupart des gens. Je crois que le message qu’Al réussit si bien à faire passer, c’est qu’on est à l’heure actuelle face à un choix : on peut soit affronter le problème de manière rationnelle et vigilante, soit on n’aura plus que nos yeux pour pleurer quand on ira dans le mur – et c’est ce qui se passera. La première option est évidemment la meilleure et c’est le message que reçoivent tous ceux qui sont convaincus par le discours d’Al."

    Suivre au plus près

    Dans sa construction et son dispositif, Une suite qui dérange : le temps de l'action est assez différent d'Une vérité qui dérange dans la mesure où la caméra accompagne Al Gore dans ses moindres déplacements dans le monde où le spectateur le voit occupé à des tâches qui ne sont jamais médiatisées.

    "Bonni Cohen et Jon Shenk et toute leur équipe se sont tellement investis dans ce projet, et depuis si longtemps, qu’honnêtement j’en suis venu à oublier qu’ils étaient à mes côtés la plupart du temps – car en réalité ils étaient tout le temps là ! Ceci dit, en voyant les scènes qu’ils ont conservées au montage, je me souviens de ces moments mais à l’époque je ne faisais pas attention à la présence des caméras. Ils maîtrisent remarquablement leur travail de documentaristes et je tiens à rendre hommage à leur passion et à leur volonté de réaliser ce film tel qu’ils l’ont fait. Il est arrivé parfois que la personne avec qui j’avais rendez-vous ne soit pas vraiment ravie de me voir – et elle était encore moins enchantée de se retrouver face à une équipe de tournage. Mais ce n’est pas arrivé souvent et je ne crois pas que Bonni et Jon aient raté quoi que ce soit d’important au cours de toutes les réunions auxquelles ils ont assisté", confie l'ex vice-président des Etats-Unis.

    L’élection de Donald Trump

    L’élection de Donald Trump a changé le contexte du film. Ainsi, Al Gore et les nombreuses personnes oeuvrant pour offrir un avenir durable à notre planète ne savent toujours pas quelle sera la position du nouveau gouvernement en matière d’énergies renouvelables et d’autres initiatives très positives de ces dernières années. L'ex vice-président des Etats-Unis développe à ce sujet :

    "Les réunions entre Trump et l’Environmental Protection Agency et les autres administrations et agences fédérales qui s’occupent d’environnement sont pour le moins inquiétantes. Mais l’élan suscité par les entreprises, les industries, les investisseurs, les élus locaux et les gouverneurs ne va pas s’arrêter, quelles que soient les décisions du nouveau gouvernement. Ce n’est pas la première fois que ceux qui cherchent à résoudre la crise climatique essuient un revers inattendu. Mais le désespoir n’est qu’une autre forme de déni. Nous allons remporter cette bataille. Reste la question préoccupante de savoir si le monde risque de franchir le fameux «niveau critique» sur lequel les scientifiques nous ont alertés, mais j’ai bon espoir que l’élan actuel nous permettra de faire des progrès rapides, quels que soient le discours ou les décisions du nouveau gouvernement."

    Un homme (très) engagé

    L’ancien vice-président Al Gore est cofondateur et président de Generation Investment Management. Il est associé senior chez Kleiner Perkins Caufield & Byers et siège au conseil d’administration d’Apple. Il se consacre surtout à la présidence de The Climate Reality Project, association à but non lucratif qu’il a fondée, visant à trouver des solutions à la crise climatique mondiale. Il a été élu député en 1976, 1978, 1980 et 1982, et sénateur en 1984 et 1990. Il a été investi 45ème vice-président des États-Unis le 20 janvier 1993, fonction qu’il a occupée pendant huit ans. Il est l’auteur des best-sellers "Urgence planète Terre – l’esprit humain face à la crise écologique", "Une vérité qui dérange", "La raison assiégée", "Choisir, maintenant" et tout récemment "The Future: Six Drivers of Global Change". En 2007, il a reçu le prix Nobel de la paix pour "avoir su informer le monde des dangers que représente le réchauffement climatique". L’ancien vice-président vit à Nashville, dans le Tennessee.

    Remaniement de dernière minute au montage

    Une Suite qui dérange : le temps de l'action a été remonté peu de temps avant sa sortie pour que la décision de Donald Trump de se retirer de l'accord de Paris y soit ajoutée. Cette prise de position n'est pas vraiment une surprise puisqu'elle figurait parmi ses promesses de campagne. Il n'en reste pas moins qu'elle a provoqué une onde de choc à l'échelle mondiale. Pas moins de 194 pays ont signé ce texte historique, qui est le 1er accord universel sur le climat. La réaction de Paramount, qui produit le film, ne s'est pas faite attendre : le film, qui devait sortir sur les écrans américains le 28 juillet 2017, est repassé par la case montage afin d'y inclure le retrait de Donald Trump.

    Pour Al Gore, il s'agit d'une "action imprudente et indéfendable. Cela nuit à la position de l'Amérique dans le monde et menace la capacité de l'humanité à résoudre la crise climatique dans le temps." (propos recueillis par Variety) Quant aux réalisateurs, ils se disent "déçus et choqués" mais espèrent que "le travail acharné de ceux qui ont conclu l'Accord ne sera pas vain. La bonne nouvelle c'est qu'il y a beaucoup d'espoir. La technologie existe pour créer suffisamment d'énergie propre pour l'économie mondiale et pour éviter une catastrophe climatique totale."

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