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    Seule la Terre
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    Stephenballade
    Stephenballade

    398 abonnés 1 237 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Attention mesdames et messieurs : "Seule la terre" est plus une romance qu’autre chose. Certes le monde agricole sert de cadre à l’histoire. Mieux : il tient un rôle prépondérant. D’ailleurs, en regardant le premier long métrage de Francis Lee, je me suis demandé s’il n’y avait pas quelque chose de personnel dans ce rapport avec ces terres battues par le vent, l’humidité et le froid. Il n’y a qu’à voir comment il montre ce paysage superbement désolé, offrant des points de vue magnifiques sans qu’aucune bâtisse voisine ne vienne gâcher la beauté du décor. Indéniablement, le cinéaste a mis tout son cœur dans tout ce qui compose la vie de ce lieu reculé : le clapotis de l’eau, les oiseaux qui piaffent spoiler: d’impatience sous un grand hangar abritant des graines de céréales fraîchement récoltées (tu penses ! une vraie mine d’or pour eux)
    , le bruit du vent (suffisamment orchestré pour qu’il soit mélodieux), l’entrechoc des pierres… Et puis la façon qu’il a de montrer les rapports privilégiés avec les bêtes spoiler: (tiens ! mais j’y pense : il n’y a pas de chien…)
    , que ce soit lors de la surveillance des gestations ou des agnelages, ou encore une prise de vue sur un genre de scarabée (un lucane cerf-volant me semble-t-il). Si vous n’avez jamais vu naître un agneau, allez-y ! C’est trop chou ! Si mignon que vous aussi aurez envie de prendre cette petite bête dans les bras. Eh bien oui, comme Francis Lee est resté attaché à ce berceau de verdure vallonné, il y a quelque chose de personnel : il suffit d’aller faire un tour dans les anecdotes de tournage pour s’apercevoir que le réalisateur a grandi sur ces terres, à proximité immédiate du lieu de tournage. Pour toucher le cœur du spectateur, Francis Lee a intégré sans détour une histoire d’amour. Bien sûr, en lisant le synopsis, vous saurez que cette romance n’est pas hétérosexuelle, ce qui peut rebuter les homophobes. En fait le caractère de cette relation n’a que peu d’importance (si ce n'est l'actualité), ce qui fait que j’inviterai presque les homophobes à aller voir ce film. Tout simplement parce que cette romance est sincère. Brute et sincère. J’accorde le fait que c’est assez cru, si cru que ça peut mettre mal à l’aise et qu’on se prend à espérer que ça ne va pas être comme ça tout le long du film. Bon je vous rassure, de ce côté-là, on n’arrive pas au niveau de la scène hot de "La vie d’Adèle", mais on n’en est pas loin. Cela dit, "Seule la terre" se décrit en deux parties, axées sur le personnage principal : la déchéance puis la rédemption. Au départ, je m’étais fourvoyé en pensant que Johnny, puisque c’est son nom (oh misère ! ce film est sorti le jour du décès de notre Johnny national !) collectionnait les aventures de façon tout à fait classique. spoiler: Je veux dire hétéro.
    Il n’en est rien. Nous le retrouvons à travailler du matin au soir dans la ferme de ses parents, véritable tombeau de ses ambitions personnelles si toutefois il en avait. En découle un mal-être qu’il noie dans la bouteille au pub tous les soirs (ou presque), un comportement irrespectueux envers ses propres parents et des paroles tyranniques voire injurieuses envers… envers… ben vous verrez. Par la même occasion, vous verrez le côté rustre et peu avenant des exploitants isolés, ainsi que les plats faits avec les moyens du bord. Des plats simples mais si bons. Et puis les choses commencent à changer dès lors que Johnny se trouve en face de quelqu’un muni d’une autre carrure. Fini ces relations à sens unique, fini ces relations aux sentiments non partagés, au cours desquelles Johnny n’a l’air de faire ça que « pour l’hygiène » si je puis me permettre l'expression. Sauf que ça ne le soulage en rien. Son mal-être persiste. Jusqu’à ce qu’il soit confronté à quelque chose de nouveau. Ce quelque chose qui vous bouleverse jusqu’au plus profond de votre être. Ce quelque chose qui vous pousse irrémédiablement tant au niveau physique que mental vers quelqu’un. Ça se voit et c’est très bien mis en images. Un simple regard, un simple geste suffisent pour se comprendre. C’est ce qu’on appelle la symbiose, là où les mots paraissent bien maigres pour décrire ce qui nous anime. Certes on pourrait dire qu’il n'y a pas assez de dialogues, mais le jeu d’acteurs comble ce manque qui n’en est pas un. Les silences sont explicites, que ce soit entre Johnny et son nouvel amour, ou entre Johnny et ses parents. On pourrait regretter qu’il manque un petit « I love you » à la fin, mais la fin ô combien déchirante proposée par les larmes de Johnny remplace avantageusement ces mots si communs et souvent si mal utilisés. Josh O’Connor montre un bel étalage de ses talents en art dramatique. C’est par lui que le final émouvant à souhait arrive, tant on a l’impression qu’il donne tout ce qu’il a. Mais si cette émotion est présente, on la doit aussi à Ian Hart dans la peau de ce père diminué par les dures et interminables journées de labeur restées non sans conséquences, alors que jusque-là le regard envers son fils était sans arrêt empli d’une vive aversion, comme s’il le considérait comme un bon à rien. Je mettrai même ma mention spéciale sur lui pour avoir su si bien retranscrire les signes extérieurs d’une hémiplégie droite spoiler: , de la jambe au bras, en passant par la bouche tordue et les difficultés d’élocution
    . "Seule la terre" serait alors un grand film ? Pas tout à fait : Francis Lee est tombé dans le piège des effets visant à appuyer certaines scènes. Ça commence dès le début du film par ce long plan sur la ferme, avec pour seul bruit le vent, ou cet autre long plan sur le téléphone mal raccroché, pour ne citer que ces maladresses qui finalement donnent des effets de longueur. Le plus embêtant est que la première partie aurait tendance à nous pousser vers la sortie tant c'est cru et limite violent. Mais au final, c’est un bien joli film, à mon goût pas suffisamment distribué en salles, mais c’est le prix à payer lorsqu’on passe par un producteur indépendant. Par contre, je mettrai un bémol sur l’absence d’interdiction par rapport au jeune public en dépit de l’authenticité de ce film. Evitez d’y amener des moins de 14 ans, voire moins de 16…
    Roman G.
    Roman G.

    19 abonnés 100 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Un film émouvant et d'une sensibilité incroyable. Une œuvre à fleur de peau. Comment aimé sans avoir connu l'amour, l'affection des siens. Une œuvre ou la douceur rencontre la violence. Une histoire dans l'univers agricole anglais. Sans jamais tombé dans la caricature, ce film apporte un regard sur la différence, l'errance et l'amour naissant. Une des plus belles scène de baiser d'amour. Une œuvre incontournable.
    ffred
    ffred

    1 710 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2017
    J'attendais beaucoup de ce film. Je suis arrivé devant complètement vierge, n’en ayant rien lu, ni vu la bande-annonce. Il faut dire que la promotion a été très discrète , voir inexistante. D’entrée j’ai été conquis. Par la mise en scène d’abord. Simple, discrète, épurée. Par la photo, magnifique. Par l’interprétation, impeccable de bout en bout. Par les personnages, auxquels je me suis attaché (identifié) immédiatement. Et enfin et surtout, par l’ambiance et l'histoire. Un scénario, très loin des clichés et du pathos, aussi social que romanesque, aussi âpre que touchant, et aux dialogues minimalistes (il y en a presque trop). Et même si l’on devine (et surtout espère) le dénouement, rien n’est jamais vraiment gagné, et le devenir de ce jeune couple reste un mystère jusqu’à la dernière minute. Seule la terre (God’s Own Country en V.O.), est une vraie merveille de tact, de sensibilité et d’humanité. On pense un peu à l’américain Brokeback Mountain, beaucoup au basque Ander, tout autant qu’au britannique Les Hauts de Hurlevent. Pour son premier film, le réalisateur Francis Lee nous offre donc là une première œuvre totalement maîtrisée. Une histoire d’amour émouvante et bouleversante, aussi belle qu’impossible, aussi rugueuse que contemplative. Le plus beau film anglais de l’année, et l’un des plus beaux films tout court de 2017. Magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 décembre 2017
    ce film sensible émouvant et aussi d'une grande violence m'a beaucoup touché
    on découvre le monde agricole d'un coin paumé de GB et l'histoire d'un jeune homme privé d'amour qui grâce à " l'étranger" va enfin découvrir l'amour.
    très belles images
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 décembre 2017
    Film qui reste en mémoire après l’avoir vu en avant première il y a quelques semaines mais déjà un peu marre des raccourcis de quelques-uns uns qui le compare à Brokeback Mountain.

    Ce chef d’œuvre de 2005 parlait surtout de l’empechement d’assumer là sexualité, c’etait un incroyable mélodrame, ce qui n’est pas le sujet de God’s Own Country.

    Les personnages sont gays, ils l’assument et l’homophobie n’est pas en ligne de mire. Non, il s’agit d’un film sur l’apprétissage des sentiments, de la tendresse.

    Tout n’est que réussite dans ce film. Les acteurs (seconds rôles compris) les paysages sublimes et bien sur le rendu sur la complexité des sentiments.

    Un grand et beau film d’amour qui donne à réfléchir et qui contraste avec l’hyper exigence des relations du monde citadin ou l’œil frise en permanence, ou les tentations sont multiples ce qui en devient le mal du siècle en terme de célibat.

    Ce film n’a pas volé les prix multiples qu’il a récolté en 2017 et il mériterait de continuera sa moisson en 2018.
    Laurent C.
    Laurent C.

    257 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2017
    Rustre et brutal, ce sont à peu près les deux qualitatifs que l'on retient de ce jeune John, qui vit en pleine campagne, auprès d'une grand-mère pas forcément des plus habile dans la relation humaine, et un père très affaibli par un AVC qu'il vient de subir. Entre deux vêlages de bêtes, ou travaux de pâturages, le jeune-homme a des rapports sexuels avec des garçons de passage dont il n'attend pas grand-chose, sinon un peu de plaisir arraché à son quotidien austère. Mais tout se renverse quand son père fait venir dans la ferme familiale, un jeune commis, absolument sublime, tout droit sorti de Roumanie. Pour une fois, on nous propose un cinéma qui ne traite pas l'homosexualité masculine du côté des discriminations sociales, ou de l'érotisme forcené. Au contraire, le cinéaste, lui-même issu du milieu rural, traite son sujet avec pudeur et délicatesse. "Seule la terre" est un film résolument romantique dans la lignée moins dramatique d'un "Brokeback Mountain". La réussite du film provient d'une photographie absolument merveilleuse. L'image rend compte d'un univers bucolique qui se perd dans une continuité de brouillards, de pluies, de couchers de soleil, et de paysages tous aussi magnifiques les uns que les autres. Il n'y a jamais d'impudeur ou de grossièreté dans la manière dont Francis Lee filme les étreintes amoureuses des deux héros. Le réalisateur fait un film qui rend hommage à la beauté, qu'elle soit perceptible dans la relation entre ces deux jeunes gens ou la formidable poésie qui se dégage des paysages.
    Stéphane C
    Stéphane C

    60 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 décembre 2017
    Je modifie ma critique puisqu’elle a été censurée (super la liberté d’expression sur Allo Ciné, consternant !
    De la rudesse à la tendresse, on est touché par cette relation amoureuse qui éclôt malgré un terrain hostile ...
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    105 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 décembre 2017
    Film sensible, émouvant et très intime sur l'histoire d'amour entre un jeune paysan anglais et un travailleur agricole roumain, Seule la terre est aussi un portrait tendre et désabusé d'un Royaume-Uni des campagnes ayant connu des bouleversements complets depuis un demi-siècle, comme dans tous les pays d'Europe de l'ouest. Le long-métrage, qui, en creux, en dit beaucoup sur le monde d'aujourd'hui, offre aussi de nombreux plans mélancoliques sur les paysages du Yorkshire, dont le réalisateur est originaire. À la fois très actuel et intemporel.
    velocio
    velocio

    1 310 abonnés 3 140 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 décembre 2017
    A 47 ans, pour son premier long métrage, le réalisateur anglais Francis Lee s’est attaché à peindre un monde qu’il connait bien, celui des paysans du Yorkshire, et il a tourné son film à 10 minutes de la ferme de ses parents, près de Keighley, là où il a passé sa jeunesse. Durant l’année 2017, "Seule la terre" a été présenté dans un très grand nombre de festivals et il a obtenu de nombreuses récompenses dont, chez nous, en septembre dernier, le Hitchcock d’Or du meilleur film britannique, la plus haute récompense du Festival de Dinard.

    "Seule la terre" mélange avec justesse deux volets différents : la description particulièrement bien rendue du travail quotidien dans une ferme du Yorkshire et celle d’une relation homosexuelle qui s’établit entre deux jeunes hommes, représentant une forme de rédemption pour au moins l’un d’entre eux. Tout juste peut-on regretter que le réalisateur fasse preuve, parfois, d’un peu trop de complaisance dans sa description des rapports physiques entre les deux hommes.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    109 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2017
    Une histoire d’amour poignante sur fond de détresse sociale dans la campagne anglaise avec des faux airs de Brokeback Mountain.
    Ufuk K
    Ufuk K

    519 abonnés 1 478 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2017
    " seule la terre " acclamé par la critique est un drame sentimental poignant. En effet nous y suivons le dur quotidien d'un jeune paysan qui doit aussi accepter son homosexualité. Le film est réussit car le scénario est fluide , avec un super cadre et des acteurs qui joue juste dans cette belle romance gay.
    L4urent
    L4urent

    1 abonné 9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2017
    Brut, intense, émouvant.
    Peu de musique, des paroles réduite au minimum, on est immergé dans le monde de nos personnages.
    agk147
    agk147

    5 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 décembre 2017
    Cheminement sentimental et psychologique d'un jeune agriculteur homo, alcoolique et habitué aux rencontres sans lendemain.
    L'arrivée d'un saisonnier va bouleverser sa vie. Les acteurs Josh O'connor et Alec Secareanu sont parfaits.
    L'univers brutal et sombre laisse place à une deuxième partie plus émotionnelle.
    Un happy end vient parfaire ce mélodrame rural et gay ...et enfin les visages des deux acteurs s'illuminent...
    Un film qui ne laisse pas indifférent.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 12 décembre 2017
    Ce film m'a bouleversée, il est vraiment magnifique! Tout est juste, sobre, pudique et cru à la fois, délicat, sensible...très paysages sont beaux, le rapport aux animaux, la sensibilité refoulée du jeune héros (qui s'appelle Johnny😉)...je ne voulais pas sortir de la salle et quitter les protagonistes, j'en suis encore émue...formidable moment qui me suit...
    traversay1
    traversay1

    3 597 abonnés 4 869 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    Plus qu'à Brokeback Mountain, invariablement et malencontreusement cité, c'est à Ander, magnifique film de Roberto Caston, que Seule la terre fait penser. L'histoire était celle de l'irruption d'un émigré péruvien dans la vie d'un paysan basque. Changement de lieu et d'âge pour le personnage central du film de Francis Lee, mais la trame narrative n'est pas très éloignée et la manière non plus, rude et en boutant les clichés qui semblent coller aux relations homosexuelles à l'écran. Seule la terre n'est pas loin non plus d'être un documentaire très réaliste sur la vie d'un fermier du Yorkshire, son travail au quotidien, l'amour des animaux, les conflits de génération, la solitude masquée par des excès de boisson et de sexe. Mais c'est la splendide relation amoureuse entre le paysan et l'employé venu de Roumanie qui fait de Seule sur la terre, une oeuvre terriblement romanesque en même temps qu'ancrée au sol en profondeur. On verra aussi, dans cette ouverture aux autres et ce dépassement des a priori comme le symbole d'une opposition au Brexit et au repli sur soi. Ce n'est sans doute pas l'objectif premier de Francis Lee mais cet aspect-là n'a rien d'anodin. Mais à vrai dire, rien ne l'est dans ce film admirablement écrit, excellemment mis en scène et remarquablement interprété.
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