La Belle Occasion est le sixième long-métrage d'Isild Le Besco cinéaste, quatre ans après Les Ponts de Sarajevo et près de quinze ans après son premier film, Demi-tarif. La réalisatrice / scénariste / productrice et comédienne développe au sujet du personnage qu'elle interprète dans ce nouveau long métrage :
"C’est une guerrière, rien ne l’arrête. Elle a une énorme capacité d’endosser. L’habitude de la violence et de la difficulté émotionnelle est, et elle est parée pour tout. Ses faiblesses sont sa force ! Elle n’a plus de contact avec elle-même, son «moi». Elle est portée sur les autres à mille pour-cent, et finalement c’est son immense faiblesse. Parce qu’on ne peut pas «s’occuper» des autres si l’on a perdu ce contact avec soi-même. Cela revient à la folie. Comment diriger les autres, et dans ce cas-ci, son frère et son père, tandis qu’elle même n’a plus d’attache. C’est comme un frein qui n’aurait plus de connexion à la voiture."
On a pu voir la jeune Yara Pilartz tenir l'un des rôles principaux de la série à succès Les Revenants, où elle incarne la jeune Camille. À 22 ans, Paul Bartel fait également partie des acteurs les plus prometteurs de sa génération ; il a figuré au casting de plusieurs films sélectionnés à Cannes et a été nommé dans la catégorie Meilleur espoir aux César en 2014.
La Belle Occasion a été tourné à Montélimar, où Isild Le Besco possède une résidence depuis quatre ans.
"Le personnage est très mystérieux, incompréhensible. On a envie qu’elle parle, qu’elle se dévoile, qu’elle nous révèle enfin quelque chose. Le mystère existe de part sa situation un peu particulière mais aussi l’impression qu’elle ne vit pas la même réalité que les autres."
Selon Isild Le Besco, La Belle Occasion met en avant le thème de l’estime de soi d’une femme : comment une femme est inconsciemment programmée pour être tout pour tout le monde, créant une dépendance absolue pour se sentir aimée et appréciée par les hommes et les femmes. Le film pose également la question de savoir s’il est possible pour un être humain de réécrire son avenir différemment et ne pas être défini par un passé oppressif et sans espoir.
C'est la scène d'amour avec la prostituée que Paul Bartel a eu le plus de mal à jouer "à cause de la violence et de l’intensité qui étaient requises", selon les propres mots du jeune comédien, qui poursuit au sujet du personnage qu'il incarne : "Il est un hyper doux, a fleur de peu, écorché vif mais très violent, en résonance avec l’aspect modeste et méfiant du personnage. Mais un fidèle, renfermé et pas trop social. Quelqu’un qui se protège et qui souffre d’une grande insécurité. Tendresse exprimée à travers la violence, une tendresse brute."