Après avoir donné vie aux pièces de collection de différents musées dans la trilogie "La Nuit au musée", Shawn Levy s'attaque cette fois au monde du jeu vidéo en donnant conscience à un PNJ. L'idée n'est vraiment pas mauvaise, elle est même plutôt très bonne mais surtout risquée, le cinéma et les jeux vidéo ayant toujours eu un rapport plutôt conflictuel. Que ce soit dans les adaptations de jeux vidéo portées à l'écran ou dans la simple rencontre entre les deux médias, la sauce n'a que rarement prise, faute d'un public non réceptif ou de résultats peu probants.Mais ces dernières années, on commence à voir que la tendance semble tournée vers le mieux, notamment avec des films comme "Pixels" ou surtout "Ready Player One" mais également un public de plus en plus présent sur les deux médias et donc réceptif aux codes du jeu vidéo que mettent en place ces films. Ici, nous avons donc une histoire originale, enfin surtout sur le papier ! Le résultat à l'écran est loin d'être mauvais, surtout avec son univers très inspiré de la version multijoueurs de "GTA V". Mais malheureusement, si la forme est originale, le fond l'est beaucoup moins ! Nous avons en effet une série de personnages clichés et archétypaux et, même si heureusement, le cinéma ne présente plus les joueurs comme de simples geeks asociaux (enfin pas tous du moins), il reprend ici les codes du cinéma d'aventure classique avec un schéma très manichéen. Nous avons en effet le grand méchant avide d'argent d'un côté et puis de l'autre, les créateurs qui ne veulent uniquement vivre de leur passion, ce qui donne une vision assez naïve et simpliste du monde en général. Et puis nous avons en plus la romance qu'on colle un peu partout dans ce genre de film, afin de combler les vides narratifs et de créer une intrigue secondaire, devenant pas ailleurs ici presque principale par moment, ce qui bien dommage. Mais je reconnais qu'elle a au moins ici le mérite de poser des questions intéressantes et qui ne sont, aujourd'hui, pas si éloignées de la réalité que ça, notamment avec les constants progrès des IA et de la robotique en général (même si le film règle cette question et la problématique du personnage en un claquement de doigt à l'arrache, ce qui est très dommage). Et puis, il est aussi de bon ton aujourd'hui de faire référence à la pop culture alors, même si ce n'est ici pas trop appuyé, Disney nous sort tout de même deux/trois de ses licences histoire de. Concernant les acteurs, ils jouent bien, tout simplement. "Free Guy" est donc un film visuellement attractif et très réussi mais dont le scénario un peu simpliste plombe l'ensemble.