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SebLefr3nch
187 abonnés
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4,0
Publiée le 16 mai 2017
Exprimer la place de la femme dans l'Islam n'est pas une chose facile. Et pourtant, c'est ce qu'arrive à faire la réalisatrice Rayhana en dressant de très beaux portraits de femmes, toutes différentes, chacune possédant ses propres convictions politiques ou religieuses, ses rêves, ses démons, son passé, ses secrets. Toute l'histoire se passe dans un hammam, où les femmes viennent pour se laver, se faire belle pour elle-même ou leur mari, se préparer pour leur mariage et entre ses murs, les langues se délient, elles parlent librement, parfois en se comprenant mais aussi en s'affrontant. De plus, le contexte des années 90 en Algérie lorsque le Front Islamique du Salut avait remporté les premières élections libres et démocratiques du pays, renforce le clivage entre ses femmes et montre le fanatisme des hommes. Malgré leurs querelles elles restent souder face aux hommes, seule la religion les divise. La réalisation arrive facilement à nous faire oublier le huit-clos. On ne sent aucune oppression. Les actrices sont fabuleuses et interprètent parfaitement une part de leur pays. Un très beau film qui ne laisse pas insensible.
Alger 1995, au cœur des ‘‘années de plomb’’, des femmes se retrouvent dans un hammam de la Casbah.
Les déchirures de l’Algérie de l’époque pénètrent ce qui devrait rester un refuge neutre, et ce lieu de rire et de complicités devient un lieu de drame.
L’ambiance au hammam est superbe, faite d’un curieux mélange de truculence, d’intimité, de volupté et d’échanges sociaux formels. Alger -deux scènes identiques depuis les terrasses de la Casbah- est toujours magique, mais surtout Hiam Abbass -la gérante du hammam qui porte la tension du récit- est encore une fois superbe (‘’Satin Rouge’’ de R. Amari, l’incontournable ‘’Les portes du soleil’’ de Y. Nasrallah etc.).
Seul bémol, la musique des premières scènes surprend, qui ne semble pas coller avec le paysage d’Alger.
Quel choc ! Quelle bouleversante démonstration de la dramatique situation des pays méditerranéens, du recul massif de la démocratie et de l'ignominie des hommes à l'égard des femmes au nom de dieu ! Viols, violences, "haramisation" du hammam, mariages forcés, avilissements, humiliations, meurtres, tout semble permis à ces fous de dieu ! Après la fin du processus de décolonisation, via le processus des élections démocratiques, le FIS a fait son apparition et instauré le régime de la terreur. Les femmes sont devenues dangereuses, leur jouissance doit être contrôlée, interdite. Le prétexte a été l'influence supposée nocive de l'occident. Sa critique a conduit à abolir toute liberté de choix, de conscience au nom de dieu. Quelle régression ! Ces femmes au hammam ont une liberté de parole stupéfiante. L'horreur de la situation en Algérie dans les années 90 nous est contée par leurs récits. Tout se dit en arabe ou presque, le lien à la France est clairement montré. Le propos est corrosif et subversif à souhait. Un immense bravo à cette réalisatrice, aux comédiennes. Solidarité et sororité sont au rendez-vous. Tous les discours, qu'ils soient politiques ou religieux, qui prônent la haine sont des leurres. L'ennemi, c'est d'abord en nous même qu'il est logé. Plutôt que de trouver un coupable au dehors, examinons ce qui en nous de nos désirs, fantasmes et pulsions serait si coupable, si condamnable, que la proscription de la circulation des femmes deviendrait le vecteur de fonctionnement d'une société ! Au 21ème siècle, on croit rêver !!! "À mon âge je me cache encore pour fumer" est un film nécessaire et indispensable. Cet islam-là ne mérite pas le nom de religion. "Nous n'avons pas le même islam" s'écrie l'une des protagonistes à l'endroit d'une intégriste. L'islam qui tue, ce n'est qu'une parodie de religion. Que des gens aient la foi, ça ne peut pas les conduire à au meurtre, au viol et à la maltraitance. Ou bien alors, il ne faut plus parler de foi, ni invoquer un dieu, car ce serait alors une supercherie !
Je suis allée le voir en avant première à Marseillle, ce film mérite d'être diffusé dans le monde entier et surtout dans les pays concernés ou les femmes se cachent pour vivre libres. Ce drame est raconté avec humour et amour par une femme pleine de talent.
Intéressant de regarder ce qui se passe dans ce hammam avec ces femmes libérées, un film qui prend des airs de théâtre à certains passages, honnête mais sans plus vraiment. 6/10.
La critique complète sur mon blog --> Critique du dimanche
j'ai bien aimé le film car il traite de sujets tabous et les actrices étaient sublimes. Certaines scènes auraient pu être traitées avec plus de finesse mais ça n'enlève rien à la beauté du film .
Film en finesse, qui nous fait rentrer dans l'univers des femmes à Alger. Les actrices sont toutes remarquables : Hyam Abbas magnifique et la fabuleuse Byouna égale à elle même.
Honnêtement un film fantastique, plein de rebondissements et de rires, de joies et de tristesse et on vit ce film... Un chef d'oeuvre a mon gout. A voir
Séance de rattrapage pour ce film sorti en avril et que j’avais raté en salle. Je suis pourtant un grand fan de Hiam Abbass. Une fois de plus elle est formidable dans ce rôle de femme forte, autoritaire mais emplie d’humanité, de tendresse et d’amour. Tout comme le film. Pour son premier long métrage, Rayhana adapte sa propre pièce, écrite deux ans après avoir été obligée de quitter l’Algérie, menacée pour ses opinions. Le film commence comme une comédie, pour glisser progressivement vers quelque chose de plus en plus dramatique et se terminer en vraie tragédie. La mise en scène est aussi maitrisée que discrète. Le scénario aussi finement qu'intelligemment écrit. La direction d’acteurs et l’interprétation achèvent de faire de ce film un véritable petit bijou. Aux côtés de la grande comédienne citée plus haut, une bande d’actrices épatantes parmi lesquelles l'inénarrable et formidable Biyouna. Un huis clos aussi dur que magnifique, sur la condition des femmes musulmanes et plus généralement de toutes les femmes, dont on ne sort pas indemne, aussi touché que bouleversé. Même si les choses bougent, il reste encore beaucoup, beaucoup de boulot. Un très beau film, aussi réussi sur la forme que sur le fond.
J'ai été conquise par ce film de Rayhana. Un film qui s'apparente à une pièce de Théâtre, avec des actrices aussi touchantes les unes que les autres. Une oeuvre qui met en lumière la condition de la femme, dans une Algérie partagée entre la démocratie et la politique islamiste. Ce huit-clos au coeur du hammam nous fait entrer dans l'intimité de ces femmes fortes, nous menant du rire aux larmes sans aucun temps de pause. A voir absolument !
Une mise en scène raffinée. Bien que ce soit une adaptation de théâtre, il n’y a aucun doute que cette pépite appartienne au genre cinématographique, les mouvements de caméra sont légers et agréables : Ils nous font voyager par leur beauté. C’est d’ailleurs par une envolée de voiles noirs au dessus de la ville que le film se clôture. Des images très symboliques qui nous laissent sans voix. Dans notre pays, qui est la France, le combat vers la parité, pour nous femmes, n’est certes pas fini, mais devant cette pépite cinématographique nous nous alarmons de ce monde qui va encore si mal. Un film qui donne de la force face à tant de combativité et de désir de liberté. Courez voir ce film aussi envoutant qu’important !! Noemie Duclos
Voilà soudain révélé au grand jour le jardin secret des femmes en Algérie, là où naissent les fantasmes et les rêves impossibles pour essayer de transcender un futur bien voilé. Dès le début, nous sommes pris dans le piège du souvenir parce que la seule évocation des coupures d’eau nous ramène quarante ans en arrière, à une époque où il faisait bon vivre comme coopérant dans une nation indépendante et leader des pays non-alignés. Rayhana situe l’action en 1995, alors que la terreur qui ensanglantait les rues quotidiennes, va anesthésier toute la population pour plusieurs générations. Ces femmes, se racontent, nous dévoilent leur vie « à l’extérieur » du hammam : récits de viols, de morts, de vengeance, de Dieu tout puissant, de marieuse, de séduction, de répudiation. Le film est tourné avec les tripes, la rage, il est violent, bouleversant, et probablement hermétique à beaucoup d’occidentaux, incapables de s’imaginer ce qui se passe « là-bas ». Le rire n’est pas absent dans ce huis-clos, ni les jurons ni les blagues salaces. Les seuls visages d’hommes que l’on va apercevoir sont pétris de haine extrémiste. On reste ébahi une nouvelle fois devant le gâchis, que fut cette guerre civile d’une dizaine d’année. Mais aussi par la nature intrinsèquement rétrograde et traditionnelle d’ une société qui a vu son horizon politique et son espoir de modernisation sociale réduits à néant. Ce film, unique de par son thème, porté par une belle brochette d’actrices – avec en contrepoint une sublime traitresse spoiler: en noir , d’inspiration plutôt fellinienne est ponctué de belles compositions de groupe, un peu théâtrales mais très esthétiques. A ne pas manquer, car les projections sont extrêmement rares. Cinéma 1 - mars 18
Ce film m'a profondément secoué ! Une vraie claque ! On y voit des femmes algériennes raconter leurs vies, leurs croyances, leurs souffrances au hammam et franchement ça m'a remué ! C'est rude, cru, violent et cela m'a complètement bouleversé ! Les actrices sont incroyables et je salue surtout le courage de la réalisatrice qui a signé un film très engagé sur la condition des femmes dans les pays musulmans ! Moi j'en ai encore la chair de poule ! Un petit chef d'oeuvre !