10ème film Compétition Cannes 2000 : La délégation américaine cannoise se poursuit avec un nouvel opus cinématographique d'une jeune étoile montante du cinéma indépendant, en l'occurrence Amos Kollek, qui proposait sa troisième collaboration avec Anna Thomson, son actrice fétiche des années 1990-2000. Après deux drames particulièrement éprouvants et dépressifs, Sue perdue dans Manhattan et Fiona, narrant l'errance et la déchéance respectivement d'une SDF puis d'une prostituée, le cinéaste se tourne vers un peu plus de légèreté mélancolique tendance allenienne, de par le ton et bien sûr la judéité du réalisateur et son attachement newyorkais. Les personnages de ce film, qui gravitent autour du fast-food de l'excentrique Bella, continuent à leur manière d'errer dans la ville, à la recherche d'un bonheur amoureux peut-être utopique. Cette chronique des sentiments réserve une certaine tendresse au visionnage, malgré le manque d'originalité du propos. Quelques audaces demeurent, notamment avec le traitement du sentiment amoureux chez les seniors, tout aussi préoccupés que les trentenaires de leur vie affective avec des angoisses tout aussi prégnantes. Le film reste porté par le grain de folie dans la mélancolie d'Anna Thomson, loin de ses rôles lourds, qui fait fleurir un peu de légèreté, dans cette chronique de l'incommunicabilité ou de l'incompréhension amoureuse, où chacun se refuse ou hésite à exprimer ses véritables sentiments, subissant des relations frustrantes ou se trompant régulièrement sur les attentes amoureuses de leur partenaire. Cela reste néanmoins un conte beaucoup plus optimiste que les précédentes oeuvres de Kollek, où le désespoir ne finit pas par triompher, en espérant à tous les protagonistes, Bella, Bruno, Paul, Emily et les autres de trouver chaussures à leur pieds dans une relation plus durable qu'un simple repas de fast-food.