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Eric M.
4 critiques
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5,0
Publiée le 15 septembre 2018
Un vrai bijou: le jeu subtil d'acteurs magnifiques, des Watteau et des Fragonard perpétuellement renouvelés pour toile de fond, la douce musique d'un français parfait sans être ampoulé, on goute chaque minute de ce joli cadeau.
Après une heure d’ennui, certes dans de beaux décors et costumes, on commence à comprendre le mécanisme de la vengeance, enfin un peu de piment ... mais le tout est peu convaincant, surtout ces histoires de passion qui sont jouées sans aucune crédibilité ni émotion, c’en est gênant. Edouard Baer n'était pas le bon acteur pour ce rôle de bellâtre. Je mets 2 * pour la qualité technique.
J apprécie beaucoup ce que fait emmanuel mouret depuis bien longtemps.
A chaque film, j ai l impression qu il a trouvé son style, qu il se « contente » d exploiter fort bien sa niche, ces styles de films qui lui sont très personnels. Et en même temps, il ne cesse d affiner son style, sa sensibilité. D être encore plus précis et efficace.
L histoire est connue, elle est bien rodée ... et toujours aussi efficace. Cela semble tellement évident qu elle lui convient parfaitement, je ne suis absolument pas déçu par le résultat. Langue précieuse, délicatesse des émotions, charme du désuet.
Un peu de légèreté (même s il y a de moins en moins de comique et de jeu de mot dans ses film), un peu de gravité : le bonheur, s il ne dure pas, n est que du plaisir, beaucoup de sensibilité : tout le film, finalement, tient à la découverte de ses protagonistes. Même dans la dernière scène on découvre l amie de la marquise et la marquise elle même.
J avoue ne pas avoir bien compris cette dernière scène. Je ne sais pas décider si l amie a son attitude pour la marquise, pour le marquis, contre la marquise. La seule interprétation que j écarte est celle contre le marquis puisqu elle a clairement dit plusieurs fois ne pas approuver cette situation.
C est bien rare qu une scène puisse être aussi librement interprétée de façon aussi diamétralement opposée. C est je pense la première fois que je vois une scène passer un message si fort bien que totalement ambigu. Qui croit en l amitié pensera que l amie ment sur la voiture pour faire plaisir à la marquise. Qui croit en la compassion qu elle le fait, par exemple, pour noyer la rumeur d autres rumeurs ou pour dénoncer la rumeur existante, ou encore pour donner un répit au marquis ou encore ... Qui a déjà été victime de trahison, de déception, que c est une vengeance contre la marquise (qui a sacrifié leur amitié à ses objectifs, qui s est mal comportée aux yeux de l amie et peut trouver ce moyen pour faire subir à la marquise ce qu elle a fait au marquis) [et peut être même raviver la flamme de la marquise envers le marquis en lui faisant croire qu il est à nouveau disponible ; qu il pourrait être réceptif à l amour de la marquise]. Qui croit en la justice peut penser qu elle ment dans un souci de justice, il a déjà payé chèrement ses fautes passées, il est temps qu on arrête de le juger à l aune de son passé qu il n a jamais nié ni caché. Enfin, qui croit en l amour, qu elle le fait pour préserver l amour du marquis - que l amie se rend compte qu il est amoureux. Qui croit en le machiavélisme pensera qu emmanuel mourrir annonce que son film aura une suite. Qui croit en l égoïsme........
Selon ses propres croyances, on peut donner beaucoup d interprétations à cette dernière scène, je trouve cela prodigieux car chacune éclaire l ensemble du film différemment.
Ça accélère, ça prend son temps, ça marque des pauses, on voit des ellipses sans s'en rendre compte, puis on reste avec les deux héros, comme si le temps s'arrêtait : ces différences de rythmes marquent un bon scénario, plein de surprise. Qui tire les ficelles et qui va sortir les marrons du feu, qui souffre le plus et qui joue, qui ment ? On se pose constamment els questions comme dans un Marivaux. Certains n'ont pas aimé le style. Les costumes sont simplifiés et crédibles. La diction est claire. Les dialogues - qui sont en grande partie de Diderot - magnifiques. Il y a une distance constante et pas facile à identifier comme dans un Rohmer. C'est le quarantième film d'Edourd Baer, le trentième de Cécile de France, le septième de Mouret : ils assurent. La très belle Alice Isaaz a vingt-cinq ans, joue parfaitement le rôle d'une jeune fille de seize ans qui devient la jeune femme d'un marquis, mais elle non plus n'en est pas à son premier film. A part Laure Calamy (à qui je ne sais pourquoi on laisse toujours la bride sur le cou alors qu'elle mériterait beaucoup plus de sobriété), la distribution est merveilleuse. Le film est tourné sobrement avec beaucoup de plans fixes et d'entrée comme au théâtre. Ce style énerve Les Cahiers du Cinéma et quelques modernistes mais, ils ont beau faire, tout cela nous enchante dans un film presque parfait, exactement comme le stratagème vengeur de Madame de La Pommeraye : presque parfait.
Adaptation d'une histoire racontée dans "Jacques Le Fataliste", le roman de Denis Diderot, et déjà traitée au cinéma par Robert Bresson dans "Les dames du Bois de Boulogne", "Mademoiselle de Joncquières" est le premier film en costumes d'Emmanuel Mouret. Bien que l'action se déroule au 18ème siècle, le comportement des protagonistes ainsi que la teneur de leurs savoureuses joutes verbales apparaissent comme très actuels, même si les dialogues sont proférés dans un français à la fois désuet et magnifique. En fait, pour ce spécialiste du marivaudage qu'est Emmanuel Mouret, qu'importe que l'action se déroule au 18ème siècle ou au 21ème ! Cécile de France et Edouard Baer sont parfaitement à leur affaire dans ce qui est donc un marivaudage, comme le sont Laure Calamy et Alice Isaaz, laquelle n'est pas sans rappeler Emmanuelle Béart à ses débuts. Emmanuel Mouret a choisi de favoriser les plans séquence, choix très judicieux pour ce film aux dialogues si riches et si élégants. Quant à la musique, très présente, il a été fait appel à des morceaux de Bach, de Haendel, de Scarlatti, de Boieldieu et, surtout, de Vivaldi. Alors, film presque parfait ? Eh bien, pas tout à fait : malgré toutes ses qualités, "Mademoiselle de Joncquières" est un film qui, certes, se laisse regarder avec plaisir mais qui, sans qu'on puise vraiment expliquer pourquoi, n'a pas la saveur de "Changement d'adresse" ou de "Un baiser s'il vous plait".
Bien sûr la bande-annonce était tellement savoureuse... J'ai bien aimé ce film. Beaux décors, beaux costumes, belle langue française, intrigue intéressante, excellente interprétation, notamment d’Édouard Baer et de Cécile de France. Ç’aurait juste été parfait avec un bon quart d'heure de moins. Le début se traine un peu, pour pas grand chose de plus... Mais nous avons passé une bonne soirée...
Comme son titre l’indique implicitement, « Mademoiselle de Joncquières » est un film en costume, librement tiré d’un récit de Diderot, dont l’intrigue amoureuse se situe au 18ème siècle. Cela pourrait rebuter et cela serait fort dommage ! Si la réalisation d’Emmanuel Mouret peut, de prime abord, sembler académique, il parvient par une économie de moyens, à dresser des cadres soignés bien que quelque peu rigides, à la façon de tableaux aux jeux de lumières à la fois proche de la peinture romantique et des clairs-obscurs. Le réalisateur s’applique à mettre en ombre des dialogues romantiques et à mettre en lumière des conversations de manigances et n’use des gros plans que pour capter avec justesse les détails des expressions faciales. Les décors et les costumes s’accordent à merveille et les longues allées et venues dans les parcs royaux sont un ravissement pour les yeux, sans oublier la sublime scène près de la rivière, picturale et puissante. Souvent filmé en plans séquences, la réalisation ne cherche pas à impressionner, elle met en avant le côté théâtral du film, comme si nous assistions en tant que témoins privilégiés, tels des valets et servants, à la vie de Madame de La Pommeraye et du Marquis des Arcis. Cet écrin visuel est tel le velours rouge ou bleu, à l’intérieur d’une boite à bijoux, qui valorisent la qualité des diamants. Qu’ils soient parfois bruts ou très souvent savamment taillés, les diamants du film sont ses dialogues. L’art de discourir, de rebondir avec esprit, de choisir les bons mots à la volée est sublimé par Cécile de France et Edouard Baer qui allient parfaitement expressions du passé et phrasé quelque peu moderne. Point d’anachronisme, juste une diction moins guindée que prévu, qui permet de se sentir proche des préoccupations sentimentales des protagonistes, préoccupations qui perdurent de nos jours même si les mots sont désormais moins élégants ! Par leurs jeux d’acteurs, Edouard nous livre une belle mélancolie, Cécile nous offre une partition toute en dualité, entre retenue et force. N’oublions pas Alice Isaaz qui n’est pas simplement un « ange de Raphaël » et qui, si elle tarde à apparaitre à l’écran, ne passera pas pour autant inaperçue, loin s’en faut. Film profondément féminin, ces portraits de femmes tout en oppositions, ne sont pourtant pas manichéens, ils disputent à la candeur, la déraison de la passion qu’elle soit amoureuse et légère ou vengeresse et fort cruelle. Des femmes fortes chacune à sa façon, toutes dotées d’une intelligence supérieure aux quelques hommes du films et toute furieusement indépendantes et tout aussi dépendantes. Diderot était parmi les premiers à écrire sur ces riches veuves ou courtisanes qui ne dépendait plus de l’autorité de leurs maris ou de leurs amants, sujet fort novateur au 18ème et qui a une résonnance particulière de nos jours. Pour savourer pleinement cette merveille de film, il est conseillé d’aller en salle obscure en étant en forme, relaxé, enclin à prêter l’oreille aux dialogues consistants et d’avoir l’œil vif pour capter les ellipses raffinées.
Un film d'époque magnifiquement bien écrit, bien interprété et bien filmé. Une histoire d'amour(s) et de vengeance qui nous garde en haleine du début à la fin. Un questionnement sur les relations hommes/femmes qui résonne étonnamment avec l'actualité. Quant à Cécile de France, elle s’impose comme une immense comédienne et mériterait d’avoir le César. Diderot revisité par Emmanuel Mouret, le résultat vaut largement le détour et le film est à ne pas manquer.
Voilà un excellent film, qui mériterait amplement de rencontrer son public, mais nous étions cinq dans la salle. Quel dommage! Et pourtant, la mise en scène, les dialogues, les costumes, tout était parfait. Je pourrais le revoir plusieurs fois avec plaisir!
tourné dans des décors naturels magnifiques , que la France est belle. cette romance vaut surtout par les interprétations magistrales de tous les protagonistes. l'histoire est simple pourtant la vengeance amoureuse d'une femme trompée.
Très beau film à l’ambiance poudrée. Très esthétique, remarquablement bien interprété par Cecile de France majestueuse, autant humaine que pleine de fiel. Édouard Baer est remarquable en libertin sans morale, éternellement amoureux et butineur aguerri. Le film y décrit la bivalence des sentiments où l’amour, le désir, la jalousie et la vengeance s’entremêlent et rend les personnages si attachants. Des dialogues en dentelle, des décors et costumes raffinés, un très bon moment de cinéma !
Un beau film aux images soignées mais gâché par Edouard Baer qui en plus de ne pas coller physiquement au rôle (son physique n’est pas celui d’un tombeur) nous livre une prestation d’acteur digne d’un film amateur. A noter toutefois la prestation remarquable de madame et mademoiselle de Jonquières et les très beaux décors.
Un film raffiné et élégant, dont les brillants dialogues enchantent, de même que le jeu fin des acteurs. Une critique plus détaillée et d'autres sur le-blog-d-elisabeth-g.blogspot.fr
Quel plaisir ,Emmanuel mouret nous entraîne dans une histoire tellement actuelle ,avec son style ,son audace ,il offre des rôles fantastiques à e.baer et ses actrices comme toujours ,merci pour ce bon moment