Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Michele B.
3 abonnés
8 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 15 septembre 2018
Magnifique film ! la noirceur de l’être humain y est montrée dans une nature grandiose , verte , boisée .... le contraste est saisissant . Le scénario monte en puissance et l'émotion aussi , les acteurs sont tous merveilleux .
Je ne suis pas férue d'Emmanuel Mouret. Trop d'afféteries et de mignardises. Mais lorsqu'il s'agit d'adapter un texte du XVIIIème siècle (un épisode de Jacques le Fataliste de Diderot), pourquoi pas?
Effectivement c'est ravissant. Exquisement coiffée, Cecile de France, visage racé et silhouette aristocratique, porte à ravir les innombrables robes de taffetas ou de satin de madame de la Pommeraye, toutes plus jolies les unes que les autres. C'est vrai que cette mode mettait merveilleusement les femmes en valeur, surtout après les horreurs du siècle de Louis XIV... Et Edouard Baer porte non moins bien les jaquettes et les gilets du marquis des Arcis, même si on se demande pourquoi il a toujours le col ouvert, au lieu d'y voir quelques dentelles. Ils sont merveilleux tous les deux; et pourtant dieu sait que je peux trouver Baer exaspérant, voire antipathique, lorsqu'il anime une ou l'autre soirée...
Et les paysages. Toujours en été, comme eut dit Nino Ferrer..... A travers les années qui passent, dans le domaine de madame de la Pommeraye comme dans le jardin du Roi, c'est un éternel printemps....
Cette jeune veuve est très heureuse de sa liberté. Céder aux avances d'un libertin notoire? Jamais! Jusqu'au jour.... Le temps passe, le marquis commence à se lasser, et l'orgueilleuse jeune femme prends les devants. Ils seront les meilleurs amis du monde! En fait, elle ourdit un plan diabolique, lui jeter dans les pattes une très jeune et très vertueuse, très prude demoiselle (Alice Isaaz) -en fait les déboires de sa mère, pourtant d'excellente naissance, madame de Joncquières (Natalia Dontcheva) ont conduit les deux femmes à se prostituer. Le libertin épousera -et madame de la Pommeraye se croira vengée. On n'est vraiment pas loin de Choderlos de Laclos...
D'où vient alors qu'on s'ennuie? Que le temps nous semble long, à part à la fin, pleine de charme. Eh bien, c'est plat. On pense à du Rohmer.... sans distanciation et sans ironie. Donc du Rohmer qui ne serait que du Rohmer de façade.... C'est joli, c'est plaisant. Mais ça s'arrête là!
Cela peut nonobstant se voir pour passer une heure agréable.
Les ravages de la passion amoureuse poussée à l'extrême pour ce couple d'aristo du 18eme faisant écho à l'art de la manipulation, de la séduction et de la vengeance. Film particulièrement bien réussi et si bien joué par des acteurs inspirés et brillants. Mouret rend hommage à sa façon à l'Amour et à l'oeuvre sublime de Diderot. Un vrai régal sans oublier les costumes la musique et l'image-lumière. C'est beau !
Le gros soucis du film réside dans le fait que le style d'Emmanuel Mouret associé aux conditions sine qua non du film d'époque accentue la sensation de théâtralité. Des dialogues et un rythme monotone qui sont symptomatiques des décors qui se résument à un parc bien triste, un château discret et quelques salons. Des décors où se déroulent des scènes redondantes surtout dans sa première moitié. En conclusion Emmanuel Mouret signe un comédie historique et dramatique dont la force reste son intrigue principale et son actrice principale. Mais le film reste trop figées, manquant de passion et d'un minimum de romanesque. Dommage... Site : Selenie
Beau film ..peut être un peu trop "propret" ... Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec les Liaisons dangereuses, (mon film fétiche) et Mademoiselle de Joncquières ne détrônera pas ce chef d'œuvre....Les acteurs sont excellents même si j'ai du mal imaginer Edouard Baer en séducteur impénitent.. Tous le monde semble s'extasier sur les costumes... ils sont , comme le film, un peu trop "propret" ... Les robes sont superbes même si les petits nœuds au milieu du corsage sont assez niais. Par contre les costumes de monsieur Baer sont assez nuls et mal coupés ... A-t-on dit au réalisateur et au costumier qu'aucun homme au XVIII ème siècle ne portait la barbe ?????? Et la perruque aurait été bienvenue.... Et la chemise systématiquement toute débraillée c'est minable ... Résultat : un noble du XVIII ème plus fagoté que ses laquais .....
Attention « Chef d’œuvre » ! Je n’admets que très rarement avoir vu un film impeccable mais là c’est le cas. Que ce soit l’histoire ciselée par un orfèvre, avec ses marivaudages, ses intrigues diaboliques, ses nombreux retournements de situation, ou les dialogues intelligents qui font mouche à chaque fois, ou le talent des interprètes tous très justes dans leurs rôles, ou les décors naturels somptueux, les costumes soignés ou la musique contemporaine appropriée, tout est à l’unisson pour une parfaire réussite. Emmanuel Mouret est vraiment un grand artiste qui mériterait enfin d’être récompensé à sa juste valeur.
Bon film avec des dialogues magnifiques. Les comédiens jouent à la perfection. Les costumes et décors sont parfaits. L'histoire est librement inspirée d'un extrait de "Jacques le fataliste et son Maître" de Diderot. La Vengeance compréhensible d'une femme amoureuse sans souci des effets collatéraux... Fort heureusement l'intelligence et le Cœur triompheront !
Des liaisons ennuyeuses... Qu'aime-t-on en général dans les films en costumes ? Certes les magnifiques accoutrements, mais aussi et surtout les dialogues ciselés par la langue du XVIIIème, le contexte historique, la trame fine et élaborée comme dans les romans de l'époque. Hélas, rien de cela dans ce film. Lointaine transposition de Diderot, les échanges verbaux sont verbeux, plats ("Un bonheur qui ne dure pas, c'est du plaisir" "Nos sentiments sont aussi pleins de tendresse que de raison"…) et aussi extrêmement répétitifs. Le cadre historique se réduit à des décors rebattus, à des robes trop proprettes, et il enrôle un libertinage simplifié, ignorant sa dimension révolutionnaire de libre-pensée et de négation religieuse, niant même par la pruderie extrême des images que les libertins sont aussi des jouisseurs. Au moment suprême d'un rapprochement des amants sur le canapé, la caméra se détourne sagement sur deux livres posés l'un sur l'autre ! Aucune sensualité donc dans ce film bien amidonné. Quant à l'intrigue, elle ne devient intéressante qu'à la toute fin, après qu'une heure ennuyeuse s'est passée sans que presque rien ne se passe. Mais le plus terne est dans la réalisation. L'image ne traduit ni les sentiments ni les situations. Quelles que soient les circonstances, même lorsqu'elles se voudraient dramatiques, la mise en scène se borne à quelques tableaux : les promenades dans les allées printanières du château, le déplacement de vases fleuris d'une cheminée à l'autre, des plans moyens des protagonistes en costume étincelant devant une porte ouvragée. L'éclairage invariablement trop lumineux ne varie pas lorsque les circonstances s'assombrissent. La musique de cour, forte et omniprésente, ne module pas les progressions du scénario. Cela fait très scolaire, quasiment un téléfilm. Dans de telles conditions, comment le jeu de Cécile de France et d'Édouard Baer pourrait-il bien s'en sortir : des demi-sourires égaux et convenus, un débit constant et assez gauche presque d'un bout à l'autre du film. La souffrance de Baer se traduit juste par un col dégrafé et une mèche rebelle, celle de C. de France par rien. Et puis cet anachronisme dans l'allusion sous-jacente au féminisme : une question abordée pour coller à notre époque alors que l'époque évoquée ne l'aborde pas encore, Condorcet n'en a pas encore parlé. Diderot, dans son essai "Sur les Femmes", décrit "l'enfermement de la femme dans son infériorité physique", et à lire nombre de ses citations on le taxerait aujourd'hui de fieffé misogyne (Ex : "Il est aussi ridicule à un homme de croire les femmes fidèles que leur être fidèle") . De quel féminisme étrange s'agit-il dans le film même, puisque le dénouement nous montre un homme certes libertin et infidèle mais finalement courageux et sensible face à une femme que l'on pensait intègre mais dont la fragilité en fait finalement la pire des vipères ? Si devant la salle vous avez le choix entre Burning, The Guilty ou cette Mademoiselle de J.si encensée par la critique, allez vite voir l'un des deux premiers, de véritables chefs d'oeuvre, eux... Voir mon blog alpha-pixel.blogspot.com/search/label/filmvu
Voilà que le cinéma français en la personne d'Emmanuel Mouret renoue avec une tradition du film d'époque romantique sur ton de libertinage.
Libre interprétation d'une oeuvre de Diderot, Mademoiselle de Joncquière se trouve plongé dans un univers cinématographique déjà riche. De là à s'attabler entre "Orgueil et Préjugés" ou "Les Liaisons Dangereuses" ? Surement pas l'objectif d'E.Mouret, le voilà pardonné.
Globalement imparfait, ce finalement presque huit-clos (seul 5 personnages se donnent la réplique) réussit à nous faire nous évader autant qu'à surprendre, finalement. Si le scénario est cousu de fil blanc, la fin, relativement inattendu à la suite de certains événement est plutôt réjouissante. Cette dernière sauve les meubles d'une embarquée qui à un certain moment failli virer à une vengeance néo-féministe un poil moralisatrice et totalement anachronique. Filmé de manière plus que conventionnelles, pour ne pas dire trop académique, on aime à se perdre dans la rosée du printemps des allées du domaine de Madame de La Pommeraye et dans les décors extérieurs qui respirent de sincérité. Contraste d'autant plus difficiles à accepter lors des scènes d'intérieur ; tout y est épuré et si les vêtements et costumes sont magnifiques, tout cela est étrangement parfait et surement bien trop lisse, propre ou neuf. (Mention spéciale pour le mobilier et les opuscules, qui sortent vraisemblablement d'un atelier local). Si la réalisation peine grandement à donner du souffle au film qui en manque cruellement dans la fin de sa première moitié, le directeur de la photographie peut se réjouir de certains plans parfaitement mis en scène. Dommage donc de n'avoir pu observer ces tableaux à scène ouvert qu'à deux ou trois seules occasions, la matière était pourtant là, mais n'est pas Kubrick qui veut, n'est pas Barry Lindon qui le souhaite. Mais il serait malhonnête de comparer les deux œuvres, qui n'ont absolument pas le même dessein. Il faut aussi savoir tirer un chapeau non dissimulé aux acteurs, à commencer par Cécile de France toujours aussi élégante qui se mue parfaitement dans son rôle de marquise vangeresse. Quant à Edouard Baer, il signe une prestation convaincante, mais paradoxalement, entre deux eaux. Pas assez d'improvisation et de monologues pour y trouver le vrai Edouard Baer, pas assez dans son rôle pour n'y voir qu'un Marquis volage et avide de mots d'esprits. Enfin, il faut admirer la délicate performance d'Alice Isaaz, qui joue le rôle épnoyme. Mutique pendant un long moment à partir de son apparition , son retour sonore marque un tournant plus que réjouissant au film et lui donne le supplément d'âme qu'il manquait dans ce billard à trois (quatre ?) bandes. Sa fraîcheur et la prise de risque de ses choix narratifs donnent un cœur vibratoire à ce film et donne écho au spectateur à une histoire conventionnelle, qui sans cela, aurait pu tourner au téléfilm de néanmoins grande qualité. Des dialogues suffisamment riches pour ne pas s'y ennuyer, de bon mots d'esprits portés par une d'honorables performances d'acteurs et d'actrices, un genre trop caduque (Quid de la place du cinéma burlesque par moment ? Est-on dans un drame ? Certainement pas donc un film historique), une réalisation plate et sans prise de risque malgré une image chatoyante : Mademoiselle de Joncquières est une film à voir - pour qui aime les romances et jeux de dupes - mais qui souffre de bien trop petites imperfections pour un faire un modèle du genre.
"qu'en termes galants ses choses là sont dites" le délicieux vocabulaire du dix-huitième siècle donne une résonance particulière a ce bijou, filmé dans un château superbe avec des costume magnifiques, les comédiens évoluent avec grâce et intelligence et brio dans ce marivaudage aigre doux ou la vengeance d'une veuve se révèle terriblement cruelle. la mise en scène minimaliste et somptueuse laisse place aux dialogues époustouflants ou les arpèges du clavecin donne un effet troublant une merveilleuse leçon de cinéma. de jeu et d'harmonie
La rencontre entre l'univers d'Emmanuel Mouret et le texte de Diderot qui inspira le premier film de Robert Bresson, les Dames du Bois de Boulogne, est un plaisir qui ne se refuse pas ! Les dialogues ciselés se déploient dans un cadre qui leur convient tout à fait. Aucun élément extérieur de contexte ne vient polluer la trajectoire que vivent les personnages, et les enseignements que nous pouvons en tirer. Surtout, il y a un bonheur des acteurs évident à chaque scène de jouer une telle partition, tour à tour drôle, pleine d'esprit, cruelle, enfiévrée ou apaisée... Un régal pour le spectateur, autant pour son esprit que pour ses yeux !
Les films d'époque en costumes, ce n'est pas un gage de succès, mais cela requiert une condition quasi indispensable : une langue châtiée et littéraire. "Mademoiselle de Joncquières", libre interprétation d'un récit de Diderot, est de ce point de vue une réussite totale. Quand vous mettez en plus ces paroles suaves dans la bouche de l'acteur du moment sachant le mieux leur rendre justice ( l'ineffable Edouard Baer ), vous avez là de quoi provoquer des oh ! et des ah ! chez tous les spectateurs blasés. Ajoutez une Cecile de France au visage expressif suintant toute la palette des émotions humaines, et quelques seconds rôles bien trouvés. Tout est là pour faire un film pétillant d'intelligence qui rivalise - c'est le plus beau des compliments - avec la violence des sentiments de Choderlos de Laclos et de ses "Liaisons dangereuses". Le spectateur se laisse charmer par ce marivaudage à l'ancienne. Il vibre avec les personnages. Avant d'éclater de rire pendant la scène du repas de bigotes où le tandem Baer de France est irrésistible.Le piège que pose cette femme à l'homme qui l'a quittée est proprement machiavélique. C'est en même temps une rupture qui fait mal; franchir le rubicond pour confondre les méchants insensibles est un aller simple qui ne laisse pas indemne. L'amour laisse des cicatrices à jamais, et la vengeance n'agit pas comme un baume. Heureusement l'amitié subsiste en réconfort comme le laisse à entendre la dernière scène. Personnellement j'ai pris ce film comme un coup de poing dans le ventre. C'est du cinéma exigeant comme on l'aime. Un cinéma, qui plus est, qui fait aimer notre langue. Ce qui met en joie. Tout simplement...( calembredaines.fr )
Tout le cinéma d'Emmanuel Mouret est contenu dans le titre de l'un de ses films : L'art d'aimer. Il y est toujours question de raison et de sentiments et parfois de ressentiment comme dans Mademoiselle de Joncquières, son premier long-métrage en costumes, un genre manifestement taillé sur mesure pour sa plume et sa caméra. Le passage de Jacques le fataliste dont le film s'inspire est contemporain des Liaisons dangereuses, il est impossible de ne pas y voir certaines concordances dans des histoires où l'intelligence féminine bat en brèche celle des mâles (et c'est fort réjouissant, ma foi). Tout ou presque dans Mademoiselle de Joncquières respire la grâce : les décors, intérieurs ou extérieurs, certains plans rappelant avec délicatesse Fragonard ou Watteau ; la fluidité d'une mise en scène toujours à la bonne distance ; des dialogues ciselés qui font admirer l'élégance et la finesse de la langue française (qu'on a tendance à oublier vu la maltraitance que lui fait souvent subir le cinéma hexagonal). Le scénario est volontairement prévisible, laissant souvent un coup d'avance au spectateur par rapport aux personnages du film, cela pourrait être agaçant, c'est simplement charmant. Et puis il y a les stradivarius de l'interprétation que sont Cécile de France et Edouard Baer, ce dernier littéralement divin dans des facettes de jeu très diverses. Et n'oublions pas Alice Isaaz, déjà remarquée dans Espèces menacées et La surface de réparation, dont le potentiel est prometteur. Spectacle raffiné, parfois théâtral, mais dans le bon sens du terme, Mademoiselle de Jonccuières s'impose comme le meilleur des 9 films d'Emmanuel Mouret.