Une usine et des rêves : tels sont les liens qui rapprochent les personnages de ce film qui, par ailleurs, évoluent dans des lieux éloignés, les uns dans le Nord de la France, les autres en Tunisie, et, donc, ne se connaissent pas.
Pour Hervé (Philippe Rebbot), c’est la délocalisation de l’usine dans laquelle il travaille qui l’ouvre à de nouveaux possibles et, en particulier, à celui de se consacrer à sa vraie passion, la pêche. Contrairement aux autres ouvriers, il accepte sans rechigner les indemnités versées par l’employeur, achète son bateau et, tout fier, fait part de son projet à sa femme (Corinne Masiero) et à son fils (Kacey Mottet Klein), quitte à bousculer ce dernier pour qu’il participe au projet plutôt que de passer son temps à jouer à des jeux vidéos.
Pour Foued (Mohamed Amine Hamzaoui), c’est son nouvel emploi dans cette même usine relocalisée en Tunisie qui semble lui sourire, même si, dès le début, il a comme une difficulté à se conformer à ce qu’on lui demande. Toujours est-il que le voilà rêvant d’une vie nouvelle : il pourra, estime-t-il, payer des soins à sa mère malade et séduire une des employées dont il est épris.
Deux hommes, deux rêves comme à portée de mains, pour l’un parce qu’il perd un emploi, pour l’autre parce qu’il en trouve un. Mais, pour l’un comme pour l’autre, restent les dures réalités des procédures et des règlements. Il ne suffit pas de rêver et de s’imaginer que les rêves peuvent enfin se concrétiser, encore faut-il le faire dans le respect des lois. Hervé et Foued ne se connaissent pas, mais, et le réalisateur a bien su le suggérer, leurs expériences et leurs désillusions sont liées.