Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
velocio
1 324 abonnés
3 159 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 28 mars 2018
Après avoir passé la première partie de son existence dans une banlieue ouvrière de Tunis située en bord de mer, Walid Mattar est parti vivre en France, dans une petite ville côtière proche de Boulogne-sur-mer. Très vite, il a été frappé par la ressemblance des modes de vie dans ces deux cités éloignées géographiquement l’une de l’autre et dont on pourrait penser qu’elles le sont également économiquement et culturellement. Il a vu dans ce rapprochement le point de départ de son premier long métrage. Au travers des désillusions de deux travailleurs à la fois très proches et très éloignés, et sans avoir l’air d’y toucher, Walid Mattar confronte les spectateurs aux méfaits de la mondialisation, cette organisation économique qui règne actuellement sur la planète, avec son lot de délocalisations d’un côté et cette exploitation sans règle des travailleurs de l’autre côté. Même si, ça et là, percent quelques maladresses, il n’oublie pas de montrer l’influence de cette mondialisation sur la vie familiale d’un des travailleurs et sur la vie sentimentale de l’autre. Vent du nord : un film politique très ancré dans l’humain.
Deux univers reliés par un regard au travers d'une fenêtre. Mais reliés aussi par la volonté de s'en sortir et la dureté de la société. C'est en même temps terriblement triste comme film social mais également pour les relations humaines qui en pâtissent. Fort
Malgré la présence de Philippe Rebbot ce drame social entre la France et la Tunisie a du mal à démarrer et nous donner envie de suivre cette histoire assez triste et monotone.
J'ai bien aimé ce film... c'est très réaliste, très social et j'aime ce genre de fictions ! En plus ça se passe entre la France et la Tunisie et j'ai bien aimé découvrir une facette de ce pays (car des gens qui me sont chers sont originaires de là bas) et c'était plaisant de suivre ce jeune ouvrier qui galère à avoir une vie décente dans la zone portuaire de Tunis ! En prime il y a Corinne Masiero et ca m'a fait grand plaisir de la retrouver... j'ai passé une bonne soirée ! Voilà...
Un ouvrier perd son emploi en France car son entreprise délocalise en Tunisie. Pour lui direction la case chômage et précarité, mais il a un projet prof à hauteur de ses petits moyens ; mais pas si facile à réaliser dans nos société hyper règlementées. De l’autre côté de la méditerranéen, un jeune homme a la chance de voir une entreprise s’implanter, il peut faire des projets ; il vient de récupérer le job de son homologue ouvrier français. Par de savants allers retour entre Tunisie et France, Walid Mattar montre, dans son premier film, toute l’absurdité de la mondialisation à travers deux misères pas si différentes malgré la mer qui les sépare. Schématique et simpliste, mais au moins le message est clair : le système économique mondial broie les individus au bénéfice des profits et précarise les plus faibles. Dans ce film, il était facile de sombrer dans le misérabilisme ; mais les personnages refusent de capituler et ils se raccrochent à des projets et des utopies qui leur permettent de tenir debout. Ils sont toujours à la recherche d’une vie heureuse Et ils témoignent ainsi d’une force énorme, mais gâchée par le monde moderne. Les siècles passent et la condition ouvrière est toujours si peu enviable et elle contamine même tous les continents. Rebbot et Masiero, acteurs symboles de la classe ouvrière par essence, affichent une sobriété sans borne qui rend attachant leur parcours. Kacey Mottet Klein, la valeur montante du cinéma français, vient compléter le tableau. Jean Serroy dans le Dauphiné Libéré en fait un beau résumé : « Délocalisation, exploitation, chômage, rêves de lendemains qui ont vite fait de déchanter: le tableau est sombre et le film de Walid Mattar ne laisse guère d'illusion ni d'espoir. Pourtant, loin d'une vision noire qui la rendrait vite insoutenable, il donne à la chronique sociale qu'il développe une sorte de tendresse amusée qui regorge de chaleur humaine. » Simpliste mais efficace et sans ennui… bon premier film Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Quelque part dans le Nord de la France. L'usine d'Hervé, quinqua bohnomme, est délocalisée en Tunisie. Contrairement à ses collègues, il ne lutte pas. Il pense déjà à sa reconvertion. Il sera pêcheur, et aimerait transmettre sa passion à son fils, avec qui il a des rapports conflictuels. De l'autre côté de la Méditerranée, Foued échoue à l'ancien poste d'Hervé. Et il est amoureux de sa belle collègue. Vent du Nord est un film social, mais pas plombant. Il est même lumineux. Sous le ciel du Nord, ou celui du bord de mer tunisien, il dépeint les affres des délocalisations. Ses conséquences sur les travailleurs en France, mais aussi, en parallèle, ceux d' "en face", qui héritent des emplois perdus. Mais eux, comme pour toute entreprise qui part à l'étranger, ont un salaire de misère. Hervé et Foued, chacun à leur manière, vont faire face à leur nouvelle situation. Entre débrouille et espoirs déçus. Sans rien savoir l'un de l'autre. Pas de Pathos ici, tout est simple et vraissemblable. c'est un peu le pendant masculin du récent "Prendre le Large", avec Sandrine Bonnaire. et tout comme pour ce film qui traite également de délocalisation des entreprise françaises au Magreb, l'interprétation est parfaite.
Un premier film n'est jamais parfait mais, comme celui-ci, il peut être réussi. Une enveloppe budgétaire parfois réduite ne permet pas de concrétiser toutes les envies du réalisateur, mais il parvient néanmoins à l'essentiel. Le scénario original nous fait suivre une entreprise industrielle qui se délocalise avec le devenir des personnes abandonnées par leur gagne-pain et celui de celles qui seront embauchées ailleurs...dont la situation ne nous paraît pas plus enviable/ 2 histoires en une mais très bien présentées. Le metteur en scène a fait un travail minutieux de préparation et il a tourné avec son cœur^sans jamais tomber dans des excès de sensiblerie ou d'engagement politique .Les acteurs jouent vrais et une musique fluide accompagne l'ensemble. Bien sûr, on aurait parfois aimé ici plus d'explication, une fin moins coupée court, mais on en sort avec une bonne impression.
C’est pas un feu d’artifice, c’est un barbecue ! Philippe Rebbot donne le ton, autour de Corinne Masiero dans le rôle de sa femme et Kacey Mottet Klein, son fils. Dans le Nord de la France, l’usine d’Hervé est délocalisée. Il est le seul à s’y résigner car aimerait devenir pêcheur et transmettre sa passion à son fils. A Tunis, une usine est quant à elle relocalisée. Foued est au chômage et pense y trouver le moyen de soyer sa mère. Les trajectoires des deux hommes se ressemblent mais ne se rencontre pas. Pourtant le cinéaste raconte ces deux destins de façons indépendantes mais mélangées dans sa constitution. C’est avec ce montage que Walid Mattar confronte deux pays aux règles différentes. Ainsi en France, les procédures sont complexes et nombreuses tandis qu’en Tunisie le laxisme est loin de protéger le salarié. Vent du Nord est un drame ancré dans une réalité sociale et porté à merveille par des comédiens qu’on a toujours eu l’habitude de voir en second plan. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Des héros du peuple soumis au fracas du libéralisme assassin. La Mer du Nord et la mer Méditerranée, comme horizons. Ne pas avoir de travail, être chômeur, ce n'est pas synonyme de fainéantise. On peut être entreprenant, inventif, désireux d'agir, d'accomplir, d'entreprendre, il n'est pas toujours aisé de trouver sa voie pour y parvenir. Deux hommes, l'un à Wimereux, l'autre en Tunisie, chacun a sa dignité, un élan pour une femme, l'un est du côté de la cinquantaine accomplie, marié, père d'un fils, l'autre plutôt à l'orée de sa vie professionnelle, en charge de sa mère souffrante. Ce film nous emmène dans un récit, où le suspense tient à des événements de la vie ordinaire. L'élan vital se voit parfois barré la route au nom de l'ordre établi et nous spectateurs, nous écrions "Oh Non !" lorsque le désastre pointe le bout de son nez. Un beau film, qui confirme le talent et de Corinne Masiero et de Philippe Rebbot, aux cheveux gominés pour ce rôle.
Film trans-méditerranéen par excellence : une usine du coté de Boulogne sur Mer est délocalisée ; l’outillage traverse la Méditerranée pour être installé du côté de Hammam-Lif, une banlieue ouvrière de Tunis. Walid Mattar nous invite à partager un peu de la vie d’une part d’un ouvrier chtimi qui perd son emploi, et d’autre part d’un jeune tunisien embauché à l’occasion de la délocalisation…
Sur la rive nord, Hervé entend profiter de sa nouvelle situation de chômeur pour se mettre sérieusement à la pêche. Sur la rive sud, Foued, au chômage, espère percevoir un salaire suffisant pour soigner sa mère et acquérir un statut qui lui permettra de séduire la belle Karima.
Le film joue sur les similitudes d’ambiance et de trajectoire, avec de part et d’autre de la Méditerranée, des perspectives réduites, des rêves qui, bien que simples, sont si difficiles à réaliser. Walid Mattar parvient même à nous faire confondre prendre le ciel et la lumière tunisiens pour ceux de Boulogne…
Oui mais, la Méditerranée n’est pas un trait d’union pour tout le monde : si Hervé et sa femme peuvent s’offrir un voyage tranquille à Tunis, Walid Mattar nous rappelle fort à propos que, pour la plupart des tunisiens, le voyage est plus risqué.
Très bien joué (Philippe Rebbot et l’ineffable Corinne Masiero pour le couple nordiste, de chtis, Mohamed Amine Hamzaoui et la jolie Abir Bannani pour le couple tunisien), un rythme très agréable, un ton très juste entre lucidité et ironie. Excellent.
Je vous incite à aller voir « Vent du nord », le premier long-métrage de Walid Mattar, jeune réalisateur tunisien. Grâce à une astuce (le suivi d’une machine à emboutir le cuir pour fabriquer des pièces de chaussure qui est « délocalisée » d’une petite ville côtière du Pas-de-Calais à Tunis), l’auteur nous trace le parcours de 2 compagnons d’infortune. D’un côté Hervé (Philippe Rebbot) qui après 32 ans de travail dans cette petite usine, va accepter une prime de licenciement avant la délocalisation de l’usine, et acheter un petit bateau pour s’adonner à sa passion, la pêche, dont il va progressivement essayer de tirer profit jusqu’à ce que la gendarmerie … De l’autre Foued, (Mohamed Amine Hamzaoui), qui pour payer les médicaments de sa mère va travailler sur la même machine et vite désenchanter de son salaire de misère (270 Dinar soit environ 90 €uros) et de la promesse d’une promotion comme chef d’atelier pour rêver d’une autre vie en France … et dans la dernière scène Foued de contempler avec sourire le feu d’artifice tirée sur cette petite ville du Pas-de-Calais, même feu d’artifice qualifié un an plus tôt « de merde » par Hervé lors de la première scène du film. Les 2 héros ne vont jamais se rencontrer en dehors d’une très belle scène où l’autobus qui ramène à l’aéroport de Tunis Hervé et sa femme qui ont pu s’offrir une semaine de vacances all inclusive en Tunisie, va côtoyer pendant quelques kilomètres le train que Foued emprunte tous les jours pour aller à son travail. Ce film « social » sans fioritures techniques montre 2 chemins de vie d’expériences et de désillusions hélas « prévisibles » vu les conditions économiques que ce soit près de la mer du Nord ou de la méditerranée, mais un film qui a l’intelligence de pas baigner dans le pathos ou de tomber dans la revendication politique avec pour chaque « héros » une vie personnelle assez riche et même pour Hervé, un peu « décalée » typiquement cht’i avec un jeu d’acteur assez exceptionnel que ce soit pour Philippe Rebbot (dont certaines mimiques évoque Patrick Dewaere), sa femme (Corinne Masiero) et son fils (Kacey Mottet Klein), oisif et fada de jeux vidéo qui va finalement s’engager dans l’armée … comme fusilier marin. Ce film comporte en effet des notes d’humour certes amer mais bien vues : le nom du bateau d’Hervé, les grandes foulées d’Hervé sur la plage, la séquence de Pôle Emploi, le club-hôtel où le couple français séjourne, la scène de la mouche dans le verre de thé … Un film politique et humain, bien mené même si le rythme est peut-être un peu trop lent au début, mais qui fait de Walid Mattar un jeune cinéaste à suivre !
Ce film est une belle description d’un drame social. Il va nous montrer la difficulté de perdre son emploi puis de rebondir alors que l’on n’est pas qualifié. Philippe Rebbot, parfait dans ce rôle, montre un homme perdu face à l’administration qui lui bloque ses envies. Un véritable parcours du combattant pour lui alors qu’il veut juste travailler, mais qui voit ses rêves annihilés. Comme dans COMME DES ROIS, Kacey Mottet Klein joue le rôle du fils en conflit avec son père. La force de ce film est aussi la seconde histoire qu’il nous conte, celle du jeune Foued. Trouver un emploi sous-payé dans cette usine qui a quitté la France, ne va pas l’aider à résoudre ses problèmes financiers. Le lien entre ses deux histoires se fera donc naturellement. On va voir deux personnes, qui vivent dans deux pays différents mais qui ont tous les deux des espoirs brisés. On en arrivera donc à la conclusion de quel que soit le pays où on vit, c’est le rang social qui dicte les règles. Les ouvriers, qu’ils soient Français ou tunisiens, ne font que subir un système qui les exploite
"Vent du nord" est une critique acerbe de la mondialisation avec cette usine du Nord de la France délocalisée en Tunisie. Le réalisateur, Walid Mattar, réussit à créer une histoire entremêlée à travers ces deux pays. Philippe Reboot tient ici un rôle à la hauteur de son talent en ouvrier qui veut de se reconvertir en pêcheur, se heurtant aux méandres de l'administration. La partie tunisienne est peut-être moins aboutie avec ce jeune ouvrier rêvant d'amour et d'un avenir meilleur.spoiler: La fin est bien sentie avec ce plan superbe de la rencontre furtive de ces deux êtres . Un bon film social.