Je ne sais pas pourquoi j'ai autant aimé ce film. Il a des défauts, bien sûr. Mais tellement de qualités. Et en premier lieu, c'est réel. Vraisemblable. Exact. Loin des représentations parfois caricaturales parfois présentées au cinéma, ce film montre l'histoire de gays ordinaires, ni homophobes ni militants. Comme le dit Simon au début du film, I'm juste like you. Il pourrait également dire cela en s'adressant aux gays. I'm juste like you. Et c'est là que le film est si juste. Il montre les réalités du quotidien des adolescents qui découvrent ce genre de questions, les discussions par lettres, l'attente, l'excitation, l'imagination survoltée, les déceptions et les peines. Les premières ouvertures aux autres, les réactions. Tout ceci porté par un Nick Robinson remarquable, même si, comme toujours dans ce genre de films, on peut regretter que le rôle majeur du film ne soit pas interprété par un acteur gay. À Nick Robinson s'ajoute le casting quasi complet de 13 reasons why, qui nous aide du coup à nous immerger dans l'ambiance d'un lycée (on regrette juste l'absence de l'excellent Dylan Minette). Le personnage du proviseur est très réussi, la musique également. Quelques défauts (la dernière scène que j'ai trouvée peu réaliste, contrairement, donc, à l'ensemble du film ; la réconciliation un peu forcée de Simon avec la personne qui le trahit, casée à la va-vite comme s'il fallait que tout fût parfait à la fin), mais un très beau film, à montrer dans les écoles, ou pas, à chacun de le découvrir, à l'image du message porté par le film selon moi : les revendications vindicatives de part et d'autre, libre à chacun de les porter, mais à côté des deux camps il y a des gens juste like you.