Toni Servillo retrouve Paolo Sorrentino pour la 5ème fois de sa carrière après le premier film du réalisateur L'uomo in più (2001), Les Conséquences de l'amour (2003), Il Divo (2008), auréolé du Prix du Jury à Cannes et La Grande Bellezza, Oscar du meilleur film étranger.
Après avoir incarné le politicien Giulio Andreotti dans Il Divo, Toni Servillo se métamorphose à nouveau pour se glisser dans la peau d'une grande figure de la politique italienne, Silvio Berlusconi, dans Silvio et les autres.
"Ces deux personnages ont demandé une préparation intense et une transformation physique. Ce sont des personnalités complètements différentes. Ils représentent 2 époques de l'histoire de la politique italienne qui ne sont pas si éloignées en termes de temps mais qui sont tout de même extrêmement différentes. Andreotti représente un monde qui a totalement disparu. Il y avait un gouffre énorme entre les hautes instances politiques et la société italienne. C'était un homme qui représentait tout l'aspect mystérieux, secret, de la politique transalpine. Il avait une culture du secret chevillé au corps, on ne savait absolument rien de sa vie privée.
À l'inverse, Berlusconi a orchestré la médiatisation spectaculaire de sa vie. Il faisait ça à des fins électorales. Il utilisait la scène politique comme s'il était une star de cinéma. Il le faisait pour s'immiscer plus facilement dans l'inconscient des italiens et parvenir à les toucher au plus profond d'eux-mêmes et obtenir leur consentement", analyse le comédien.
Quand on demande à Toni Servillo pourquoi Berlusconi a exercé une telle fascination pour les italiens, ce dernier répond : "Je pense qu'il a su faire ressortir chez les italiens ce fantasme d'une « super-italianité ». Il a apporté à la politique une sorte de priapisme dont les italiens ont toujours eu une grande indulgence. Il occupait également la scène politique avec une extrême efficacité. Les médias italiens, quotidiennement, excessivement, ont aussi façonné une certaine idée de Berlusconi pour le public. C'était une image qui correspondait parfaitement à celle que Silvio se faisait de lui-même."