Le titre original de My Lady est The Children Act, une référence à la loi de 1989 qui a révolutionné le droit de l’enfance en plaçant l’intérêt de l’enfant au-dessus de toute considération, dans le cas d’un conflit familial.
My Lady est une adaptation d'un roman britannique de Ian McEwan publié en 2014 (paru en français sous le titre L’intérêt de l’enfant). L'écrivain s'est nourri de sa rencontre avec des juges lors d'un dîner. Au cours de celui-ci, il a pu parcourir un ouvrage regroupant les décisions de Sir Alan Ward, un célèbre juge de cour d’appel : "Ces jugements se lisaient comme des nouvelles, avec en toile de fond des disputes, des dilemmes parfaitement résumés, des personnages très bien campés, des histoires présentées sous différents angles et, en conclusion, de la sympathie envers ceux que le jugement n’avait pas favorisé. Il ne s’agissait pas d’affaires criminelles où il faut décider si un homme est le coupable ou la victime. Rien d’aussi manichéen. C’était simplement des affaires de famille, des accidents du quotidien : des histoires d’amour, de mariage, des problèmes d’héritages mal répartis, d’enfants mal aimés, dont l’avenir faisait l’objet d’amères tractations."
Richard Eyre tenait à mettre sa ville natale en valeur sans tomber dans le folklore qui consiste à montrer Big Ben et des bus rouges : "Nous avons pu filmer dans les locaux de la Haute Cour, qui sont impressionnants, et rarement montrés au cinéma. Nous avons veillé à ce que ce soit une cour moderne, sans perruque ni boiseries. [...] Nous avons tenté de filmer un Londres plutôt secret mais majestueux."
Ian McEwan, auteur du roman original et scénariste de My Lady, a déjà collaboré avec le réalisateur Richard Eyre en 1983 pour The Ploughman's Lunch. D'autres de ses romans ont été portés au cinéma, notamment Le Jardin de ciment qui donna Cement Garden (lauréat de l'Ours d’argent à Berlin en 1993) avec Charlotte Gainsbourg, et Expiation, dont est tiré Reviens-moi.
En compagnie d'Emma Thompson, le réalisateur a assisté à des audiences de la cour de justice : "C’est une expérience bien plus bouleversante que le pénal, il me semble. Il n’y a pas de crime, mais un terrible chaos dans des vies quotidiennes où des gens qui se sont aimés se déchirent et cela dure des heures et des jours, durant lesquels on décortique le détail de chaque existence. Le juge doit avoir des nerfs d’acier pour faire face à des sentiments aussi violents…"