Sans état d'âme est adapté du roman Histoire d'une prostituée de Clara Dupont Monod publié aux Editions Grasset & Fasquelle.
Le réalisateur Vincenzo Marano a longtemps baigné dans le monde du cinéma... Sans état d'âme est pourtant son premier long-métrage. Fils de producteur, il a côtoyé bon nombre de réalisateurs italiens comme Marco Ferreri, Bernardo Bertolucci, Ettore Scola. C'est à 17 ans qu'il connaît sa première expérience en travaillant comme stagiaire sur Le Bal. Il devient ensuite directeur de la photographie et travaille notamment pour Claude Berri, Eric Rochant, ou encore Patrick Timsit. C'est pourtant à la télévision qu'il assure ses premières réalisations (La Vie devant nous, Le Juge, Section de recherches, La Taupe) avant de passer au cinéma avec Sans état d'âme.
Si le roman à l'origine du film se nomme Histoire d'une prostituée, le titre a changé avec le passage au cinéma, comme l'explique le réalisateur : "Nous pourrions presque considérer que le sujet principal du film est "le rapport aux autres". En fait, plus qu'une incursion dans le milieu de la prostitution, mon film parle de ces gens qui passent leur vie sans faire attention aux autres, concentrés sur eux-mêmes. L'évolution de notre société fait que de plus en plus de gens avancent dans la vie sans se soucier d'autrui, sans culpabilité, Sans Etat d'Ame !"
Vincenzo Marano évoque le personnage de Jeanne, interprété par Hélène de Fougerolles : "Jeanne a envie de se faire peur. Il faut être une comédienne solide pour s'offrir des frissons. Je voulais montrer ces moments de désir chez une femme, et entre un homme et une femme. Les regards, les échanges, les dissimulations du désir, l'hésitation à aller jusqu'au plaisir, j'adore ça ! Ca ne trompe pas. Jeanne a envie d'aborder une sexualité trouble, elle est gênée, se sent agressée, et en même temps attirée. Elle veut voir et découvrir... Je me suis demandé, s'il fallait filmer le fantasme d'un voyeur ? Peut-être ! Mais ce qui m'intéresse, c'est qu'en montrant ce désir, on est dans la sexualité, et non plus seulement dans la consommation, dans la pulsion."