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LBDC
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4,0
Publiée le 5 février 2017
Aussi romanesque et drôle que sensoriellement hypnotique, YOURSELF AND YOURS ressemble davantage à une sorte de monstre hybride entre Woody Allen et Apichatpong Weerasethakul. Hong Sang-soo n’est, quant à lui, peut-être pas un esthète à la Na Hong-jin, autre figure emblématique du pays du matin calme, mais il reste un formidable poète.
On peut parler de carrière féconde pour Hong Sang-soo. Depuis 1996, il a porté à l’écran une vingtaine de films et a récolté quelques grands prix dans les festivals. Cependant il a été parcimonieusement distribué en France en dehors du circuit Art et Essai. 270 000 entrées pour une vingtaine de films, c’est assez peu… Dans son nouveau long métrage, Yourself and Yours, Coquille d’argent du meilleur réalisateur au Festival de San Sébastian, il reprend l’un de ses thèmes fétiches, l’indécision amoureuse. Le point de départ est un jeune couple qui se sépare. Youngsoo est un jeune artiste peintre qui aime Minjung, une jeune femme qui présente une addiction à l’alcool…malgré ses promesses, Minjung aurait été vue par des amis du peintre, dans un bar, buvant avec un autre homme…Ce manque de confiance provoque la rupture, mais Youngsoo la regrettera vite et partira à la recherche de Minjung. Cette séparation devient une réflexion sur l’amour et sa capacité à se réinventer. Plus le film avance, plus Minjung s’entête à ne reconnaitre aucun des hommes qui l’abordent y compris les plus proches amis de Youngsoo…ment-elle, est-elle devenue amnésique, les hommes se trompent-ils ??? On comprend vite que comprendre ne sert strictement à rien et qu’il faut se laisser aller à l’étrangeté de cette histoire….le film est tourné avec peu de moyens, les changements de situations sont rythmés par une augmentation brutale du volume de la musique ponctué d’un écran noir, le coréen est toujours aussi râpeux à nos oreilles occidentales…Autour d’un verre de saké ou d’une bière, les personnages évoluent dans une réalité floue, instable et déformée…une variation sur le vrai et le faux, le réel et son double…un film en trompe l’œil pourrait-on dire…on ne comprend qui de Youngsoo ou de Mijung se prend au jeu de l’autre…le malentendu ne se dissipera pas, le couple trouvant dans cette amnésie, réelle ou supposée le moyen d’échapper à ses contradictions…Le film étant assez court, il se laisse voir sans déplaisir…
Assurément, elle boit trop. Et lui ne peut pas se passer d'elle. Deux addictions dans un quartier tout à fait pittoresque de Séoul. C'est à peu près la trame de ce "Yourself and Yours" très discursif, et vaguement cinématographique. Car l'œuvre pose un certains nombre de questions dont celle de savoir si l'on a à faire à un film ou une pièce de théâtre, répondant à des décors quasi uniques et une ribambelle de personnages qui se croisent, se parlent, se séduisent, se rejettent et s'aiment. Si l'affiche est très belle et le sujet réjouissant, le contenu, faisant penser à une sorte de marivaudage asiatique, est d'un ennui consternant. Pour autant, le spectateur a juste envie de prendre un billet d'avion pour découvrir ces avenues vertes de Séoul, ces bars lumineux et ces gens bercés au rythme lent de leur vie. C'est un film qui invite au voyage. Mais d'un point de vue cinématographique, il y a quelque chose de résolument absent, comme si les dialogues s'étaient vidés du regard du cinéaste lui-même. S'agit-il d'un film de nouvelle vague à la façon coréenne ? On ne sait pas. Toujours est-il qu'on se sera beaucoup ennuyé.
Avec son charme habituel, le cinéaste filme l’amour, l’alcool et la confusion des sentiments. (...) Mais c’est la dernière partie, bouleversante et surprenante, qui fait la beauté de ce nouveau film.
Quel ennui, mise en scène plate, personnages inintéressants. Ce réalisateur nous a habitué a bien mieux ! Ne mérite pas de sortie cinéma, mais j'attends le prochain film avec impatience !
Les films de Hong Sang-Soo se suivent et se ressemblent beaucoup. Des histoires de cœurs dans Séoul, entre deux beuveries dans un bar. C'est toujours charmant, le principe fonctionnant très bien sur 1h20. On pourrait presque ne pas comprendre l'histoire et de laisser porter par ces élans: qui trompe, qui aime, qui ment, etc Pour celui-ci, c'est une petite cuvée sympathique.
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18 103 critiques
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0,5
Publiée le 13 décembre 2020
Yourself and Yours soulève une question intéressante sur l'identité, les relations et la confiance. Il fait référence au film de Luis Buñuel, Cet obscur objet du désir sans en avoir la qualité . Mais en fin de compte il ne dit rien de nouveau. En fait après avoir soulevé la question le réalisateur du film semble s'être essoufflé et la fin est simplement rapiécée et forcée. Comme s'il ne pouvait pas vraiment résoudre l'énigme qu'il a posée dans son film et il s'est contenté de la première idée boiteuse qu'il a pu trouver. La fin laisse l'expérience entière avec un arrière-goût de gâteau à moitié cuit...
Yourself and yours est une poursuite amoureuse. Un peintre se dispute avec sa copine suite aux rumeurs que les amis à lui ont entendu par rapport à la femme. Elle, déçue, décide de partir un temps. D'une façon surprenante, une femme identique arrive au quartier, draguant avec les hommes habituels des cafés. Mais s'agit-il vraiment de deux personnes différentes ou la femme est en train de charrier les gens?
Le scénario torture le peintre lui faisant suivre les indices des voisins qui ont vu la mystérieuse femme. Lui, avec tout l'espoir, va essayer de récupérer sa femme après avoir fait plus confiance aux rumeurs qu'à elle même. La femme, entre temps, laisse derrière elle une trace de cœurs brisés et perdition masculine qui provoque que son copain comprenne qu'on ne peut pas adapter quelqu'un au moule qui nous convienne le plus. Le personnage féminin devient la défense des défauts comme liberté et autonomie face aux patrons sociaux, comme pièce indispensable de notre personnalité. Le tout au même temps que les personnages secondaires s’entremêlent dans les différents scènes, de façon inattendue et comique, comme d'habitude chez Hong Sang Soo.
On parle d'un film lumineux, positif et chaleureux. Sauf que cette fois-ci le poids humaniste, la défense de la nature de chaque individu ne vient pas accompagnée d'un exercice si atypique en comparaison avec les films déjà nommés du cinéaste. Yourself and yours devient un des œuvres les plus conventionnelles d'Hong Sang Soo quant à la réalisation mais aussi un des films les plus profond quant au scénario. spoiler: Tout ceci, bien sur, si on ne tient pas en compte la belle fin où le protagoniste se réveille et, pour un instant, le spectateur ne sait pas si tout le film été la réalité ou un rêve.
Encore plus de fautes et d'erreurs sur le lien ci-dessous
Avec la régularité de métronome d'un Woody Allen, chaque année voit la sortie (confidentielle) en salles d'un nouveau Hong Sang-soo. Et pourquoi s'en priver quand on connait la délicatesse des ouvrages tournés par le cinéaste coréen avec un budget nettement inférieur à celui de la cantine dans un blockbuster hollywoodien ? Toutefois, comme Hong aime à toujours travailler sur les mêmes thèmes, soit les relations entre hommes et femmes, le risque est grand de le voir obligé de recycler des idées par nature non illimitées. Ce en quoi l'on se fourvoie car il y a dans chacun de ses films un angle nouveau, une illusion d'optique qui lui confère un air neuf même si la forme est quasi toujours la même c'est à dire de longues conversations assez souvent alcoolisées et des déambulations dans Séoul ou une ville de province. Yourself and Yours est a priori autant "banal' que ses prédécesseurs : une femme quitte un homme et ce dernier n'a de cesse de vouloir la regagner car elle est l'amour de sa vie. Dans le film, cette femme est insaisissable, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. C'est là où le génie tranquille de Hong est à l'ouvrage, des scènes simples de rencontres se transforment en petites épopées du quotidien, mystérieuses parce qu'elles ne sont pas ce qu'elles semblent être de prime abord (rêve, réalité parallèle ?). Mine de rien, une légère touche de fantastique imprègne Yoursel and Yours, là encore une constante chez le cinéaste, de même qu'un humour délicat. Même si pas entièrement convaincu, le spectateur ne pourra cependant rien, sinon admirer, dans l'installation d'un épilogue de toute beauté où apparait in fine le vrai thème du film et par conséquent la malice de son héroïne face à la nature pataude des hommes. Une façon singulière et amusante de dire que la femme est l'avenir de qui vous savez et la personne la plus intelligente du couple.
Un beau film sur les différences entre les hommes et les femmes vues par Hong SangSoo,
Pour lui l'homme est un doux géant, rêveur, prêt à tout accepter pour garder la femme qu'il aime, un adolescent permanent qui continue à rire avec ses copains des facéties auxquelles il se livrait dans sa jeunesse, mais aussi un chasseur toujours prêt à conquérir une nouvelle proie.
La femme, elle, se sert de multiples facettes, jumelle, sosie qui lui permettent d'adopter plusieurs personnages. Elle veut surtout malgré sa fausse fragilité affirmer sa liberté, jouer de son pouvoir de séduction pour garder son emprise sur les hommes qui traversent sa vie.
le yin et le yang qui finissent par s'équilibrer lorsqu'ils se retrouvent à la fin du film, lui a baissé les armes et elle victorieuse l'enveloppe de tendresse
Comme tous les films du réalisateur coréen Hong Sangsoo, le scénario de celui-ci pourrait tenir sur un timbre poste. Un homme et une femme. Une rupture. D’impossibles retrouvailles.
Depuis une dizaine d’années, Hong Sangsoo s’est fait un nom dans les festivals du cinéma. Comme les livres de Christian Bobin jadis, vite écrits et interchangeables, ses films sont immédiatement reconnaissables. Des histoires d’amour malheureuses dans la Corée d’aujourd’hui. Un homme – souvent cinéaste ou peintre – une femme – plus jeune que lui, souvent une étudiante. Une rencontre. Des discussions autour d’un verre. Une séparation dans les vapeurs de l’alcool. Une gueule de bois nostalgique au petit matin.
Certains grands créateurs ont sans cesse revisité les mêmes schémas : Bach ou Vivaldi en musique, Ozu ou Rohmer au cinéma. Le bât blesse lorsque ces schémas tournent à vide. Et c’est le cas pour Hong Sangsoo. Pour pratiquer l’art de la fugue, encore faut-il savoir fuguer.
On peine pour ses acteurs qu’il abandonne avec deux lignes d’indication à des improvisations parfois touchantes, souvent embarrassantes, toujours répétitives. Leurs dialogues sont filmés en plans fixes interminables. Pour leur donner un peu de rythme, le cadreur procède à de brusques zooms que ne s’autoriserait pas un lycéen de première option cinéma.
J’avais eu la dent moins dure avec son dernier film en date « Un jour avec, un jour sans » découpé en deux parties à la fois semblables et différentes. Mais ici, le trouble créé autour de l’identité de Minjung (cette femme n’est-elle ni tout à fait la même ni tout à fait une autre ?) fait vite long feu. Et le dénouement, dont je lis dans Le Monde qu’il serait « bouleversant » ne m’a pas touché.
Encore un très chouette film de Hong Sangsoo. On y retrouve tous les éléments propres à son cinéma, les marivaudages, l'alcool, les longs plans sur les acteurs en train de picoler avec quelques zoom et dézoom, bref on se sent à la maison.
C'est d'ailleurs le premier film où il semble y avoir un petit discours critique vis-à-vis de l'alcool. D'habitude tout le picole sans se soucier des conséquences et là on un personnage à qui on demande se limiter sa consommation. Bien sûr l'alcoolisme n'est pas au centre du film, c'est plus un prétexte pour qu'un couple se dispute, mais dans un cinéma où l'on boit tant, c'est à noter.
L'originalité de ce film réside dans son héroïne. C'est une jeune fille qui fait une pause dans la relation avec son copain et qui rencontre d'autres hommes. Le côté absolument dérangeant de ces rencontres c'est que ces hommes la connaissent et que elle fait semblant de ne jamais les avoir rencontré, allant jusqu'à s'inventer une sœur jumelle.
Le malaise est donc présent à tous les niveaux puisque les hommes vont insister en lui disant que si ils ont bu ensemble il y a trois ans à tel ou tel endroit et elle feint vraiment de n'avoir même jamais mis les pieds à cet endroit. Ce qui est amusant c'est qu'elle se fait à un moment presque piéger, mais qu'elle n'en démord pas.
Et là où Hong Sangsoo est fort, comme à son habitude, c'est dans l'imprévisibilité des séquences. Souvent dans la même séquence passe du rire aux larmes et inversement. Et là ce qui est intriguant c'est de voir cette fille clairement envoyer bouler ces hommes pour malgré tout rentrer dans leur jeu de séduction et très largement surenchérir avec un discours bien rôdé. Ce qui rend l'attitude de la fille encore plus étrange. Elle ne semble pas chercher à se débarrasser de boulets.
Et ce qui est brillant c'est qu'à chaque fois qu'on pense qu'un schéma va se répéter, Hong Sangsoo va réussir à varier légèrement pour nous surprendre, pour nous faire goûter à une variation. Difficile de dire à quel point j'apprécie cette façon de faire, de faire en sorte que les séquences se répondent autant les unes les autres.
Enfin, que dire de la fin du film qui arrive sur le même principe que tout le reste, avec cette fille qui fait semblant de ne jamais avoir rencontré une personne, arrive à être délicieusement mignonne, tout en étant malgré tout un peu glauque puisqu'on se demande si c'est un petit jeu pervers qu'elle joue là, ou si au contraire c'est avec une profonde candeur et sincérité qu'elle s'exprime.
J'aime lorsque les films jouent de la sorte avec les faux-semblants, où le spectateur (et les personnages) ne savent pas trop sur quel pied danser.
La magie HSS opère toujours, avec pourtant les mêmes ingrédients : marivaudages rohmeriens en plans fixes, scènes de beuverie, professeurs de cinéma saisis par le démon du midi... Un zeste d'absurde et de dérision rend cet opus des plus attachants.
Une nouvelle variation de Hong Sang-soo sur le thème du recommencement, à ceci près que ce n'est pas le récit qui recommence ici, mais l'héroïne du film qui aborde chaque rencontre avec le désir de recommencer, de croire qu'il s'agit de la première fois même quand il s'agit d'une fiction. Pas le meilleur de l'auteur mais pas sans charme. Voir ma critique complète sur mon blog :
Déclinaisons sur le narcissisme : qui suis-je pour aimer une femme ? Qui est cette femme que j'aime ? Est-ce la même femme qui parle à d'autres hommes ou est-ce son double ? Le miroir est-il mon reflet, mon double, ma jumelle ? Tout homme qui la croise la reconnait, mais elle dément être celle que l'autre croit reconnaitre : je ne suis pas celle que vous croyez. Une scène absolument savoureuse, c'est lorsque deux hommes se retrouvent simultanément à table en présence de l'énigmatique Minjung. Lorsqu'un sujet commun les réunit, c'est comme si elle disparaissait de la scène, d'ailleurs, Minjung se sent mal et quitte la table. La scène culte, c'est évidemment la scène de ménage inaugurale, qui conduit Minjung à proposer une "pause" à son amoureux. Lorsque le doute s'installe et que la jalousie entre dans la danse, tout dialogue entre les partenaires du couple devient contaminé par ce qu'elle devrait avouer, qu'il soupçonne et dont ele refuse de reconnaitre la véracité. L'alcoolisation des protagonistes est la mélodie de ce film. Les scènettes sont ponctuées par la musique originale du compositeur sud-coréen Dalpalan, sorte de respirations rohmeriennes de ce voyage inattendu dans l'amour.