Tombé amoureux du roman de Richard Ford, qui épousait sans doute les propres sentiments qu'il avait eus durant sa jeunesse, Paul Dano ne pouvait choisir un autre sujet pour son premier passage derrière la caméra. Wildlife séduit de prime abord par la qualité de sa reconstitution d'une époque, les années 60, et celle de son regard, via son héros adolescent, sur la dislocation progressive du mariage de ses parents. L'aspect social du film, avec ce couple qui trouve difficilement sa place dans le monde du travail, est aussi parfaitement montré dans une narration qui ne pâtit pas d'une mise en scène d'une grande simplicité et sobriété. La lente désagrégation familiale ne donne lieu à aucune scène spectaculaire, si ce n'est peu de temps avant le dénouement. En revanche, le côté "saison ardente" avec ces feux de forêt à proximité qui symbolisent également la brûlure du sentiment amoureux qui s'épuise est un peu moins incarné tant Wildlife capitalise beaucoup sur les gros plans d'un jeune garçon qui est de loin le plus adulte des trois protagonistes principaux. Ce déficit d'atmosphère extérieure est voulue, Dano souhaitant focaliser son propos sur l'implosion de la cellule familiale. Aux côtés d'un Jake Gyllenhaal qui ne donne peut-être pas assez de subtilité à son personnage énigmatique, c'est le duo mère-fils qui emporte l'adhésion, avec Ed Oxenbould, débutant prometteur, et surtout Carey Mulligan, remarquable dans un rôle d'épouse pas spécialement sympathique qu'elle rend magnifiquement vivante y compris dans ses grands moments de détresse. C'est une immense actrice.
Les images et la réalisation sont magnifiques, le casting est 5 étoiles, mais qu’est-ce que c’est chiant ! Quelques moments d’émotion, avec un retour du père qui est vraiment bon, mais la relation mère/fils est trop mise en avant, et le manque de sentiment ou de rébellion du fils faut qu’on s’ennuie assez.
On sent que Paul Dano a mis beaucoup de lui dans ce récit, mais bizarrement on reste en dehors de cette histoire intime, la faute à une écriture trop digérée et trop propre. Attention, le film est visuellement très beau, très travaillé, mais ce que je reproche c'est au final que l'histoire est vue au travers des yeux d'un ado de 14 ans, mais qu'on ne partage pas vraiment son intimité à lui et ses questionnements, et qu'aucune émotion n'en ressort. Reste donc cependant un beau travail de réalisation et une écriture singulière qui plaira à certains et crée quand même une atmosphère originale est intéressante.
Premier film en tant réalisateur pour le talentueux Paul Dano (Little Miss Sunshine, There will be blood...). Mais c'est surtout Carey Mulligan qui m'a attiré vers le film. J'ai une tendresse particulière pour cette actrice au physique d'adolescente (elle a trente-trois ans) et à la voix si envoutante, depuis Une éducation et Never let me go. Elle est une fois de plus formidable, aussi touchante que bouleversante. Le reste du casting est aussi très bien. Jake Gyllenhaal est très convaincant, tout comme les seconds rôles que sont Bill Camp et le jeune Ed Oxenbould (découvert dans The visit). Pour le reste, tout est beau ici. La mise en scène est aussi élégante que maitrisée, le scénario finement et intelligemment écrit, les images splendides, la direction artistique dans son ensemble une réussite. Cette histoire, douce amère, d'un adolescent qui découvre la vie au travers de ses parents qui se déchirent (tout autant qu'un certain portrait de l'Amérique des années 60), nous est conté avec une grande tendresse, une discrète pudeur et une belle délicatesse. Un très beau premier film empli d'une certaine mélancolie et d'une émotion toute contenue. On va donc suivre les traces de Paul Dano metteur en scène avec intérêt...
Le réalisateur adapte, avec une grande finesse, le beau roman de l’écrivain Richard Ford, récit du délitement d’un couple vu à travers le regard de leur fils adolescent, dans l’Amérique des sixties. Avec beaucoup de pudeur et de maîtrise, le réalisateur signe une œuvre simple, magnifique et très juste. Ceux qui n'aiment pas la lenteur, la psychologie, la délicatesse et la contemplation, passez votre chemin.
Malgré un casting de haute volée, une interprétation de qualité, une réalisation maitrisée, des décors et costumes réussis, ce film n'est pas bon...Quel ennui, quelle déception !!!! Un scénario d'une platitude et d'une monotonie rare, une absence d'émotion, des dialogues creux et sans saveur, Paul Dano semble s'être calé pendant 1H45 sur son limitateur de vitesse à 80Km/h sans accélération ni freinage d'urgence. A éviter sauf si vous avez envie de vous faire une bonne sieste....
Paul Dano, adolescent timoré et mal dans sa peau dans "Little Miss Sunshine" nous fait l'honneur de sa première réalisation et décrit le délitement d'un couple ordinaire dans la société "kennedienne" des années 60, partagée entre espoir et désillusion... Un beau film qui m'a rappelé celui de Sam Mendes : "Les noces rebelles".
4/5 Montana, années 60 Entre un père qui ne trouve pas sa place et qui veut toujours aller voir ailleurs et la maman qui perd pied en ne comprenant plus les décisions de son époux. Seule avec son fils, elle redevient « la midinette » irresponsable qu’elle aurait voulu être ? Nous observons les choses à la hauteur de leur fils Joe…jeune homme de 14 ans, plutôt réservé.
La grande réussite de ce premier long métrage du comédien Paul Dano (There will be blood, Prisoners, Youth, etc) c’est sans doute la sensibilité, les failles de ces deux adultes immatures et leur garçon qui observe sans parler beaucoup. Le « pardon » n’est pas loin…..
Paul Dano passe derrière la caméra pour la première fois, délivrant Wildlife, un film qui marque surtout par la simplicité de de son propos et de ses images. Pas besoin de récit alambiqué ou de retournement de situation à n'en plus finir, dans Wildlife ce qui prime avant toute chose c'est la simplicité et la dureté de la vie. Le scénario n'est certes pas exempt de défauts, un peu trop lent parfois, mais ce n'est que pour nous immerger davantage dans son récit, nous faisant vivre au plus près le quotidien de cette famille. Le développement des personnages se fait à travers les yeux de leur enfant, qui assiste impuissant à la désintégration progressive de sa famille qu'il pensait parfaite. Le propos n'est pas révolutionnaire mais est amené avec beaucoup d'attention et de souci du détail. En parlant de souci du détail, les décors du long-métrage sont vraiment choisis avec soin. On pense aux sublimes photographies réalisées dans le Montana qui offre un fond unique mais aussi à cette maison où se déroule de nombreuses scènes et où tout est pensé. David Lang a bien compris cet aspect et à l'aide de partitions simples, jouant seulement quelques notes de piano parfois, il réussit à nous faire accrocher à la vie de ces personnes. On est là, on suit, on regarde ce qui se passe et les musiques nous font vivre le film un peu plus intensément à chaque fois. La plus grosse critique qu'on pourrait faire à Paul Dano pour ce long-métrage est peut-être d'avoir fait des choix de réalisation pas toujours judicieux. Certains plans sont trop longs, les travellings pas forcément ingénieux, et la succession de gros plans ne permet pas de se rendre compte de la profondeur de la scène parfois. Malgré ça, les trois acteurs principaux que sont Ed Oxenbould, Jake Gyllenhaal et Carey Mulligan font vivre le film de la plus belle des manières. Leurs performances sont à souligner de par la profondeur qu'ils savent donner à leurs personnages en quelques secondes. L'histoire simple ne permet pas de rôles grandiloquents ou originaux, il faut tout jouer subtilement et habilement. C'est là que ces trois acteurs sont le plus impressionnants, ils embrassent cette subtilité pour nous faire entrer dans l'histoire. A ce jeu, c'est clairement Carey Mulligan qui tire son épingle du jeu, l'actrice joue avec une facilité incroyable son rôle et domine parfois ses pendants masculins de la tête et des épaules. Wildlife s'annonçait comme un premier grand film pour Paul Dano, et même si celui-ci n'est pas encore un grand réalisateur, les performances de son trio d'acteurs rendent ce long-métrage excellent.
Paul Dano a tenu des rôles forts dans des films mémorables . Il est surprenant, pour sa première réalisation, qu’il choisisse une histoire intime issue de sa jeunesse, dans une réalisation sans inspiration ni rythme. En règle générale, un primo réalisateur choisit toujours un sujet fort pour marquer les esprits dès le départ. Ce n’est pas parce que ce film a été présenté au festival de Cannes qu’il mérite toute notre attention.
Je recommande particulièrement ce film aux personnes qui apprécient les films psychologiques, délicats et sensibles. Pendant l'été 1960, dans une banlieue pavillonnaire de l'état du Montana, Joe, un adolescent de 14 ans, solitaire et renfermé, assiste, impuissant, à la déchéance sociale de son père, Jerry, viré du club de golf où il faisait de la maintenance, et au déchirement de ses parents. Profitant du vide laissé par son mari, parti combattre les feux de forêt et risquer sa vie dans les montagnes, Jeanette, la mère, se jette, sans se cacher, dans les bras d'un riche et bedonnant concessionnaire de voitures. Ce film d'apprentissage est, d'abord, un récit de désenchantement. L'adolescent perd, en une saison, toutes ses illusions sur l'amour, la famille et le travail. Voilà un film absolument profond et remarquable.
Quand on voit la bande annonce, on comprend que l'on va voir un film dramatique et triste. C'est tout à fait le cas. C'est un film absolument magnifique et remarquable qui m'a énormément plu. C'est un drame intimiste familial captivant et de toute beauté. Cela parle d'une famille, le père, la mère et leur fils de 14 ans, sur quelques mois, aux Etats Unis, pendant l'année 1960. Les parents sont mariés depuis longtemps, la lassitude s'est installée mais ils tiennent bon. Le gros bouleversement familial va venir suite au licenciement du père, son éloignement provisoire pour un autre nouveau travail et aussi le travail de la mère qu'elle va prendre pour boucler les fins de mois car elle va y rencontrer un autre homme. Leur fils adolescent va subir tout cela, être témoin de l'éclatement familial. On se met bien à la place de toute la famille, on comprend le père, on comprend la mère et bien évidemment le fils. J'ai été très touchée par cette histoire familiale et les souffrances des trois protagonistes. Le film est particulièrement bien réalisé et interprété, c'est profond, sincère, sensible et bouleversant. Aussi c'est très délicat et lent et les environs géographiques sont très beaux. Vous aurez compris que cette histoire m'a énormément plu, touchée et émue.
Cette note est peut être sévère mais elle équivaut au plaisir que j'ai eu en regardant ce film. C’est un siphon qui absorbe 1h45 de votre vie dans un maelstrom d'ennui. Durant la première moitié je me suis forcé à rester dans la salle en espérant que le film décolle. Durant l’autre moitié je suis resté par respect pour les autres spectateurs et ne pas les déranger. On est le spectateur d’une histoire extrêmement banale filmée de la même manière, sans originalité ni audace. Un film doit apporter quelque chose, avoir un sujet intéressant, offrir une esthétique nouvelle, créer de l’émotion auprès du spectateur. Un très bon film rassemble les trois alors que celui-ci n’a rien. Quel dommage !