Vivre avec ce qui n’est plus là. Tour de famille comme numéro de cirque déserté ; pourtant on avance sur une route qui n’en finit jamais, éternelle ligne droite semée d’embûches, un peu de sel par-dessus l’épaule ou dans un bol pour écarter la malchance. Car tout le film repose sur cette conjuration du mauvais sort existentiel au cœur d’une Italie figée dans le temps. Des spectres peuplent ses voies, échos d’un passé toujours présent sans perspective future ; le bol devait descendre la rivière mais reste à quai, la route inverse la trajectoire naturelle des éléments. Blocage généralisé. Mr Universo intrigue par ses protagonistes et la volonté farouche qu’ils placent en la vie ; on les regarde depuis nos fauteuils de cinéma comme des prestations humaines, les acteurs d’un show circassien essoufflé qui perd ses fauves à la manière d’un compte à rebours mortel. Malgré quelques longueurs et une démarche néoréaliste susceptible de rebuter le spectateur, les réalisateurs Tizza Covi et Rainer Frimmel offrent un beau moment de cinéma.
Mister Universo est un film lorgnant beaucoup sur le documentaire avec sa caméra portée près des acteurs pour capter leur spontanéité. Le concept de suivre des professionnels du cirque qui jouent leurs propres rôles est intéressant, mais le résultat manque de réalisme. Il induit également des scènes à rallonge, notamment en voiture. C'est plus un chronique sur la vie du cirque et la famille qui dépeint le temps qui passe ; ce temps qui fait vieillir, qui transforme les métiers et les traditions et qui fait mûrir.
En bref, un film plutôt pas mal, plombé par des longueurs et des scènes qui ont l'air de remplissage.
Très beau "petit" film, une parabole fine avec des acteurs qui jouent naturellement leur propre role dans une fiction qui tourne en road movie, avec des visions fascinantes ( la procession) La bonne humeur et la rêverie servent un sens plus profond autour de l'angoisse de vivre.
Mister Universo est conçue autour d'une série de portraits liés autour de la quête du protagoniste. Explorant le domaine des saltimbanques, les personnages portent chacun en eux un destin brisé. Mister Universo a des allures de documentaires. On sort du schéma classique du cinéma italien grand public et on s'intéresse au versant social d'une minorité. Une belle réussite