Morceaux de vie d'un bobo, même pas caricaturé, non, juste emblématique de l'espèce, "Christian Nielsen". Alors de ce chef-là, c'est très drôle (le bobo à la ville, et à la scène - le sujet est conservateur en chef d'un musée d'"art contemporain" à Stockholm, entendez du n'importe quoi, qui vaut une blinde, parce que "c'est conceptuel, vous savez"...comme ce "The Square", dû à une Sud-Américaine, forcément "bienveillante"). Le premier saura retrouver la jugeote du commun des mortels quand confronté à la réalité, dont il vit ordinairement déconnecté, et à ses petits tracas, comme le vol de portable. Ou pas.... Quand le second s'enferrera dans une com' polémique. Suite de saynètes, plus ou moins bien venues (avec le "happening" de l'homme-singe, sorte de Tarzan, bien sûr, pour ne froisser aucune ligue de vertu antiraciste - pas trop d'audace quand même....en apothéose), pour illustration. C'est beaucoup trop long (2 h 30 !) - on bâille souvent quand on ne rit plus, au second degré, avec la description crue du boboland - en effet, la bien-pensance brute n'est jamais bien loin, quand le pittoresque et le grinçant cèdent la place à la moraline "correctrice", de mise en perspective (l'épisode du gamin rom "justicier"). Une "Palme" qui interroge....car les qualités cinématographiques de ce film scandinavo-franco-allemand (réalisé par un Suédois) ne sautent pas aussi aisément à l'oeil du spectateur moyen qu'elles ont dû le faire pour le jury cannois de Pedro Almodovar....