Comédien de second plan et joueur invétéré, Jacques Sauvageau doit une forte somme à Patenaude, un truand de Montréal et se voit contraint de quitter précipitamment la ville lorsque ce dernier se met en tête de récupérer sa dette. Petit problème : Jacques sortait de scène lorsqu'il a dû s'enfuir et il n'est pas bon de se retrouver en petit costume de scène à la mode du 18ème siècle lorsqu'un bus vous largue dans la nature, en plein hiver canadien, par -30 °C. Heureusement qu'il y a Simon, un homme dans la soixantaine, pour le recueillir sur sa motoneige et pour l'amener chez lui, dans une maison bien chauffée. Apprenant très vite que Jacques est poursuivi par les hommes de Patenaude, Simon, soufrant du cœur, lui propose un deal : le cacher chez lui à condition qu'il l'aide dans la culture de plants de cannabis qu'il a installée dans sa grange. Une grosse somme d'argent est en jeu et Simon voudrait bien pouvoir en disposer pour laisser un héritage substantiel à son fils, avec qui il est fâché et qu'il n'a pas vu depuis plus de 20 ans. Un peu plus tard, Francesca, une jeune femme venue relever le compteur électrique et qui a pu observer la culture illégale, va également se trouver embarquée dans cette culture du cannabis, "achetée" par Simon moyennant un salaire élevé et attirée par Nancy, la belle employée de l'épicerie du village.
Vous aurez compris que "Les mauvaises herbes" cherche à se trouver une place entre thriller et comédie. La comédie est gentillette et le thriller plutôt paresseux. Ce qui arrive à donner à ce film une apparence plutôt sympathique, ce sont les comédiennes et les comédiens et les dialogues en joual (sous-titré en français !) : Emmanuelle Lussier Martinez, qui joue le rôle de Francesca, et Myriam Côté, celui de Nancy, ont peu d'expérience mais beaucoup d'abattage ; les deux comédiens ont, derrière eux, une carrière beaucoup plus conséquente : c'est ainsi que Alexis Martin, qui joue Jacques Sauvageau et qui a écrit le scénario du film avec Louis Bélanger, son réalisateur, a commencé sa carrière en 1980 et, récemment, il était le Conseiller du Premier ministre dans "Guibord s'en va-t-en guerre". Quant à Gilles Renaud, c'est en 1968 qu'il a débuté et il était le comptable et ami de Gabriel Arcand dans le très beau "Le démantèlement". Disposant de cet excellent casting, il est dommage que Louis Bélanger n'ait pas réussi à donner plus de rythme à sa réalisation.