Subventionné par le CNC pour 3 motifs, dont le « Fonds pour la diversité » qui vise à « donner une représentation plus fidèle de la réalité française (…) issus notamment des quartiers prioritaires de la politique de la ville », ce film soulève une question majeure : où est la réalité ? Chaque année, en France, il y a 30 000 immigrés admis au titre du travail (soit autant que pour motif humanitaire), et 90 000 personnes au titre du regroupement familial. Si M. Faucon voulait être factuel, il aurait dû faire venir la famille d’Amin en France, vivre dans une habitation à loyer modérée (40% des immigrés sont hébergés en HLM), et montrer Aicha faire la queue à la CAF et la CPAM. De même, si beaucoup d’étrangers travaillent dans le BTP, ils sont majoritairement de pays slaves, roumains ou portugais -souvent dans des sociétés tenues par des compatriotes et non des « exploiteurs blancs ». Il y a eu des Algériens dans le BTP, mais c’était dans les années 60. Bref, si M. Faucon voulait de la réalité documentaire, il aurait dû nous montrer Amin balayeur, au SMIC et sans pression, comme le chante ironiquement Tiken Jah Fakoly. Enfin, 52% des viols commis à Paris en 2013 et 2014 ont été commis par des étrangers, prioritairement sur des femmes blanches, comme nous le rapporte Le Parisien. En reprenant le cliché de la femme blanche fille facile, entreprenante et avide de sexe, M. Faucon ne fait que nourrir les fantasmes -qui tiennent lieu de mobiles- des violeurs. En un mot, il nourrit les préjugés. Bref, c’est un film de propagande, de propagande immigrationniste, à la lecture marxiste et pour partie racialiste.