L'article 1587 du Code Civil dont les héros de Vive la crise ! entendent bien profiter est le suivant : « À l’égard du vin, de l’huile, et des autres choses que l’on est dans l’usage de goûter avant d’en faire l’achat, il n’y a point de vente tant que l’acheteur ne les a pas goûtées et agréées. » Il a été promulgué en 1804.
Jean-Marie Bigard est l'affiche de Vive la crise ! aux côtés de son épouse, Lola Marois. On a également pu voir la jeune comédienne récemment dans Chacun sa vie de Claude Lelouch. C'est d'ailleurs elle qui a présenté son mari au réalisateur Jean-François Davy.
Une scène a été particulièrement difficile à tourner pour Jean-Marie Bigard ; il devait passer en un temps très court de la colère aux larmes. L'acteur s'est tellement inquiété de ne pas être authentique qu'il apparaît finalement véritablement en colère à l'écran, pour un résultat plus vrai que nature : "Pendant cette minute et demie, j’ai vraiment beaucoup donné. J’ai pris sur moi la détresse du personnage, je me suis laissé emporter par ses émotions. J’étais à ce point pris par la situation, l’émotion, que j’ai lancé un «Ta gueule ! » à la petite serveuse. Une réplique que Jean-François Davy n’avait pas prévue au scénario", se remémore Bigard.
À la lecture du scénario, Jean-Claude Dreyfus s'est immédiatement vu dans le rôle de Montaigne. S'il a fallu attendre deux ans pour que le film se fasse, cette motivation ne s'est jamais démentie pour le comédien : "Ça m’a rappelé Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro dont j’attendais impatiemment le tournage après en avoir vu le story-board. Je m’étais alors dit : « Pourvu qu’ils le fassent, leur film ! ». Exactement l’espoir que je nourrissais envers Vive la crise !", confie Dreyfus.
Particulièrement investi, Jean-Claude Dreyfus s'est laissé aller pour adopter la véritable allure de Montaigne. À tel point que l'acteur affichait 165 kg sur la balance, lui occasionnant des problèmes de santé.
Le personnage de Montaigne rappelle à Jean-Claude Dreyfus un autre rôle qu'il a incarné juste auparavant au théâtre pour une pièce d'Éric-Emmanuel Schmitt : "Ce n’est pas que j’ai particulièrement envie de me retrouver à la rue, mais autant le clochard de Vive la crise ! que celui de La Trahison d’Einstein appellent à des rapports humains « normalisés » entre les gens, plus vrais et sincères. Quelque chose auquel on aspire tous aujourd’hui", déclare le comédien.
Jean-François Davy a eu l'idée de Vive la crise ! à l'été 2008, en pleine crise des subprimes. Conforté par les médias dans l'idée que ça n'allait pas durer, le réalisateur s'est concentré sur d'autres projets. Le sujet s'est finalement imposé après avoir travaillé sur le scénario d'Un court moment d’éternité pendant trois ans. "Une crise toujours en cours ou, plutôt, une mutation profonde de la société. L’affaire de plusieurs décennies. Vive la crise ! reprenait position dans une actualité qu’il n’avait d’ailleurs jamais vraiment quittée", analyse le cinéaste.
Jean-François Davy a eu l'idée de réincarner Montaigne en découvrant un hors-série du Monde dans l'avion vers le Maroc : "Une bonne occasion d’en apprendre davantage sur lui, de me replonger dans sa philosophie. En le lisant, je me suis rendu à l’évidence que ses théories et réflexions sur la société, la religion et l’athéisme restaient aujourd’hui d’actualité", se rappelle le réalisateur.
Jean-François Davy a décidé de situer l'action de Vive la crise ! en 2025 selon une logique politique toute personnelle : "En imaginant un prochain quinquennat guère plus brillant que celui qui s’achève actuellement, on peut envisager que Marine Le Pen soit élue à la Présidence de la République en 2022. On peut tout autant envisager qu’elle ne soit pas à la hauteur de sa fonction et qu’elle finisse par démissionner, par quitter le pouvoir. Vive la crise ! part de cette hypothèse", déclare le réalisateur.
Michel Galabru devait jouer dans Vive la crise !, mais est mort avant le début du tournage. Un choc tel pour Jean-François Davy qu'il a envisagé d'abandonner le projet : "Je me suis repris, consolé dans une certaine mesure par un Michel Aumont formidable", conclut-il.