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    Phantom Thread
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    307 critiques spectateurs

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    NarnoNarno
    NarnoNarno

    39 abonnés 629 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 décembre 2018
    “Phantom Thread“ est à l’image de la création d’une robe d'un grand créateur: la réflexion est longue, le choix des étoffes judicieux, la conception délicate et précise, et le rendu magnifie la personne qui la porte comme celui qui la crée. La relation entre le personnage R.Woodcock et le réalisateur P.T.Anderson est finalement très étroite, tant le savoir-faire millimétré de l’un se mimétise avec le talent de l’autre. On a beau être très loin de la disco rythmée et colorée de “Boogie Nights“ (1997), de la rage d’un “The Will Be Blood“ ou de la folie ambiante qui parcoure la filmographie du grand réalisateur, mais il y a encore dans ce “Phanton Thread“ une force hypnotique qui impose au spectateur une attention constante. Contrairement aux autres oeuvres de P.T.Anderson, ici tout est feutré, calme, toujours rigoureux et précis, et en fait sans doute son film le plus « grand-public » et le plus accessible. Plus encore que la réalisation pointilleuse qui ne laisse aucun détail au hasard, “Phantom Thread“ brille également par son histoire d’amour qu’on estime impossible mais dont l’impasse tant attendue se fait attendre. Elle est magnifiée par 2 personnages au tempérament fort, jouée magistralement par D.Day Lewis (encore en lice pour être le meilleur acteur du monde) et celle qui lui tient tête avec une grâce étonnante et déterminée, l’étonnante surprise de V.Krieps. Les dialogues, les gestes et leurs regards: tout est calibré pour une intensité forte et mesurée. Le film s’apprécie avec le temps de sa vision, ce qui peut laisser certains spectateurs sur les coutures externes en lui reprochant ses lenteurs et la minceur de son histoire, Mais ceux qui se laisseront vêtir par ce film de haute-couture, s’apprêteront avec élégance pour passer un moment délicat de très beau cinéma.
    tristan stelitano
    tristan stelitano

    60 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 novembre 2018
    Après son incroyable performance sous les traits d'Abraham Lincoln, dans le biopic de Steven Spielberg en 2012, Daniel Day-Lewis se glisse encore une fois dans un rôle fait sur mesure, cette-fois-ci sous les traits de Reynolds Woodcock, un couturier londonien à la fois enfantin, glacial et tyrannique. Sa rencontre avec Alma va bouleversée sa routine habituelle : Il ne pense qu’à son art et à sa mère, vit en permanence avec sa sœur, qui prend un malin plaisir à se débarrasser de ses conquêtes lorsqu’il s’en lasse. Mais la jeune Alma (Vicky Krieps), diffère de toutes les autres. Leurs dualité est au cœur du film : entre la séduction, la muflerie et chaque humiliation provoqué par Reynolds ne fait que renforcer la résistance d' Alma ce qui lui vaut des attitudes et des répliques de plus en plus blessantes. Et se qui fonctionne et qui rend cette idylle particulièrement touchante, ce sont chaque décision qu'elle prend pour ne pas perdre cet être à la fois irréprochable, figé et si troublé par la vie. C'est un étrange couple que forme avec complexité un célèbre couturier et une serveuse d'auberge que le cinéaste réussit à mettre en scène remarquablement. Il reconstitue avec minutie cette Angleterre fortunée des années 50, les choix de cadrage et les effets de lumières font de ce long-métrage une véritable œuvre picturale, en hommage à un cinéma romanesque so british mais aussi parfois à celui d' Alfred Hitchcok : cette insistance à filmer la nourriture qui joue aussi un rôle essentielle, avec des couleurs parfois assez sombres(notamment les omelettes aux champignons) qui transforme ce qui ressemble magnifiquement à un postulat romantique des plus classiques en thriller psychologique bien plus retors qu’il n’y paraît. Il y a presque une dramaturgie " criminel " dans cette surprenante histoire. Mais ce couple que l’art réunit et que le quotidien sépare, il a l’insolence de célébrer la passion, la démesure, l’amour fou qui se nourrit de tout, même du sadomasochisme, pour exister encore et toujours. Daniel Day-Lewis est sans aucun doute le pilier du film dans le rôle de ce couturier monomaniaque et obsédé par les codes de la haute bourgeoisie, et qui fait face à une Vicky Krieps qui se révèle avec talent dans ce passionnant long-métrage. C'est peut-être le dernier film de Daniel Day-Lewis puisqu’il a récemment annoncé prendre sa retraite. Rien à dire là-dessus, après tout il a un très beau parcours, il a remporter de nombreux oscars, donc si sa carrière doit finir ainsi, elle est juste bien méritée. " Phantom Thread " possède une direction artistique à la fois asphyxiant et soignée, qui rend souvent hommage à l'art expressionniste, mais possède un suspense fulgurant qui retient notre souffle pendant deux heures. Un grand film romanesque et dramatique qui offre un spectacle à la fois sensuelle et passionnant, qui fait souvent preuve d' audace, faisant de cette œuvre un tournant magistral supplémentaire dans l'histoire du septième art.
    Last Action Zero
    Last Action Zero

    71 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 novembre 2018
    On a du mal croire, que c'est fait par le même auteur, qui a pondu le pétaradant Boogie Night, que par ailleurs j'adore. Toujours de la virtuosité et de la maitrise dans la mise en scène. Mais que de raffinement et de subtilité, dans ces discrètes images d'esthète. Une grande maturité. Presque de l'humilité. Le rythme est tranquille et millimétré, pas intensément passionnant. Surement à l'image de la vie austère et maniaque, que mène ce vieil artisan quasiment ascète. Pourtant, malgré la nonchalance de la narration, jusqu'au "twist" final, je n'ai pas vu passer les deux heures. Un film certes calme et tout en sobriété. Mais pas réellement ennuyeux. Un concept original. Une d'histoire d'amour romanesque et romantique, pourtant traité avec réalisme et froideur. Mais surtout, avec tension et suspens, comme un thriller psychologique, à travers une espèce de dramatique et dangereuse lutte de pouvoir. Le scénario joue avec notre cinéphilie des clichés, nous prenant régulièrement à contre-pied, lorsqu'on s'imagine face à des situations attendus. spoiler: Et cette idée de jouer la surprise, sur un duo de névroses qui se complètent, pour servir de base intime aux fondations d'un couple, jusqu'à la fin, je ne l'ai pas vu venir. Un homme du monde ultra sensible, immense artiste snob et narcissique, atteint d'un syndrome de Münchausen, qui rencontre son âme sœur dans sa muse du moment. Une belle prolo ingénu, ignorante, et un peu gauche. Mais aussi un peu sorcière, et qui apprend vite. Et qui développe un Münchausen par procuration, seulement pour lui plaire et par amour pour lui. Il fallait y penser. C'est plutôt tordu, malsain, et perverse. Mais très bien vu.
    à l'époque de sa sortie en salle, on a loué les qualités d'interprétations de Daniel Day-Lewis dans ce film. J'en aurait fait tout autant, si ce n'est plus encore, pour celles de Vicky Krieps, qui restera pour moi, la découverte la plus épatante de ce malicieux film de grande classe. à voir au moins une fois. Pour ma part, ce film étant assez loin de ma cinéphilie habituelle, ça sera la seule. Bien que, au vu des nombreux non dits et détails floues de cette histoire, je reste persuadé qu'il ne soit pas inintéressant en deuxième lecture. Je connais des films qui cachent des indices, dans leurs flot soutenu d'image ou de dialogue, que l'on peut aisément louper par manque d'attention. Mais un film tellement économe et posé, qu'on en arrive à passer à coté d'importants détails d'intrigues, distrait par une fausse impression de banalité, c'est pour moi une première.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 4 novembre 2018
    Très déçu par ce Paul Thomas Anderson.

    L'histoire est d'une lenteur et d'un ennuie sans égal. Pour faire simple, il ne se passe rien. Tout le long, on a le couturier qui est simplement insupportable et sa femme qui s'ennuie et essaye de le motiver un peu. Cette phrase a elle seule résume 2h de film ; pas une seule note d'humour ou même de quoi que ce soit de positif, littéralement aucun rebondissement, aucune intrigue digne de ce nom.. Un court-métrage étalé sur 2h. Et pour couronner le tout, la fin est simplement ridicule, elle n'a aucun sens.

    La musique est difficile à supporter, aussi léthargique que tout le reste, tout en gardant un côté oppressant, comme seule la musique classique sait faire.
    Ce qui se traduit par une atmosphère pesante au possible, dépressive et fade.

    Les acteurs sont bons, rien à redire, mais c'est loin d'être suffisant pour sauver le film du naufrage.

    0.5/5 Je regardes un film chaque soir et ça fait très longtemps que je n'avais pas vu un navet pareil.
    Didier L
    Didier L

    35 abonnés 222 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 septembre 2018
    Telle la fascination exercée par un tissu en soie, son chatoiement, la finesse de son grain, sa douceur, sa solidité, "Phantom thread" tisse inexorablement sa toile dès les premières images, les premiers échanges de dialogue éblouissants et fascine le spectateur. Paul Thomas Anderson livre son film le plus abouti tant au niveau de la richesse et la perversité de son scénario que par l'élégance racée de sa mise en scène, la splendeur de ses plans et de sa lumiere, le raffinement de la musique. Si Daniel Day Lewis prouve, une fois de plus, qu'il est assurément le plus grand comédien au monde, Vicky Krieps (qui n'est pas sans rappeler quelquefois l'immense Meryl Streep) et Lesley Manville, dont le duo atteint des sommets de trouble et de perfidie, sont les véritables découvertes de ce film spectral et l'un des sommets de l'année cinéma 2018.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 septembre 2018
    Terriblement long et sans intérêt, c'est un drame de perdre plus de 2h pour ça... Je ne comprend pas la bonne notation...
    Théo Pouillet
    Théo Pouillet

    6 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 octobre 2019
    Malgré une réalisation et une mise en scène poussé au plus réaliste,
    le dernier film de Paul Thomas Anderson n'a pas su m'embarquer comme il se doit dans une histoire d'amour à la fois chic et torturé par le manque d'une mère.
    On notera quand même l'immense souci du détail et une mise e scène quasi parfaite qui nous immerge au plus près de la vie dès ses personnages atypiques.
    fooker95
    fooker95

    4 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 août 2018
    L’histoire est peu intéressante et les personnages principaux pas très attachants, mais par une réalisation impeccable qui soigne les moindres détails du tableau et par le jeu de Daniel Day Lewis, le film arrive à captiver et nous entraîner progressivement dans son curieux univers. Il y a là dedans bien plus d’humour qu’il n’y parait au premier abord, et de tendresse, c’est une agréable surprise. La précision de la réalisation traduit magnifiquement la maniaquerie obsessive du styliste. Et puis sa vulnérabilité touchante. Car la relation sado-maso n’est pas dans le sens auquel on s’attend tout d’abord
    A G.
    A G.

    2 abonnés 36 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 août 2018
    Film parfait, assez lent, mais réussi. Le personnage du couturier est en fait un sacré pervers narcissique!!!!! Personne ne soulève ce point, c'est bizarre. Il a un égo énorme, est imbuvable, aucune empathie, est abject avec les autres, méprisant, glauque, destructeur... Evidemment sa victime est une jeune femme qui ne s'aime pas, qui cherche à exister, tant pis si c'est à travers les yeux d'un "artiste" certes talentueux, mais dont le côté humain est détestable. Le fait d'être excellent dans ses œuvres donne-t'il le droit d'être odieux? Non. Beaucoup de grands personnages sont admirés pour leurs œuvres mais il faut différencier le "génie" de "l'humain". Si cet homme là n'était pas grand couturier, il ne serait qu'une ordure qu'elle ne considèrerait même pas une seconde. J'espère.
    Elle retournera quand même un peu les choses, trouvant peut-être son compte finalement dans cette relation cannibale et parasite. C'est tout sauf de l'amour.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    113 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 août 2018
    Oscar amplement mérité pour les costumes et excellente dernière et regrettable interprétation de Daniel Day Lewis. La mise en scène de Paul Thomas Anderson est douce et la musique de Jonny Greenwood nous entraine merveilleusement dans cette drôle d'histoire d'amour d'un costumier renommé avec cette jeune serveuse à la silhouette parfaite. Un très beau film qui dénote un peu dans la filmographie de ce réalisateur mais mérite toutes les félicitations pour tout le travail accompli...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 novembre 2018
    Une réalisation de chef d’orchestre que j’ai assisté, mené à la baguette tel un concert d’opéra et de musique classique millimétré. L’homme présenté est exigeant dans son travail professionnel de haute couture et intransigeant envers ses proches, il montre sa capacité à aimer les choses de la vie, l’amour frénétique pour ralentir la cadence longuement attendue. Le cinéma de Paul Thomas Anderson est contemplatif dans une mise en scène pas si ennuyeuse que ça, un chef-d’œuvre envoûtant.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 178 abonnés 4 173 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 juillet 2018
    Auteur et réalisateur exigeant au caractère indépendant qui n'oublie toutefois jamais ce qu'il doit aux maîtres qu'il s'est choisis (Stanley Kubrick, Robert Altman et Jonathan Demme), Paul Thomas Anderson livre sans doute avec "Phantom Thread" le film qui lui ressemble le plus. Reynolds Woodcock, couturier renommé vaguement inspiré de Cristóbal Balanciaga interprété par Daniel Day Lewis porte en lui tous les stigmates de l'artiste entièrement tourné vers son art dont la vie personnelle est ordonnée autour de la peur panique que la source si fragile de la créativité finisse par se tarir. Daniel Day Lewis qui doit son deuxième Oscar à sa collaboration avec Paul Thomas Anderson sur "There will be blood" (2008) et qui a annoncé que "Phantom Thread" serait son dernier film ne pouvait rêver sortie plus représentative de l'expression artistique qui fut la sienne tout au long des 21 longs métrages qui jalonnent sa prestigieuse carrière. La méticulosité liée au métier de couturier pouvait aussi résonner à l'esprit de Day Lewis qui après "The boxer" de Jim Sheridan en 1997 avait pris une première retraite pour se former à Florence au métier de cordonnier. Dans la grande maison bourgeoise de Londres transformée en atelier se pressent en ces années 1950 toutes les célébrités et têtes couronnées d'Europe afin que le génial couturier ajuste à leurs corps les somptueux tissus qu'il découpe et assemble pour en faire des pièces uniques. Sa sœur Cyril (Lesley Manville) veille depuis les débuts aux détails logistiques mais est aussi en charge de la précieuse tranquillité d'esprit évoquée plus haut. Elle est aussi à la manœuvre pour initier les nombreuses jeunes conquêtes de son frère à ses manies et obsessions mais aussi pour leur montrer la sortie quand celui-ci commence à montrer des signes de lassitude qui succèdent rapidement à une nervosité possiblement nuisible au travail. Quand il tombe sous le charme d'Alma (Vicky Krieps), jeune serveuse d'un restaurant où il a ses habitudes, Reynolds met sans le savoir le pied dans une relation qui va profondément bouleverser sa trajectoire au moment même où son aura commence à être grignotée par de jeunes couturiers plus novateurs. La relation de Pygmalion qui s'instaure tout d'abord selon un rituel parfaitement rodé est magnifiquement exposée par Thomas Anderson qui montre dans une scène fascinante de sensualité comment Alma avant toute relation charnelle doit d'abord en passer par l'atelier de travail du maître qui sous les yeux complices de sa sœur façonne le modèle à sa convenance. Mais "Phantom Thread" comme son titre l'indique nous parle d'un fil invisible, celui que tisse patiemment Alma pour ramener Reynolds dans le monde des vivants, l'aidant à son insu à accepter l'indicible déclin de son inspiration que lui et sa sœur n'ont pas su voir approcher. Toujours soucieux de maîtriser le maximum de paramètres de chacun de ses films, Thomas Anderson occupe exceptionnellement le poste de chef opérateur. Ainsi la relation entre son acteur qu'il accompagne pour son dernier travail ne sera trahie par aucun filtre. Le résultat est saisissant de perfection esthétique encore renforcée par la musique de Johnny Greenwood, le guitariste et compositeur de Radiohead fidèle au réalisateur depuis "There will be blood". Certains ont parlé de conte pour décrire l'atmosphère de "Phantom Thread", Paul Thomas Anderson n'a pas démenti tout comme il n'a pas contesté la parenté avec le "Rebecca" d'Alfred Hitchcock. Par contre l'allusion au couturier espagnol Cristóbal Balanciaga (1895-1972) évoquée par le réalisateur lui-même est sans doute un subterfuge utilisé pour ne pas nous dire directement que Reynolds Woodcock n'est en réalité personne d'autre que Paul Thomas Anderson.
    mood8moody
    mood8moody

    4 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 juillet 2018
    J'ai tenu environ 1 heure, si j'avais été dans des conditions approprié, je me serais peut-être endormi me laissant bercé par le piano malheureusement mixé avec une bonne grosse sciatique, j'ai l'impression d'avoir subit une séance de torture, le film et l'ennui ayant amplifié mes symptômes. Aussi ennuyeux qu'un long discours de départ en retraite, je crois que c'était une des heure les plus longues de ma vie. Je pense qu'obligé quelqu'un à regarder ce film en boucle pendant quelque jours forcerait n'importe qui à avouer n'importe quoi. Donc je ne dirais pas que ce film est inutile.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 août 2019
    J'avoue que j'ai longuement hésité à le voir, la bande-annonce ne m'ayant pas beaucoup séduit. Et bien, comme quoi, certains font parfois mal leur travail alors qu'ils ont tout pour réussir. Car « Phantom Thread », c'est un sacré film. Il est pourtant peu dire que je ne m'intéresse pas beaucoup à la haute couture, mais Paul Thomas Anderson, par le brio de sa réalisation, rend cet univers presque fascinant, notamment grâce au travail d'écriture exceptionnel réalisé sur les personnages. Ça n'a l'air de rien, mais la subtilité avec laquelle il lie le destin de chacun est absolument brillant, chaque mot, chaque scène amenant à une évolution de la situation, à un regard nouveau porté sur chacun. C'est une œuvre en mouvement constant, évoluant perpétuellement vers un dénouement que l'on pense imaginer, ce qui ne sera en définitive pas du tout le cas... Beaucoup de chose auraient dû m'ennuyer, et hormis peut-être dans les tout derniers instants, cela n'a jamais été le cas. Mais cette complexité, cette intelligence dans le regard est surtout magnifié par une réalisation majestueuse au possible, d'une sophistication extrême sachant créer insidieusement le malaise, certains moments s'avérant d'une cruauté assez douloureuse. Ce qui est dû en très grande partie à la personnalité terriblement dure de Reynolds, incarné par un brillant Daniel Day-Lewis (ce qui deviendrait presque un pléonasme). Il est à la fois fascinant et régulièrement indéfendable, perfectionniste maladif jusqu'au-boutiste : évidemment, difficile de ne pas y voir un parallèle avec l'approche qu'a le comédien de son métier... Mais la révélation du film est sans aucun doute Vicky Krieps : elle parvient presque à faire jeu égal avec la légende, ce qui n'est pas peu dire. « Phantom Thread » n'est pas un titre aimable, ce n'est pas le but. Pourtant, il est parfois capable de dégager un romantisme inattendu, presque intense : c'est une histoire d'amour (vraiment) pas comme les autres, ce n'est pas pour autant que ça n'en est pas une. En tout cas, voilà clairement l'un des titres qui m'aura fait le plus forte impression cette année : à ne pas manquer.
    Ewen Blake
    Ewen Blake

    154 abonnés 1 196 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juin 2018
    Alors oui c'est du grand cinéma : sublime Londres des années 50 ,dialogues ciselés aux nombreuses fulgurances, trio d'acteurs exceptionnels, piano plus angoissant qu'un violon déchiré. mise en scène millimétrée, chef d'oeuvre d'élégance, masterpiece tout court, Anderson est un génie. Il n'empêche j'ai eu beaucoup de mal avec Phantom Thread. D'abord parce que je n'ai pu m'empêcher d'avoir un jugement moral sur les premières scènes faisant l'apologie de la prédation des classes sociales dominantes sur les pauvres. D'autant qu'Anderson échoue (au départ) à rendre charismatique son héros. Au restaurant on voit plutôt un vieux détraqué épais comme un fil de fer qui commande un kilo de bidoche et se fourre dans la poche une feuille avec l'écriture d'une minette qui pourrait être sa fille avant de nous avouer qu'il a une mèche de cheveux de sa moman piquée dans sa redingote. Je comprend que tout le sens du film est justement de montrer que la muse n'est pas qu'une serveuse et que l'emprise de la relation va progressivement basculer, il n'empêche, la mise en valeur du riche (et non de la personne) m'a mis mal à l'aise. J'ai aussi eu du mal avec le métier. Je ne trouve rien de beau, de désirable dans la haute couture, c'est un métier qui n'a pour fonction que le prestige social et consacre le culte de l'objet. Payer une robe 20 000€ représente probablement le luxe ultime et le moyen de se sentir unique mais il n'a rien à voir avec l'amour de l'art. Et donc avec le cinéma dont je lis qu'il serait la métaphore. J'ai enfin eu du mal à suivre dans l'évolution de la relation pourquoi, nos tourtereaux finissent par se complaire dans une liaison sado-masochiste d'aristo raffinée. Un beau morceau de cinéma donc mais dont les ressorts ne m'ont pas permis d'y plonger.
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