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    Phantom Thread
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    307 critiques spectateurs

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    Reverdy
    Reverdy

    20 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 février 2018
    Film fou sous des airs relativement sages. L'histoire d'un couple : une fille Alma, ce qui signifie âme en espagnol, et puis un créateur, un artiste, Woodcock. Paul Thomas Anderson réfléchit sur le couple, ses carcans, mais aussi ses possibilités : la difficulté de vivre à deux, et la grâce à certains moments. D'autant plus que Woodcock est un ascète difficile à vivre : il est très ritualiste et a des habitudes de vieux garçon ; c'est surtout un grand travailleur, obsédé par ses créations. C'est au fond une réflexion sur la création, sur l'amour, et sur les fantômes qui habitent nos vies, et nous-mêmes. Il est difficile dans le couple de ne pas être dans le rapport de force : on a peut-être besoin de quelqu'un qui nous résiste. Nous sommes un peu tous des Woodcock.
    ATON2512
    ATON2512

    58 abonnés 1 126 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 février 2018
    Le dernier film de Paul Thomas Anderson (2018) traite autant avec brio de la création que d'une passion amoureuse quelque peu dangereuse . Très bien documenté sur le processus de la créationtion de mode . Le film nous donne à voir la vie de près d'une grande maison de couture et de tout le milieu et gotha des puissants qui tourne autour de ce milieu de la très haute couture. Avec un portrait sans concession dun milieu sinon décadant , du moins qui se croit une élite . Comme un portrait dûr et sans concession d'un homme que seule sa passion créative habite au risque de détruire tous ceux qui vivent avec . En cela le film est une réussite. Comme la description toute en finesse de cette liasion amoureuse excessive . Le seul grand bémol et pas des moindres est la longueur du film . Très bien interprétté notamment par Daniel DAY-LEWIS (dans son dernier film), Vicky KRIEPS et Lesley MANVILLE .
    domit64
    domit64

    50 abonnés 257 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2018
    Petit joyau, c’est beau, c’est lent, ce film se déguste au fil des images...
    « Phamtom thread » pourrait se traduire par « le fil fantôme », on peut aussi y voir le fil de l’amour frustré d’un grand couturier pour une jeune fille, frustré par sa rigueur et sa rigidité professionnelle et par la présence constante et pesante de sa sœur et le fil de l’amour violent, passionné, inconditionnel que cette jeune femme lui porte. Parviendrait-elle à rendre à cet amour le fil exclusif qu’elle souhaite ? C’est le fil conducteur de ce film.
    Un jeu d’acteurs exceptionnel.
    Je conseille mais précise que ma fille s’est ennuyée. La langueur n’est plus appréciée.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 329 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 février 2018
    D’accord c’est du cinéma assez élégant et sophistiqué, le tout agrémenté de jolies violoneries… Mais bon, tout ça pour quoi ? Tout ça juste au service d’une illustration de relation amoureuse malsaine ? Alors après, entendons-nous bien : en soi ce n’est pas un problème de prendre pour sujet une relation amoureuse malsaine. Me concernant, ça m’ait déjà arrivé d’y retrouver mon compte, comme ce fut le cas par exemple avec « Match Point ». Mais par contre, poser ainsi une relation qui – dès le départ ! – révèle déjà tous ses travers, moi personnellement je ne comprends pas le but de la démarche. Alors après – je ne sais pas – ça dépend peut-être de la sensibilité de chacun, mais moi – dès la première rencontre – j’ai envie de foutre ma main dans la face du personnage incarné par Daniel Day Lewis : Reynolds. Mais vas-y je t’en prie ! Drague là en lui pourrissant son service ! Prends-lui son calepin des mains sans lui demander son avis ! C’est si sexy d’avoir affaire à un sexagénaire qui parle comme un psychopathe et qui cherche dès la première rencontre à foutre les gens dans la mouise ! C’est si sexy de tremper ses doigts dans le pot à sauce sans demander l’avis à personne ! C’est si sexy de forcer les gens à retirer leur rouge à lèvres parce que mônsieur n’aime pas ! Si sexy de rouler à toute blinde dans ta voiture de kéké, risquant la vie de tout le monde ! Le pire, c’est que cette démarche m’échappe d’autant plus que le film a conscience de la nature perverse de Reynolds. D’ailleurs – et c’est d’autant plus frustrant – mais pour moi la scène des premières mesures avait vraiment quelque-chose d’intéressant. spoiler: Voir comment le personnage d’Alma considère ce moment comme un jeu sensuel de séduction alors que l’autre bourricot de Reynolds ne s’intéresse qu’à ses mesures, passant son temps à la dénigrer et à la désexualiser, ça oui c’est super bien mené et c’est super intéressant. Surtout que l’ami Anderson ne manque pas de mêler des plans très charnels d’un côté, où les mains du couturier frôlent la peau du modèle à fleur d’objectif, et de l’autre ces moments de gêne qui montrent bien à quel point on dénigre l’intimité et la sensibilité d’Alma.
    Bref, il y avait bien quelque-chose à tirer de tout ça – mais comment voulez-vous que j’arrive à me projeter dans cet univers là si tous les personnages de ce film finissent par m’horripiler ?! Parce que bon, ça commence avec Reynolds et sa sœur bien sûr, mais au très rapidement j’avoue que j’ai vite commencé à m’exaspérer d’Alma à son tour ! Après la scène des mesures, mais comment tu peux encore vouloir rester ? C’est si manifeste que ce mec-là ne te traite que comme un corps et qu’il ne t’aime que lorsque tu portes ses créations ! Au-delà de ça il n’exprime rien ! Ce mec c’est juste la réincarnation de Josef Mengele mais en couturier ! Mais quand tu remarques ça chez quelqu’un, ta première réaction ça doit être de te BARRER ! Mais non, cruchette elle préfère rester ! Et pourquoi ? Bah parce que lorsqu’elle porte de jolies robes… eh bah elle se trouve jolie ! Oui ! Le film ose nous dire ça ! Et moi là-dedans je suis sensé faire quoi de ce personnage totalement superficiel et dénué de toute lucidité ? Je suis sensé me prendre d’affection pour elle parce qu’elle est amoureuse ?! Non mais WHAT ?! Alors je ne sais pas pour les autres mais chez moi, ce genre de démarche, c’est juste mort de chez mort !! Déjà au bout d’une seule demi-heure, toutes les aiguilles dans mon cerveau étaient en bout de jauge. Et mon grand désespoir c’est que – malheureusement – tout le film n’est qu’une sempiternelle réillustration permanente de cette situation là. Alors OK, à chaque fois ça monte un peu plus d’un cran. Mais bon, vu que moi j’avais déjà atteint mon seuil de tolérance maximum depuis un petit moment, j’avais juste l’impression d’enchainer répétition sur répétition. Pour moi le film pouvait durer trois-quarts d’heures de moins ou trois quarts d’heures de plus, en termes de cohérence scénaristique ça n’aurait rien changé. Alors après, c’est vrai : oui c’est beau ; et oui parfois c’est malin. Mais oui aussi, c’est quand même bien usant, mal équilibré et globalement mal pensé. Alors franchement je ne sais pas comment l’ami Paul Thomas Anderson a pu penser à un moment que ce genre de récit avait de quoi séduire un public. Moi ça me laisse un peu sur mon séant. J’aurais pourtant bien des éléments d’explication, mais ils ne sont pas très flatteurs pour l’ami Paul Thomas. Parce que bon, il y a quand même des moments où je me dis que s'il trouvait ça intéressant c'était parce que Reynolds c'était un peu lui, comme Dieu dans « Mother ! » c’était un peu Aronofsky ! (Oui, ces mecs sont d’une modestie…) Eh bah franchement, j’espère vraiment que ce n’est pas ça. Parce que si le but de l’ami PTA était de confesser ce génie qui le rendait si magnifique et si cruel à la fois eh bah c’est loupé pour moi. Moi ce qui m'a sauté aux yeux concernant REeynolds, c'est qu'il était surtout totalement égocentrique et insensible à l'humain. Et personnellement, aucun film ne parviendra jamais à me convaincre que le génie se fait parfois au prix de la décence et du respect d'autrui. Bon alors après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    dimah
    dimah

    15 abonnés 99 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 février 2018
    inintéressant, gloire au pervers narcissique et aux empoisonneuse ! Trop long , hors temps , malsain
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 19 février 2018
    L'amour comme oubli de soi exige aussi que l'autre s'oublie en soi. Alma, la serveuse d'un village anglais, se laisse habiller, modeler par Reynold, le grand couturier exigeant hanté par sa mère. Mais Reynold, disons plutôt Mr Woodcock, il n'est pas correct d'appeler un tel personnage par son prénom, refuse de s'abandonner à Alma ou alors seulement dans des moments de grandes détresses morales ou physiques. Le film se structure autour de ce va et vient, la passion de l'une pour un homme et un monde de la haute couture fascinant d'ordre et d'éclat, celui et l'irresistible passion de l'autre malgré, ou parce que, le dérèglement qu'Alma exige. On penserait à tort qu'elle est un personnage sans caractère. Ce film est impeccable,.
    clamarch
    clamarch

    12 abonnés 217 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 février 2018
    Quelle déception ! J'attendais ce grand acteur au service d'une histoire forte comme l'ont été quasiment tous ces films. L'histoire est vide, et le titre est pour finir évocateur : il n'y a pas de fil conducteur. Dommage pour tous ces acteurs excellents. Une scène , vers la fin, dans la cuisine, mérite le détour mais 2h....c'est long...
    Top of the World
    Top of the World

    67 abonnés 153 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2018
    Attention, cette critique dévoile des éléments essentiels de l'intrigue. Pour la première fois, le Californien PTA tourne hors de ses frontières avec Phantom Thread, et renonce donc à son habitude de dresser le portrait d'une certaine Amérique dans un lieu et un temps donnés. L'Angleterre des 1950's semble n'intéresser le réalisateur que par sa faculté à produire une aristocratie presque caricaturalement hautaine et raffinée (les quelques "fuck" prononcés résonnent ici comme des coups de tonnerre) et incarnée en cela par l'élocution brillamment emphatique de Day-Lewis, à laquelle s'oppose la voix, à la fois ferme dans son ton et hésitante de par son léger accent, de la révélation Vicky Krieps, dont le charme quelque peu disgracieux confirme la singularité du regard d'Anderson, entre distance et fascination, sur ses acteurs. Entre eux deux s'intercale le personnage de la sœur du couturier, interprétée par une Lesley Manville impeccablement glaciale en femme dont l'autorité se trouve progressivement sapée par la relation dévorante qui s'établit entre l'artiste-démiurge et la muse a priori soumise. A priori seulement, car comme toujours chez le cinéaste, le dominé peut subitement devenir dominant, dans une inversion du rapport dont on ne sait pas toujours si elle est consentie : "Tell me, what is the nature of my game ?" demande sournoisement Woodcock, citant avant l'heure Sympathy for the Devil (titre qui n'aurait peut-être pas été inopportun ici). Il s'agit pour les deux protagonistes de découvrir ensemble ce jeu, d'en définir les règles, de faire l'apprentissage d'une relation de couple fondée sur de brutaux rapports de force. Il faut pour cela se mettre soi-même en scène, se trouver des modèles - Pygmalion et Galatée (évidemment) d'abord, puis intuition géniale de montrer Woodcock se voyant tel Orphée, prince de l'élégance et du bon goût, sauver son Eurydice tombée dans les Enfers de la vulgarité lors de la scène de fête du Nouvel An. C'est après qu'elle l'ait empoisonné que Woodcock demande Alma en mariage, et c'est lorsqu'elle recommence qu'il comprend qu'elle sait mieux que lui ce qu'il désire vraiment ("Kiss me my girl, before I'm sick" : réplique à la puissance dévastatrice) ; qu'ils s'aiment (au sens de "s'apprécier") ou non importe finalement peu, puisqu'ils dépendent l'un de l'autre. À la fois saturé de luxe, de blancheur éblouissante (la photographie signée Anderson himself est splendide) et de la musique obsédante de Jonny Greenwood, et minimaliste de par son scénario et sa façon d'enfermer ses personnages dans des lieux confinés, Phantom Thread a sans doute conservé quelques secrets thématiques dans la doublure de ses indispensables revisionnages, et s'affirme comme une nouvelle preuve éclatante de la capacité d'Anderson à produire des films dont l'ambition et la maturité n'ont que peu d'équivalent dans le cinéma contemporain.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2018
    Paul Thomas Anderson fait partie de ces cinéastes qui semblent comme obsédés par un seul sujet et qui l’explorent, de film en film, sous tous les aspects (et l’on pourrait ajouter : sous toutes les coutures, à l’occasion de cette nouvelle œuvre qui met en scène un grand couturier londonien des années 50). Le réalisateur sonde donc, dans ses films, le plus souvent, les rapports de deux individus qui paraissent, au premier abord, se définir selon les registres de domination et de soumission. Mais chez Paul Thomas Anderson, les apparences sont trompeuses, les cartes se brouillent, les rapports de personne à personne se révèlent bien plus complexes que ce qui apparaissait dans un premier temps.
    Plus que jamais, avec ce film, le cinéaste nous emporte vers l’inattendu, vers ce que rien ne laissait présager au départ, nous faisant, petit à petit, entrevoir les réalités embrouillées des cœurs humains. Dans le Londres des années 50 donc, le couturier Reynold Woodcock (Daniel Day Lewis) et sa sœur Cyril (Lesley Manville) règnent en maître sur la mode britannique, habillant la famille royale et quantité d’autres fortunes. Or voilà que le grand créateur jette son dévolu sur Alma (Vicky Krieps), une serveuse rencontrée dans un restaurant. Il la séduit et l’intronise bientôt comme une sorte de muse. Une scène où le couturier prend les mensurations d’Alma donne le sentiment qu’il fait d’elle sa chose, son objet. Très vite d’ailleurs, il donne l’impression de dominer, d’obliger tout le monde (et, bien sûr, Alma) à obéir à ses quatre volontés, sinon à ses moindres caprices.
    Or cette première appréciation des protagonistes se révèle trompeuse, fallacieuse. Les rapports entre le couturier et sa muse évoluent, se transforment, faisant apparaître de nouvelles facettes et des désirs insoupçonnés. Non, Alma n’est pas l’inspiratrice soumise d’un grand créateur de mode, elle est bien plus que cela, elle est une femme qui veut trouver des moyens de vivre et qui, pour ce faire, est capable d’user de moyens illicites et dangereux. Quant à Reynold, obsédé par le fantôme de sa mère, il n’est, en fin de compte, que fragilité. Ce que raconte Paul Thomas Anderson n’est rien d’autre qu’une histoire d’amour, une histoire certes tordue, mais une histoire d’amour quand même. Et comme son talent de cinéaste est immense, rappelant le meilleur Hitchcock, la fascination est au rendez-vous.
    marc C.
    marc C.

    27 abonnés 92 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 février 2018
    A mon avis l'élément le plus important du film est l 'interprétation éblouissante de Lesley Manville dans le role de cyril(la sœur du couturier).
    Pour le reste ce film est beaucoup trop long et lent,on s'ennuie tres vite de plus l'ensemble parait peu crédible.
    Au vu des excellentes critiques de nombreuses choses m'ont probablement échappé ?? ....
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 février 2018
    Paul Thomas Anderson est de ces fascinants cinéastes à la filmographie quasi-intégralement composée de grands films souvent devenus cultes. Les attentes autour de son dernier né sont donc gargantuesques surtout que ce Phantom Thread pourrait s'imposer dans une mouvance plus mineure de son cinéma. En 2002, après avoir achevé sa trilogie chorale existentialiste avec l'immense Magnolia qui suivait le sympathique Hard Eight et le très bon Boogie Night, Anderson faisait une pause en s'attaquant à une rom-com atypique mais plus discrète au sein de son oeuvre. Comme un point final en forme de parenthèse à son premier triptyque. Phantom Thread est le successeur de son Punch-Drunk Love, venant marqué le point final et la parenthèse après sa fabuleuse trilogie sur l'Amérique.

    A l'image de Punch-Drunk Love, c'est d'une romance qu'il va s'agir ici sauf que Paul Thomas Anderson va la traiter avec le même souffle désespéré et mélancolique qui traversait ses grandioses There Will Be Blood et Inherent Vice, et son un peu moins bon The Master. Phantom Thread s'impose donc comme la continuité mais aussi le renouveau nécessaire à son cinéma. Changeant de décors pour provisoirement quitter l'Amérique et ses dérives et nous plonger dans une Angleterre mondaine en quête de chic et d'une perfection illusoire. Récit empli de faux semblant qui présente l'amour comme une lutte acharnée pour gagner les faveurs de l'autre, où la cruauté devient le maître mot. Amour et haine, souffrance et plaisir devenant des notions qui s'entremêlent pour ne former qu'un tout obsessionnel. L'amour et le besoin de plaire est une obsession que le scénario se plait à décortiquer avec un décalage comique souvent savoureux et trouve souvent une vérité assez sombre et délectable sur les rapports humains notamment à travers ses succulents dialogues. Véritable réflexion sur la création et la place de l'Homme dans ce qu'il crée, que ce soit une émotion ou une oeuvre, Phantom Thread prend souvent la forme d'un gigantesque film d'ego aussi vénéneux que terriblement passionnant.

    Paul Thomas Anderson n'a probablement jamais signé film plus personnel que celui-là et porte un regard sur lui-même implacable. Il se confronte avec le regard de sa propre popularité et dessine les contours d'une relation aussi néfaste que vitale. L'histoire prend souvent des tournants inattendus et joue d'un second degré raffiné qui aboutit à une conclusion brillante qui s'entremêle à travers deux portraits de personnages saisissants. Un histoire d'amour où la faim devient désirs charnels, la mort souffle de vie et la destruction un acte de création. L'humain n'est que le carburant de l'esprit pour sa propre démagogie. En ça, Anderson s'entoure d'un casting irréprochable qui donne vraiment de sa personne. Daniel Day-Lewis ne se sera jamais autant confondu avec le personnage qu'il interprète. Monstre de créativité qui s'immerge totalement dans son travail, il offre une performance bluffante et taillée sur mesure qu'il élève au rang d'art. D'une complexité et d'une richesse rare, son jeu est d'une insondable beauté qui montre définitivement qu'il est un acteur à part et trouve ici le parfait écrin pour prendre sa supposée retraite. En face, Vicky Krieps n'est pas en reste et impressionne par sa transformation qui la voit avec justesse passé de la volupté de l'innocence à la froideur et l'assurance. Une grande actrice en devenir.

    Paul Thomas Anderson signe aussi une mise en scène raffinée et élégante, s'occupant pour la première fois dans un de ses films de la photographie, il compose des plans de toute beauté avec un travail sur les lumières léché et un impeccable sens du cadrage. Phantom Thread est beau à en pleurer, et s'imprègne d'un classicisme virtuose. Anderson ne cherche pas la complexité d'un mouvement de caméra mais au contraire se fait plus contemplatif. Filmant son récit comme un mystère, il impose un rythme lent et crée une ambiance feutrée pour que le spectateur s'y love dans un faux sentiment de sécurité. Dans cette beauté froide que cache le film, se trouve un joyau de cinéma qui n'a peut-être pas l'intensité viscérale des anciennes oeuvre de Paul Thomas Anderson, mais qui possède une maturité, une profondeur et une complexité qui surpasse instantanément cela. Accompagné d'un montage acéré et d'une flamboyante musique de Jonny Greenwood, on se retrouve face à une pépite visuelle et sonore.

    Phantom Thread est sans conteste le nouveau chef d'oeuvre de Paul Thomas Anderson. Même si il n'est pas aussi tétanisant qu'un There Will Be Blood, il trônera assurément au dessus de la filmographie insolente d'Anderson qui ne sait faire autre chose que signer de grand moment de cinéma. Complexe, vénéneux et aride dans sa forme et son fond, le film pourra laisser beaucoup de monde sur le carreau dont certains qui regretteront l'époque plus généreuse de Anderson. Ici le cinéaste assoit clairement sa mue d'un cinéma plus austère, en quête d'une profondeur bien plus trouble que effervescence et l'énergie de ses débuts. Il signe aujourd'hui avec Phantom Thread un film plus mature et personnel, et le signe avec une somptueuse maestria qui derrière son récit brillant et savoureusement décalé, sa mise en scène chirurgicale et son fabuleux casting se trouve assurément une grande oeuvre.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 19 février 2018
    Déçu du film... faut dire qu'avec Daniel Day Lewis, j'ai toujours été habitué au top.......film trop lent... en plus pas trop aimé la fin....
    Jacques.R
    Jacques.R

    7 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 février 2018
    Ce film aurait pu être terriblement ennuyeux si son intérêt n'avait pas résidé dans l'observation du travail des comédiens. DDL en fait des tonnes, as usual, mais Hollywood raffole de ce type d'acteurs. Les seconds rôles féminins sont finalement plus subtils, délicats, tout autant travaillés sans que cela apparaisse autant. Très belle bande son. Un beau film mais dont le souvenir passera aussi vite que passe les modes.
    GermaineK
    GermaineK

    1 abonné 8 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 février 2018
    il y a des longueurs et un certain goût pour la perversion. certains passages du scenario ne sont pas crédibles.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 février 2018
    Fabuleux : du pur cinéma !
    Au-delà des beautés esthétiques, des lumières et ambiances, la mise en scène décrit subtilement les personnages et leurs particularités, leurs relations...
    Des plans sont magnifiques (reflet de l'actrice sur la surface de la théière, champ-contre-champ puis scène ensemble "finale" et dénouement) et l'ensemble est un régal des yeux, de psychologie - dérangeant parfois sur le moment mais tellement profond
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