Ad Aastra est un film de science-fiction différent des autres, car contrairement aux autres, ce n'est pas un film d'action pur. C'est l'histoire d'un homme, cosmonaute, donc le père, mort en mission, est un héros. Toute sa vie, le père a voulu trouver une vie extra-terrestre, mais il est mort avant de trouver la moindre trace de vie. Mais ce n'est pas un échec, pour ses supérieurs de la NASA. En ne trouvant rien, il démontre qu'il n'y a rien à trouver, que nous sommes seuls dans l'univers. Mais sur cette trouvaille, il meurt et devient aux yeux de tous, un héros, l'astronaute qui a été le plus loin dans l'espace.
Son fils marche dans ses pas, sauf qu'il ne recherche pas cette vie extra-terrestre, il va juste de mission en mission, jusqu'au jour où on lui annonce que son père est probablement vivant. Se pose la question du véritable statut du père, est-il un héros ou un escroc ? Pour le savoir, le fils devra aller jusqu'au bout du voyage. C'est beau et c'est intense dans la violence des sentiments, des doutes, de la colère et des regrets accumulés. Le fils va devoir faire deux voyages, un voyage dans l'espace pour retrouver le père et un autre, intérieur, vers les souvenirs d'enfance, mais aussi vers ses sentiments et ses besoins affectifs du moment.
C'est beau aussi dans les décors et la photographique que l'on soit sur Terre ou dans l'espace et dans la poésie des dialogues intérieurs du fils. Sans doute que certains trouveront que 2 h 05 pour un film plus philosophique que d'action, c'est un peu long, mais personnellement, je n'ai pas vu le temps passé. Brad Pitt m'a embarqué avec lui dans sa recherche du père. Peut-être, parce que j'ai longtemps cherché le mien. J'ai partagé ses doutes et ses espoirs. Je l'ai trouvé particulièrement excellent dans un rôle et un film très différent de ce qu'il a montré ces dernières années.