Attention, film à ne pas mettre entre toutes les mains ou plutôt sous tous les yeux. Présenté comme le taxi driver du 21ème siècle, nous avons là affaire à un film sauvage, rugueux, qui en laissera sans doute quelques uns au bord de la route.
Disons le tout de suite, le film est spécial, très axé sur la psychologie de son personnage principal, ancien militaire devenu tueur à gages au bord de la folie, rongé par ses traumatismes multiples on le devine, et principalement liés à son enfance (multiples flash backs, histoire dans l’histoire).
Visuellement beau et à la tension palpable, il s’agit ici d’une expérience quasi psychédélique, entre thriller et drame. On suit cet homme en perdition, proche de l’implosion, et son univers empreint de violences multiples. Toutefois, la réalisatrice ne filme pas la violence explicitement, elle est plutôt suggestive et intérieure. Cela donne un film ténébreux, sous tension, à l’image d’un Joaquin Phoenix, méconnaissable, habité et époustouflant. Son prix d’interprétation au dernier festival de Cannes semble totalement justifié, ce qui est loin d’être le cas de son prix de meilleur scénario, tant ce dernier est tout de même léger.
Mention spéciale à la bande-son tout bonnement hallucinante, sublimant l'œuvre et illustrant parfaitement le monde torturé du personnage principal.
Au final un film à la violence sèche mais stylisée, particulièrement sombre, désespéré, qui m’a rappelé l’ambiance et l’univers de certains thrillers asiatiques. Quoiqu’il en sot, ce film ne pourra vous laisser de marbre ne serait ce que par l’interprétation exceptionnelle d’un Joaquin Phoenix complètement marteau...