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Iloonoyeil
36 abonnés
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5,0
Publiée le 22 octobre 2024
Bonjour tout le monde,
Les mots manquent pour écrire au sujet de cette œuvre cinématographique irréductible, poétique, chaotique, magnétique, historique et polyphonique.
Ainsi " parle" Béla Tarr par les images, les paysages réels et mentaux, les sons polyphoniques ou naturels vers une symphonie mystique, onirique et cosmique...........
La musique de Mihály Vig est un vrai personnage et sublime le propos visuel de ce cinéaste austère, lucide, atypique, précis et probablement philosophe ............
Des lents plans séquences, méditatifs et philosophiques, se dégagent, peu à peu , une réflexion sur les humains, sur le macro - cosmos et le micro - cosmos autour d ' une baleine et d 'un mystérieux prince, nous suivons le protagoniste principale dans ces parages métaphoriques et si magistralement filmés et mises en lumière par Béla Tarr, le maître du temps cinématographique évidemment. Bien à vous. Gérard Michel
Souvent célébré comme une œuvre magistrale du cinéma d'auteur. Ce film mystérieux et contemplatif semble conçu pour ceux qui apprécient une profondeur apparente et des scènes longues et méditatives. On pourrait même dire qu'il parle davantage à ceux qui aiment voir le cinéma comme un puzzle intellectuel. Pour ma part, j'avoue une préférence pour des récits plus qualitatifs, comme Infinity War. Là, au moins, l'intrigue est claire, les personnages sont dynamiques, et on ne quitte pas le cinéma en se demandant si l'on s'est ennuyé ou endormi. Mais chacun trouve son plaisir où il peut... PS : l'intro est réussie, superbe musique et quelques plans bien jolis.
Dans un lieu anonyme, à une époque inconnue – mais que certains signes (l’hélicoptère de l’antépénultième plan) peuvent laisser penser être contemporaine – l’arrivée dans une petite ville sans histoire d’une attraction foraine sème le chaos. Un jeune postier, Janos Valuska, est le témoin impuissant de l’hystérie qui gagne les habitants.
J’ai attaqué l’immense Béla Tarr par la face nord en découvrant récemment son ultime film, "Le Cheval de Turin". Son ambition, sa radicalité, son austérité m’avaient terrassé. Il restera pour moi l’un des plus grands films jamais vus. Remontant lentement dans l’oeuvre de Béla Tarr, je découvre son premier film diffusé en France qui est ressorti mercredi dernier dans une salle parisienne. Ce que j’en avais lu me laissait présager un choc esthétique au moins aussi grand que "Le Cheval de Turin".
Las ! La magie n’a pas opéré. "Les Harmonies Werckmeister" m’ont laissé sur le bord du chemin. Je n’y ai rien compris. Et je m’y suis magistralement ennuyé. Ce naufrage me place dans une situation impossible à l’heure d’écrire ma critique quotidienne. Que dire de ce film ? Simuler un enthousiasme que je n’ai pas vécu au risque de l’hypocrisie ou dénigrer un film que je n’ai pas aimé au risque de la cuistrerie ?
En partisan inconditionnel du « en même temps », je vais essayer de faire les deux, en commençant par cette note schizophrène ☆☆☆☆/★★★★ à laquelle j’ai eu recours une ou deux fois dans le passé pour "The Whale" ou pour le dernier Terrence Malick.
Sans doute "Les Harmonies Werckmeister" est-il un chef d’oeuvre qui mérite quatre étoiles. Un chef d’oeuvre par sa forme épurée, ses trente-neuf plans-séquences d’une virtuosité folle (celui qui ouvre le film et en annonce le sujet ou celui du sac de l’hospice), son noir et blanc majestueux, la musique hypnotisante de Mihaly Vig. Un chef d’oeuvre par les thèmes autant politiques que métaphysiques qu’il aborde, sur les totalitarismes, le lien social et la condition humaine.
"Les Harmonies Werckmeister" n’en demeure pas moins un chef d’oeuvre indigeste, à la durée intimidante (deux heures et vingt cinq minutes), à la lenteur rebutante, à la noirceur désespérante et à l’opacité revendiquée. Ainsi de cette scène que j’ai évoquée du sac de l’hospice où on voit, sans en connaître les motifs, une foule muette, ivre de violence pénétrer dans un hospice insalubre et en bastonner systématiquement les patients hagards jusqu’à trouver, dans la dernière salle, derrière un rideau de bain, un vieillard nu au corps décharné (référence aux prisonniers cadavériques des camps de la mort nazis ?) devant lequel sa violence déchaînée se fige.
Pourquoi lisez-vous ce texte ? Quelques-uns parmi vous sont des amis fidèles que mon avis intéresse et amuse. Mais la plupart sont des inconnus qui, à raison, se contrefichent de mon opinion. Vous me lisez – et vous cesserez bientôt de me lire si je continue à me regarder le nombril – pour avoir un avis éclairé sur un film, soit que vous l’ayez déjà vu et que vous souhaitiez confronter votre point de vue avec le mien, soit que vous ne l’ayez pas encore vu et hésitiez à le voir. Dans cette mesure, que dois-je vous dire des "Harmonies Werckmeister" ? Que je n’y ai rien compris ? cela vous fera une belle jambe. Qu’il faut aller le voir parce que c’est un chef d’oeuvre ? Que vaut cette prescription douteuse en faveur d’un film dont je viens de dire que je m’y suis copieusement ennuyé ? Au moins le cinéma de Béla Tarr aura-t-il eu le mérite d’interroger mes limites….
Sans doute un des titres majeurs de la filmographie du hongrois Béla Tarr, un des plus éminents représentant du slow cinéma ( suite de longs plans séquence, aux effets quasi hypnotiques, dotés de peu de dialogues).
Tarr, sans doute un des cinéastes les plus Schopenhaueriens du septième art, convoque ici la figure du prophète Jonas ( on retrouve sa présence dans les textes sacrés des trois monothéismes) pour porter un regard désespéré ( le réalisateur dirait " tragique" ) sur la condition humaine.
L'esprit des Lumières, le poids de la beauté et de ses subtilités, de la culture haut de gamme ( un intellectuel étudie les théories musicologiques complexes du théoricien allemand du XVII e siècle Werckmeister) ne pèseront pas lourd face à la négativité et la barbarie des Hommes et du monde.
Ce serait commettre une erreur d'interprétation que de penser que ce regard serait cantonné à celui du camp socialiste soviétique.
Pour Tarr, il n'y a rien à espérer. Même l'observateur bon et serviable ne pourra pas se sauver et sera gagné par la folie, la sidération..
Témoin de la désespérance absolue ; même la baleine figure allégorique biblique envoyée par Dieu pour punir Jonas fuyant sa mission ( convertir Ninive où règne le chaos) a été capturée par le mal et en meurt.
Je ne suis pas certain d'avoir tout compris. Ce film en noir et blanc recèle un certain nombre de très beaux plans mais le noir et blanc est loin d'être de toute beauté.
Ces ‘Harmonies Werckmeister’ bénéficient de la réputation enviable d’être un des plus beaux films européens des 30 dernières années...mais uniquement auprès de la frange la plus auteurisante des cinéphiles. On en parla comme “d’un des plus grands moments confidentiels� de l’édition 2000 du Festival de Cannes, c’est dire si même au sein d’un rassemblement de passionnés et de tout ce qui compte dans le 7ème Art, ce genre de cinéma, qui se rattache de fait à une longue tradition du cinéma “intellectuel� d’après-guerre, passa inaperçu. Il est vrai que les oeuvres de Béla Tarr ne font rien, mais alors strictement rien, pour complaire au grand public. Pendant longtemps, très longtemps, plus de deux heures trente, on suit les pérégrinations cycliques d’un certain Janós à travers une petite ville sinistrée d’Europe de l’est : Janós semble être le lien qui unit tous les habitants du crû, une sorte d’entité bienveillante à l’écoute et au service de chacun, qui fait preuve d’une indéfectible foi en l’humanité. Parallèlement, on découvre György, un vieillard reclus qui élabore une théorie harmonique iconoclaste, basée sur les réflexions du musicien Andréas Werckmeister, qui vise à faire table rase du passé pour résoudre les problèmes esthétiques et philosophiques qui se posent en musique. Malgré l’accent répété mis sur les tâches très ordinaires qu’accomplissent les personnages, ‘les harmonies Werckmeister’ se développe davantage à la façon d’une rêverie que comme un récit au sens traditionnel du terme, déroulant paresseusement dans un noir-et-blanc charbonneux un nombre limité de plan-séquences qui s’étirent démesurément dans le temps. Le film foisonne pourtant d’idées et de métaphores : on peut y déceler une parabole christique sur le sacrifice d’un homme qui s’obstine à penser qu’il est possible de subvertir la noirceur humaine. On peut y voir une évocation des années d’autoritarisme propre à la région, où les notables se sont toujours arrangés avec le pouvoir pour dominer les masses. Tout y est potentiellement allégorie, introspection, philosophie, toutes choses qui ont déserté le cinéma ouest-européen depuis très longtemps (ou sont indiqués avec des panneaux lumineux sur-explicatifs dans les rares cas où on les rencontre encore). Béla Tarr n’offre pas un point de vue mais un support qui, visuellement, thématiquement, artistiquement, a pour vocation de forcer la réflexion et l’imagination. Je conçois qu’on puisse trouver cette vision d’un ennui absolu et malgré la volonté de transformer chaque plan en oeuvre d’art sacralisée (voir la scène d’ouverture où Janós simule le fonctionnement de l’univers en compagnie de quelques ivrognes silencieux), le résultat génère souvent lassitude et ennui...sans doute parce que si certains de ces interminables plans-séquences sont effectivement des merveilles, il est sans doute humainement impossible de conserver le même niveau d’exigence trente neuf fois d’affilée. Bien qu’on puisse le rapprocher de Jodorowsky (en moins fantasque) par son recours à un certain réalisme magique (l’élément qui bouleverse l’équilibre fragile de cette petite communauté est l’arrivée d’un cirque dont l’attraction vedette est une immense baleine en décomposition) ou de Tarkovsky avec qui il partage le don d’étirer démesurément la réalité jusqu’à la rendre hypnotique et celui d’esthétiser à l’extrême la banalité, Tarr est surtout un cinéaste unique, exigeant, abscon, presque inaccessible...qui, après un ultime long-métrage en 2001 (‘Le cheval de Turin’) se résolut à jeter l’éponge, convaincu qu’il n’y aurait plus de place ni de public pour sa vision du du cinéma dans le nouveau siècle (et même si ce n’est pas une raison suffisante pour tout plaquer, il avait sans doute raison…)
Face à un film d'une telle ambition, formelle et philosophique, il y aurait de quoi adopter une attitude quelque peu défensive qui laisserait transparaître un respect forcé. Car dès la séquence d'ouverture, qui annonce le programme appliqué par la suite, le film impressionne par la virtuosité de son principal outil de mise en scène, à savoir le plan-séquence, et par une esthétique (le noir et blanc) qui confine au sublime. "Les Harmonies Werckmeister" se pose alors en objet artistique exigeant qui, par des idées visuelles et sonores, va représenter une opposition entre Janos, sorte de poète illuminé qui croit en le miracle de la création, et une communauté hostile se réunissant silencieusement sur la grande place et qui cédera à la violence dans un monde au bord du chaos. Ce contraste est intelligemment figuré par le noir et blanc, avec une projection de la lumière sur les personnages qui varie selon la situation dramatique : il faut voir comment nous apparaît le visage de Janos lors de la magistrale séquence de l'hôpital, plongé dans la lumière mais dont l'expression interdite traduit l'horreur qui vient de se produire. Cette séquence du film est certainement la plus essentielle en ce qu'elle clarifie la tension dominante à travers des images métaphoriques puissantes et l'évidence d'une vision pessimiste de l'homme, inévitablement conduit à sa désolation. Parfois bouleversant, le film peut aussi être rêche, notamment dans des scènes où la connexion avec le sujet est peu évidente ou dans ces rares moments imprégnés d'un misérabilisme frontal et sans abstraction. Souvent envoûtant, grâce à un usage très spécifique du plan-séquence, avec une caméra très mobile car tout aussi capable d'aller vers les corps, de les suivre et de les laisser tourner autour d'elle, "Les Harmonies Werckmeister" est une expérience difficile mais pas inaccessible, soucieuse de donner les clés d'un cinéma singulier mais en aucun cas replié sur lui-même et dont certaines images, de même que la musique, marqueront à coup sûr de leur empreinte.
L'histoire se déroule dans une ville terne et sinistre avec son froid qui nous envahi. Il n'y a aucune échappatoire. Des centaines d'hommes ventripotents, vieux, silencieux, sont réunis sur la place principale de la ville, et forment une masse menaçante "sans visage". Le film se compose de plans-séquences alternant lenteur et rapidité. Le gros plan sur le feu du poêle est annonciateur d'un sinistre présage avec les troubles qui vont envahir la ville. Le film met en lumière le déclin des idées. Il est vrai qu'on peut se demander pourquoi Bach et Mozart ? Alors que la fin du monde aura lieu irrémédiablement dans environ 500 millions d'années. D'où l'harmonie archaïque, reconnaissance silencieuse de la destinée de la Terre. Les prémonitions de Béla Tarr sont saisissantes avec le climat délétère du film on pense à la dérive conservatrice de Viktor Orbán et avec le vandalisme de l'hôpital on se souvient de l'hôpital pour enfants Necker à Paris, visé par les actes de vandalisme de casseurs.
Longtemps que l'on rôdait autour de Béla Tarr. On tâtonnait, tergiversait, on n'osait pas. et puis voilà... un film somptueux et magique à la lumière irradiante, à l'esthétique fulgurante (Alekan doit en fremir d'aise dans sa tombe), aux temporalités languissantes et aux Abymes métaphysiques périlleuses. Ce n'est pas un film : c'est une prophétie. écho assourdissant d'une société un désarroi. On frôle le chaos on effleure la joie. On en sort K.O, on ne s'en remet pas. un immense moment de cinéma. Dont on ne sort pas indemne.. Damnés ou sauvés..? Bref, Alleluia.
La première scène des "Harmonies Werckmeister" donne déjà le ton : il s’agit dune splendeur, l’une des plus belles introductions que j’aie eu l’occasion de voir. Assister à la danse des astres rejouée par une poignée d’ivrognes est d’une beauté inattendue mais bouleversante. La suite du film est à l’avenant : Tarr Béla raconte avec brio l’histoire d’un village confronté à une crise majeure survenue à cause de l’arrivée d’une baleine. L’atmosphère devient viciée, les habitants se crispent mais János est subjugué par le spectacle du monumental animal. Leur rencontre dans un camion garé sur la place principale touche au plus profond, transmettent sans peine l’exaltation divine du protagoniste. On ne sait jamais trop où on en est : comme les personnages, on est dérouté par ce qui se passe, on sent que quelque chose ne va pas, mais on ne sait pas quoi. Il ne reste plus qu’à se laisser porter par les magnifiques plans-séquences qui parcourent le film, sa musique, son ambiance et sa poésie. "Les Harmonies Werckmeister" porte bien son titre : ce n’est pas un film, c’est de la musique.
Je donne rarement d'avis sur des films mais à la vue des notes données à ce dernier, je voulais prévenir le futur spectateur de celui-ci qu'il doit énormément apprécier les plans séquences interminables, et les films avec peu de dialogues. C'est le film le plus contemplatif que j'ai pu voir. Le réalisateur a certes fait un très bon boulot mais j'ai du mal à adhérer. Tout est dit dans le synopsis tant il ne se passe que très peu de choses. Si j'ai mis deux étoiles, c'est uniquement pour le travail du réalisateur mais sinon, sans grand intérêt, enfin, selon moi :) A bon entendeur.
Malgré quelques longueurs, "les harmonies Werckmeister" s'avère être un véritable chef-d'oeuvre surréaliste. Superbe, des plans captivants, une musique magnifique, une ambiance apocalyptique de fin du monde. Béla Tarr est un génie du 7ème Art.
Whao! Sans aucun doute 4 des plus beau plans séquences de l'histoire du cinéma sont dans ce films! Certainement l'un des plus grand film de tout le temps malgrès quelques longueurs certaines! Merci Mr Blea Tarr
Béla Tarr est tout simplement l'un des derniers génies du 7e art en activité. Son cinéma exigeant est marqué par une apparente contradiction : il allie à la fois maîtrise époustouflante du matériau cinématographique et ouverture de l'oeuvre produite, laissant libre court à toute interprétation. Cette fausse opposition est résolue par la subtilité avec laquelle Béla Tarr s'attaque à son sujet, jamais la technique (pourtant étourdissante de puissance) n'est gratuite ou ne s'apparente à une démonstration de force, elle est entièrement dédiée à la suggestion des images, d'une profondeur abyssale. Mais le plus incroyable c'est que si chaque séquence prise individuellement comporte son lot de richesses, chaque nouvelle séquence qui s'ajoute vient en bouleverser le sens pour parfois même s'y superposer et conduire ainsi le récit vers des sommets insoupçonnables. Ce qui m'a encore plus impressionné c'est la façon dont le cinéaste hongrois a su se renouveler par rapport à son chef-d'oeuvre «Sátántangó» tout en s'ancrant dans la continuité : l'approche thématique est similaire, tout comme l'esthétique, mais néanmoins de façon presque imperceptible le tout résonne d'une manière complètement différente dans notre esprit. On se laisse porter par ces séquences hallucinées et hautement contemplatives, au gré de l'imagination du réalisateur et peut-être plus encore de la nôtre. S'il est difficile d'appréhender du premier coup le cinéma de Béla Tarr (les novices seront certainement surpris par cette absence d'unicité du point de vue narratif, la lenteur des séquences ou encore l'absence d'enjeux au premier abord), il est cependant indéniable qu'il s'adresse à tous tant il parvient à reproduire l'essence de la vie, son rythme le plus pur. Plus aboutit que «Sátántangó», forcément moins impressionnant, «Les Harmonies Werckmeister» est tout autant inoubliable, et surtout indispensable. Le cinéma du XXIe siècle a fait ses fracassants débuts avec ce grand chef-d'oeuvre de Béla Tarr! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/