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Parkko
159 abonnés
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3,5
Publiée le 30 juillet 2011
C'est un film qui a le mérite de sortir du lot et de proposer des choses originales et novatrices. Les Harmonies Werckmeister est vraiment un film étrange, sombre, poétique, mystérieux. Je n'ai pas adoré contrairement à certains mais je lui reconnais ses nombreuses qualités. Déjà en terme de mise en scène et de photographie y a pas grand chose à redire. C'est très réussi. Et puis le film s'appuie sur une BO de très bonne qualité également. Après si on parle du sujet en lui même, je pense que tout le monde peut le ressentir d'une façon différente et c'est ça aussi qui fait de ce film une expérience cinématographique.
Bela Tarr est un cinéaste atypique, possédant une conception du Cinéma quelque peu singulière. Avec lui, tout - ou presque, passe par la forme. Les Harmonies Werckmeister est un film exigeant, lent, contemplatif, contenant très peu de plans et doté d'une durée conséquente (plus de 2h15). Au fur et à mesure que nos yeux et nos oreilles s'habituent à cette valse de mouvement et de silences assourdissants, l'on comprend un peu de quoi il en retourne. Bela Tarr est un réalisateur dont l'ambition est de filmer la vie, de façon insolente. Chez lui, le Temps est quelques chose de précieux, qu'il ne faut pas perdre, auquel on s'agrippe, quitte à en perdre quelques uns en cour de route. Telle une véritable conscience humaine. On peut voir chez Tarr un certain perfectionnisme proche de Kubrick dans chaque plan, qui se révèle être un travail de tout les instants, avec un jeu du mouvement, des lumières et des ombres. On entrevoit également un peu de mysticisme tarkovskien, tant par l'aspect philosophique du propos que par le montage très hypnotique et apathique. Ici, la forme est la sueur de l'idée, Bela Tarr est un cinéaste de l'abandon à la maitrise (dans la conception il serait proche de Kubrick, Pialat ou Wong Kar-wai). Une des forces du film, est la façon dont Tarr filme l'homme, et surtout son visage. On peut y sentir toute la détresse du monde, et en cela, Tarr peut être vu comme un cinéaste humaniste, mettant l'homme au centre de l'univers (qui renvoie à la première scène du film où les hommes sont matérialisés comme des astres). Les Harmonies Werckmeister est un film oscillant entre réalisme et onirisme métaphorique. La baleine, principal enjeu dramatique du film, pourrait symboliser un élément extérieur quelconque venant troubler un groupe de personnes (ici les habitants du village) vivant presque dans une forme d'autarcie. Métaphore de la mondialisation ? De la perte de l'innocence ? Du conditionnement ? Les pistes sont nombreuses, mais trop de virtuosité peut il essouffler le propos ? Peut être bien. Et Tarr, à l'image de son héros, explore ce monde, en posant sur lui la vision d'un philosophe simple et différent. Les Harmonies Werckmeister est un film emprunt d'un lyrisme triste, à la mise en scène inspiré mais parfois trop exigeante malheureusement. Une belle oeuvre cinématographique du moins.
Certes, la critique que porte cet objet pourrait se résumer à un simple refus, à un « retour en arrière » face aux valeurs en place depuis trop longtemps déjà. Il va bien plus loin… et nous aussi. Le voyage au néant n’est pas sans « sacrifice ». Rien ne se paie.
Très beau film où la forme est quasiment impeccable. Je reprocherais juste quelques maladresses et des plans interminables qui certes contribuent à l'ambiance du film mais peuvent aussi contribuer à l'ennui. Ceci dit le fond est intéressant et les acteurs jouent juste, d'ailleurs les personnages sont intéressants. Pour résumer en quelques mots je dirais juste que le début et la fin sont magnifiques ( et je pèse mes mots) mais qu'il y a un creux au milieu qui ne m'a pas permis d'apprécier pleinement le film. Le tout reste quand même très bon et je le conseille vivement.
Voilà un film fortement interessant. Il s'agit ici pour le réalisateur de montrer un monde déséspéré, en chute libre. Et on ne peut nier que, dans l'ensemble, c'est franchement une réussite; un noir et blanc très noir (on me passera l'expression ...), un scénario qui avance lentement, mais inéluctablement, vers une fin tragique, une musique terriblement triste ... Cependant, on a parfois l'impression que le réalisateur cherche à impressionner, notamment à l'aide de nombreux plans-séquences silencieux (le film n'est d'ailleurs principalement construit que de cela) qui, s'ils contribuent bien à l'atmosphère du film, suscitent également l'ennui, ce qui est d'autant plus d'hommage, car ce film, qui reste de grande qualité, aurait vraiment pu, compte tenu de son fond, être un véritable chef d'oeuvre ...
Ce film est tout simplement sublime du début à la fin. La scène d'ouverte est superbe et celle de fin aussi même si elle n'a pas exactement la même intensité. Tarr a une maitrîse d'enfer. Ce contemplatif est vraiment merveilleux, la photographie m'a beaucoup plu. L'enchaînement des scènes, tous les plans contemplatifs, surtout la scène dans l'hôpital que j'ai trouvé très bien.
Film énorme, du premier plan séquence, juqu'au dernier on est fasciné par tant de beauté, je me suis même pas intéressé à l'histoire en détail tant la forme m'a boulversé, cette utilisation de la musique, cette beauté qui traverse tout le film reste gravé dans mon esprit. Il faut que je revois ce film au plus vite, pour voir le fond de l'histoire que je n'ai qu'aperçu tant la forme m'a bluffé.
(Vu en DVD) Ce qu'il ne faudrait pas faire, car la durée d'un film est toujours plus délicate à appréhender en DVD, on a toujours mille choses à faire qui nous rendent plus impatient devant un film lent. Cette réserve idiote faite, le film de Bela Tarr est d'une densité immense, quelque chose là fait sens sans s'épuiser à l'allégorie, les plans s'impriment en nous durablement, le visage des acteurs, la scène de l'hôpital... Un grand film, n'en doutons pas.
Je découvre enfin l'univers unique de Béla Tarr. Sachant de prime abord qu'il avait inspiré le grand Gus Van Sant, je ne pouvais qu'adorer. Les Harmonies Werckmeister est un véritable OVNI du cinéma contemplatif, un chef d'oeuvre de l'hypnose. Le destin pathétique de Janos, être idéaliste qui croit encore à la bonté de l'Homme, est absolument sidérant. Ce qui est particulièrement beau, c'est que ce personnage conserve son optimisme en dépit du chaos qui s'installe autour de lui. L'ouverture est un moment de poésie fabuleux : on y voit des comédiens d'un soir, à l'ivresse de toujours, littéralement transportés sur orbite par le magicien Janos. L'Oeuvre d'art de Béla Tarr est composée de plans séquences tous plus beaux les uns que les autres : travellings épousant les corps des personnages déambulant dans cette cité déchue ( on voit le style qui a inspiré Van Sant pour Last Days ou encore Gerry ), noir et blanc charbonneux qui confine à la grâce, panoramiques envoûtants, etc...Une pièce maîtresse dans le cinéma de ce début de siècle. Long mais tellement beau : un direct au coeur.
Béla Tarr est un génie et "Les harmonies Werckmeister" représente sûrement le plus grand film de ce début de 21ème siècle. Point. C'est du jamais vu. Ce film est certes très exigeant pour le spectateur lambda en cela qu'il demande de voir du cinéma comme on en a jamais regardé, de regarder le cinéma comme on scrute la vie (les impatients abandonneront vite). "Les harmonies Werckmeister" se construit comme une succession de plans séquences tous plus remarquables les uns que les autres. Les mouvements de caméra, fonctionnant comme un regard d'accompagnement, sont absolument sublimes d'évidence nous offrant une chorégraphie de la mise en scène extraordinaire. Impossible de raconter objectivement l'histoire (ou alors en détaillant plan par plan ce qui se passe à l'écran) tant le film est construit sur l'ouverture, interagissant en permanence avec le spectateur en attisant sa curiosité et en développant son imaginaire. C'est un cinéma de la contemplation, de la rêverie, de l'abstraction, débouchant sur une foultitude d'interrogations, de réflexions, de sensations, variables selon la sensibilité du spectateur. Celui-ci se retrouve comme hypnotisé devant tant de beauté, oubliant par la même qu'il regarde un film. Du grand art. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion d'admirer les oeuvres de Tarr, réparez vite cette lacune. Je crois qu'il est impossible de parler du cinéma d'art d'aujourd'hui si on n'a pas vu "Les harmonies Werckmeister".
Un film de l'an 2000/2001 vraiment incroyable qui m'a fait découvrir un très très grand cinéaste de notre époque. Avec sa mise en scène il explore l'espace et le temps de manière intrigante et exceptionelle pour nous faire vibrer devant cette histoire peu routinière. Harmonie des planètes, Harmonie musicale... et l'Harmonie des hommes, c'est pour quand? C'est de la poésie visuelle, c'est absolument remarquable, je l'ai vu et au fur et à mesure que les mois passaient j'ai senti à quel point j'ai été bouleversé. A voir absolument. Moi il me faut découvrir les autres films de ce réalisateur.
Quelle joie rare de pouvoir porter au pinacle un film récent! «Les harmonies Werckmeister» (2000) de Béla Tarr constitue à ce jour le chef-d'oeuvre de son auteur, supérieur même, car plus dense et concis, à «Satantango» pourtant déjà très remarquable. On y observe deux hommes qui gardent leur espérance intacte au coeur d'une ville livrée au chaos et à la violence du communisme hongrois. Le premier, simple d'esprit, s'émerveille des beautés de la création et de l'harmonie du cosmos. Le second, musicologue d'occasion, proclame sa nostalgie de l'harmonie des sphères et d'une musique idéale basée sur la gamme pythagoricienne. Il maudit d'ailleurs Andreas Werckmeister d'avoir compromis son idéal par ses spéculations sur le tempérament. Nos deux «héros» s'accordent bien sûr dans leur commune contemplation de la musique inaudible de l'univers et ils vont de la sorte tenter de survivre au chaos. Celui-ci sera proche de les anéantir mais ils en réchapperont de justesse. Et la douloureuse scène finale laisse poindre au coeur de la désolation une petite mais poignante ouverture vers la lumière. On ne sait ce qu'il faut le plus louer dans ce film richissime et en tous points remarquable: la photographie merveilleuse qui renoue sans complexes avec le noir et blanc, l'incroyable pouvoir de suggestion du style inimitable de Tarr (cfr les rythmes obsessionnels des marches) ou encore la divine lenteur des plans-séquences qui épousent le rythme même de la vie! On n'évoquera qu'une seule scène, merveilleuse: la première, qui suggère le thème central du film! Tarr y chorégraphie une danse d'ivrognes qui miment la mécanique céleste. Mais ce n'est là que le premier coup d'éclat d'une oeuvre parmi les plus puissantes de ces dernières années!