Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
groil-groil
94 abonnés
185 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 29 septembre 2006
Un jeune homme (joué par Stanislas Merhar) est tellement amoureux de sa compagne (Sylvie Testud), quil la suit puis la fait suivre dans chacun de ses faits et gestes. Leurs rapports ont beau être amoureux, ils restent extrêmement froids et distants (ils se vouvoient, font chambre à part) et virent progressivement à la démence, le jeune homme ne supportant pas que son aimée lui échappe. Chantal Ackerman, la plus exigeante des cinéastes belges, voire du monde, livre ici lun des ses meilleurs films. Mais lexigence est telle que lon court le risque de rester à lextérieur, de ne pas être inviter à partager cette ronde de sentiments, tellement glacés, tellement épurés, que lon est à la lisière de labstrait. Dans les meilleurs moments, « La Captive » évoque la fin de carrière des Robert Bresson (« LArgent » par exemple) et son ascétisme qui vire à la profession de foi, ou celle de Gus Van Sant (grand admirateur dAckerman quil considère comme sa cinéaste favorite) de par ses cadrages, ses mouvements de caméra, sa captation des corps mouvants dans un espace déterminé. Dans les pires moments, on se dit quon frôle le nombrilisme, et le non-sens bourgeois, celui quaimant tant décrier Bunuel. Une cinéaste à connaître en tout cas, ne serait-ce que pour son statut unique dans lesthétique contemporaine dominante.