Le Disciple
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Pascal
Pascal

176 abonnés 1 803 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 29 février 2024
Mise en image d'une pièce montée au théâtre de Moscou par le cinéaste, le film (2016) est le premier succès en occident de Serebrennikov.

A travers l'histoire d'un lycéen fanatise au plan religieux, ( l'action se situe dans l'enclave de Kaliningrad) c'est le portrait d'une société qui perd pieds.

Le film montre le monde des Lumières ( représenté ici par la psychologue) en train de s'effondrer dans les esprits gagnés par l'obscurantisme ( même dans celui des représentants de l'institution scolaire).

On ignorera précisément l'origine du basculement du personnage principal dans sa vision radicale et dérangée ( la destructuration de sa cellule familiale n' y est sans doute pas étrangère).

La dernière demi-heure est sans doute la plus réussie de ce titre qui s'étire peut-être un peu trop parfois.

Le thème abordé est toutefois percutant. Notons que la traduction littérale du titre original est " l'élève" qui rend mieux compte du film que celui sous lequel il a été exploité dans l'Hexagone.
Eva G
Eva G

1 abonné 62 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 21 février 2020
Kirill Serebrennikov arrive avec une justesse incroyable à mettre en image la radicalisation d'un jeune homme et les retombées que celle-ci provoque au sein de son école.
"Le disciple" arrive à créer deux écoles, l'une, soutenu par l'ensemble de la direction, lui donne raison et, l'autre, seule face à tous, essaye tant bien que de mettre en lumière son radicalisme allant jusqu'à elle-même lire la Bible.
Un sujet extrêmement bien traité mettant en avant le danger de l'interprétation d'un texte qu'il soit religieux ou non.
Bertie Quincampoix
Bertie Quincampoix

116 abonnés 1 870 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 24 janvier 2019
Réalisé par le cinéaste russe dissident Kirill Serebrennikov – empêché de participer au Festival de Cannes en 2018 par le régime de Vladimir Poutine pour présenter son film Leto – Le disciple raconte l’histoire d’un lycéen fanatisé par la religion, qui va progressivement terrifier son entourage. Très théâtral, parfois trop démonstratif et peu vraisemblable, le long-métrage parvient néanmoins à nous proposer un regard puissant et inquiétant sur la Russie contemporaine, en présentant une société malade et incapable de réagir avec cohérence au délire mystique d’un adolescent. En creux, le cinéaste dresse aussi le constat d’un besoin urgent pour son pays de reconsidérer ses priorités humaines, éducatives et morales. Une très belle prestation de l’acteur principal Petr Skvortsov.
 Kurosawa
Kurosawa

606 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 août 2018
Sujet brûlant, le fondamentalisme religieux est ici abordé à travers des procédés formels massifs, pas loin d'être indigestes, mais avec une vision dialectique et stimulante. Serebrennikov n'est pas intéressé par les croyances précises du jeune Veniamin mais par la confrontation des lectures bibliques et surtout par l'influence d'une posture sur un groupe. Peu importe que le garçon soit contre le programme de biologie ou qu'il n'admette pas que les filles nagent en bikini; ce qui compte, c'est la capacité de cet individu à faire passer ce fondamentalisme pour la norme et de renvoyer des idées progressistes, incarnées par le beau personnage de Lena, à un pur délire. Par des plans-séquences vertigineux qui donnent aux joutes verbales une puissance théâtrale qu'on peut trouver lourde mais qui assume pleinement l'aspect démonstratif de l'ensemble, Serebrennikov montre l'incapacité à lutter face à un point de vue absurdement défendu par presque tous les personnages (la mère, le pope, la directrice de l'école) alors que ces derniers sont méprisés par Veniamin. Terrifiant, le film emploie à bon escient un humour noir pour exercer sa critique d'une société conservatrice, préférant se replier sur des idées dangereusement simplifiées mais dont la source reste chrétienne plutôt que de faire confiance à une pensée moderne : en somme, "Le disciple" est une brillante démonstration de la victoire de l'obscurantisme dans une Russie sans repères.
Gérard Delteil
Gérard Delteil

214 abonnés 1 928 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 16 décembre 2017
Le disciple apparait comme une allégorie sur la société russe : la montée de l'obscurantisme, l'homophobie, l'antisémitisme, la tentation de s'abandonner à nouveau à un homme providentiel, fut-il autoritaire, la résignation des anciennes générations, la révolte des nouvelles. Du point de vue d'un spectateur occidental, c'est un peu caricatural et peu crédible évidemment. Mais c'est tout de même courageux et on comprend que Poutine cherche à sanctionner le réalisateur Kirill Serebrennikov, aujourd'hui dépossédé de ses biens et assigné à résidence. Au passage, on découvre dans Le disciple la façon plutôt positive dont la période stalinienne est présentée dans les établissements scolaires. Le film est pessimiste, puisque les enseignants et leur directrice vont finir par accorder davantage de crédit à un jeune assassin illuminé qui récite la bible et à un pope qu'à une jeune collègue rationaliste.
Arnaud R
Arnaud R

91 abonnés 826 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 7 avril 2017
Un excellent film d'une puissance visuelle et sonore exceptionnelle qui révèle un grand réalisateur européen. Sur un sujet fort et humaniste de l'obscurantisme religieux et sur le traditionnalisme de la Russie moderne, le film réussit à captiver.
Roger O.
Roger O.

14 abonnés 35 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 14 janvier 2017
Glaçant...
La pièce de théâtre d'origine est allemande, le film est russe, la situation qui y décrite pourrait être bientôt celle de la France.
Veniamin est un lycéen fanatique: ses propos sont presque uniquement constitués de citations de la Bible, dont le réalisateur Kirill Serebrennikov prend bien soin de donner les références exactes en surimpression sur l'image. Dans la version authentiquement originale, le texte apparaît en cyrillique. Appliquant à la lettre les préceptes du texte sacré qu'il connaît par cœur, le jeune homme à la beauté froide refuse de se dévêtir à la piscine, conteste l'enseignement de la théorie de l'évolution, rejette la jeune fille intéressée par lui. Il reproche son divorce à sa mère totalement dépassée par le rejeton à qui on a envie de donner des claques et trouve le pope attaché à l'établissement un peu trop mou. Un intégriste, quoi.
Un intégriste qui plonge tout habillé dans la piscine pour se faufiler entre les cuisses de ses camarades de classe féminines, quand il ne passe pas ses mains sur celles de son copain sous prétexte d'allonger une de ses jambes plus courte que l'autre.
Il rend fous ses professeurs, l'administration du lycée, et peu à peu parvient, par ruse et manipulation, à retourner la situation à son profit: parents, religieux, personnel de direction, professeurs vont tous s'unir derrière lui contre la seule qui résistait encore à ce dangereux jeune homme, la prof de biologie.
Le film se termine sur un projet de meurtre mais c'en est un autre qui sera commis par ce fou de Dieu.
Les cours ont lieu sous la photographie de Poutine, une officine de police privée assure la surveillance de l'établissement, la prof de bio, accusée d'attouchements sur la personne de Veniamin, est virée par sa directrice sans autre forme de procès (le lycée semble jouir de l'autonomie de recrutement de ses enseignants), la mère de l'hystérique doit assurer trois emplois différents pour subvenir à ses besoins, le pope a son mot à dire aux conseils d'administration et de discipline: toute ressemblance avec une situation réelle ou à venir serait fortuite.
anonyme
Un visiteur
3,0
Publiée le 11 janvier 2017
"Pas mal" seulement, parce que j'ai vraiment eu du mal avec la forme, bien qu'étant assez familier du cinéma russe. Mais justement, je suis un peu lassé par cette hystérie dans les dialogues, par la diction et le jeu des des acteurs franchement stéréotypés. Au-delà de ces considérations finalement peu importantes, le sujet du film est lui tout-à-fait fondamental et expose un problème crucial rencontré par à peu près toutes les sociétés occidentales : la remise en cause de l'enseignement des théories darwiniennes pourtant validées par l'expérience scientifique, l'irruption insupportable des revendications religieuses dans l'espace public, les horreurs qui vont avec (racisme, homophobie, antisémitisme, volonté de contrôler les corps féminins...), la démission et la lâcheté de l'autorité qui ne cherche qu'à acheter la paix sociale... Tous ceux qui en France sont tentés par mollesse de tailler des croupières à la laïcité au nom de prétendus "accommodements raisonnables" seraient bien inspirés de regarder ce film au propos salutaire. Il y a des "disciples" avec qui le dialogue n'est pas possible, point barre, il faut en prendre acte et ne pas leur céder un pouce de terrain, qu'ils soient russes orthodoxes...ou d'une autre religion dans un autre pays (suivez mon regard).
Christoblog
Christoblog

860 abonnés 1 705 critiques Suivre son activité

3,0
Publiée le 3 janvier 2017
Petite sensation du dernier festival de Cannes, ce premier film du russe Kirill Serebrennikov est une curiosité un peu piquante.

Le film est adapté d'une pièce de Marius von Marienbourg, que j'ai vu l'année dernière à Tourcoing. Bien que l'époque et le contexte aient été changé, Le disciple reste fidèle à sa source : il s'agit de montrer un jeune chrétien qui se radicalise à partir d'une lecture littérale de la Bible. On voit bien sûr le rapport à l'actualité récente.

Le réalisateur utilise un procédé qui surprend, mais auquel on s'habitue progressivement : les sources bibliques des citations apparaissent en incrustation sur l'écran. Cette lancinante énumération qui parfois tient lieu de dialogue, prouve qu'on peut faire dire n'importe quoi à n'importe quel texte, en sortant des éléments soigneusement choisis de leur contexte.

L'intérêt du scénario réside dans la façon dont les institutions russes donnent du crédit à ces élucubration contre l'avis d'une jeune prof qui tente (maladroitement) de faire valoir la valeur du raisonnement scientifique.

Tout cela se finira mal, évidemment, du fait notamment du substrat de refoulement (homo ?) sexuel qui explique d'une façon peut-être un peu trop évidente l'attitude du jeune homme.

La mise en scène est superbe, à base de plans-séquences de toute beauté . A voir si vous avez le temps.
Daniel C.
Daniel C.

159 abonnés 726 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 3 janvier 2017
Avec une enseignante, qui ressemble à Sidse Babett Knudsen, on est conquis à sa cause ! En fait, ce film est glaçant dans la progressivité de la gangrénisation religieuse. Imperceptiblement, par touches successives, les compromis faits à partir du discours d'un adolescent en proie à un délire mystique conduisent à des renoncements de la communauté éducative, où la science se tait au nom de Dieu. La position sacrificielle est d'abord avancée : "toutes les autres religions ont des combattants, plus les chrétiens" clame le héros. Thomas Bernard écrit dans "Un enfant" : "Tout homme qui vend une chose qui n'existe pas est accusé et condamné disait mon grand-père, depuis des millénaires l'Eglise vend Dieu et le Saint-Esprit en toute impunité, au vu et au su de tout le monde". Veniamin va devenir un "plus que croyant", il ne se réfère plus qu'au texte sacré. Il affirme que les Ecritures disent la Vérité, il est prêt à tout pour devenir un prêcheur et faire haro aux mécréants. Curieusement, il y a toujours un moment où les juifs deviennent des coupables. L'hystérisation progressive du délire mystique de Veniamin gagne du terrain faute de trouver un point d'arrêt dans la réalité. Seule sa professeure de biologie s'oppose à ce qu'il avance. La rhétorique de l'embrigadé est difficile à contrer. Ses arguments impressionnent et pourrissent l'atmosphère générale. La direction se soumet et renonce peu à peu à tout ce qui fonde la qualité d'un enseignement. La pseudo morale exigée au nom de Dieu est toujours fondée sur l'obsession de la tentation sexuelle et la source principale s'incarne soit dans les femmes, soit dans l'homosexualité. Ajoutons le divorce et le tour des péchés est déjà bien exploré. Ce film fait froid dans le dos. Rythmé par une musique de hard rock, cela décuple l'effet dévastateur de la toute puissance accordée à un adolescent, qui a surtout besoin de soins et de limites. Peut-être la convocation du père aurait-elle pu rouvrir un questionnement fermé au nom des réponses apportées par le texte biblique. Chaque phrase extraite des évangiles, que profère Veniamin est référencée en surimpression dans le film, attestant ainsi de la charge de haine potentiellement présente dans les écritures sacrées. En effet, dès lors, qu'elles sont la caution pour organiser un rejet, cela laisse songeur quant aux vertus d'amour et de paix de la religion.
In Ciné Veritas
In Ciné Veritas

99 abonnés 922 critiques Suivre son activité

3,5
Publiée le 4 janvier 2017
Kirill Serebrennikov adapte au cinéma sa pièce de théâtre éponyme, elle-même inspirée de la pièce du dramaturge allemand Marius von Mayenburg.
Entre satire et thriller psychologique, Le disciple fait le récit du fanatisme religieux chrétien d’un adolescent auquel ne s’oppose réellement que l’une de ses enseignantes. Le crescendo dramatique et d’usure des relations du protagoniste principal est savamment orchestré. Audacieuse, dérangeante, la démonstration de l’impact de l’obscurantisme sur la vie au quotidien vaut pour scénario. La mise en scène est particulièrement brillante et inspirée. Elle fait la part belle à de nombreux longs plans séquences. Elle sert efficacement un propos dissident et radical à destination notamment de l’Église orthodoxe russe.
En compétition au dernier festival de Cannes, Le disciple a été récompensé par le Prix François Chalais et succède ainsi à Timbuctu en 2014 et Le fils de Saul l’année dernière.
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 30 décembre 2016
Attention aux crises d’adolescence. Celle que nous décrit Kirill Serebrennikov n’est pas des plus banales. Armé d’une vieille bible dont il n’extraie que les anathèmes un adolescent à la sexualité mal assurée étonne puis terrorise son lycée. Il subjugue, fascine, endoctrine. Face à lui des adultes prêts à tout excuser (la mère), à tout expliquer (les responsables du collège), à tout croire (le disciple), à tout exploiter (le pope). Jusqu’au drame. Seule la psychologue, pour essayer de comprendre et de combattre, entrera dans le jeu et n’en sortira pas indemne.
Au-delà d’une critique de la Russie actuelle (poids d’une religion passablement arriérée, corps professoral peu efficace, âpreté de la vie quotidienne dans un lieu indéterminé mais abandonné) ce film est traversé d’un souffle qui n’est pas sans rappeler Dostoïevski. On y parle de souffrance, de foi, de croyance, de (fausse) rédemption, de folie. Et ça marche !
anonyme
Un visiteur
4,0
Publiée le 2 janvier 2017
Wow, ce film était.... particulier, spécial, troublant.
On ne voit pas des films Russes à l'affiche tous les jours mais heureusement que celui-ci a pu l'être car c'est du cinéma basé sur l'actualité porté par des acteurs bluffants, surtout Pyotr Skvortsov qui incarne vraiment aussi bien physiquement que mentalement, le personnage de Veniamin.
Veniamin est un adolescent complètement obnubilé par la religion chrétienne. La Bible à la main durant tout le film, il s'oppose très violemment à la société en citant des extraits du livre sacré et devient dangereux quand il se trouve contrarié. Son entourage est composé d'un jeune homme à la sexualité trouble (dont le léger handicap fait de lui le souffre-douleur de l'école) qui ne souhaite que l'embrasser, d'un prêtre incompétent, d'une mère perdue dont le divorce est remis en cause par son enfant et d'une équipe de professeurs, exceptée la prof de sciences (la science opposée à la religion est l'un des thèmes majeurs du film), aussi incompétent les uns que les autres.
Les plans séquences que nous propose Kirill Serebrennikov sont sublimes, des scènes sont pleines d'humour et parallèlement, nous rendent vraiment mal à l'aise. spoiler: (comme les cours de biologie avec les carottes puis le singe).
Le réalisateur nous fait aussi passer un message qui nous donne à réfléchir sur la société Russe et... en général avec la montée des extrémismes.
N'ayant pas vu la BA pour avoir une surprise totale... et bien j'ai été vraiment surprise, je ne m'attendais pas à un tel film. Allez le voir au plus vite !
anonyme
Un visiteur
4,5
Publiée le 31 décembre 2016
Film coup de poing, d'actualité et superbement interprété. Une critique acerbe de la société russe actuelle qui est incapable d'affronter un gamin tombé dans la dérive fanatique.
traversay1
traversay1

3 803 abonnés 4 925 critiques Suivre son activité

4,0
Publiée le 1 décembre 2016
Kirill Serebrennikov est un agitateur culturel tous azimuts en Russie, plus connu d'ailleurs par ses mises en scène de théâtre que par ses films. Le disciple vient d'ailleurs d'une pièce allemande qui il est vrai s'adapte parfaitement à cette parabole on ne peut plus russe avec son personnage dostoïevskien de prophète en première ligne. Un individu parfaitement antipathique que l'on doit "subir" pendant près de 2 heures avec ses citations bibliques en bandoulière adaptées à toute circonstance. Film âpre, exigeant, provocateur et étouffant, Le disciple court le risque d'être interprété au premier degré et vu comme une charge violente contre la religion chrétienne. Ce qu'il n'est pas car plutôt conçu comme une parabole qui montre les dérives du fanatisme assorti de la manipulation des âmes et de la soumission à celui qui parle le plus fort. Certes, le film est parfois pesant dans sa démonstration, nonobstant quelques pointes d'humour noir, mais sa densité et son acharnement à ne jamais lâcher le morceau sont puissants. Serebrennikov rejoint d'ailleurs les grands cinéastes russes du moment, Zviaguintsev et Bykov, par ces mêmes qualités. La mise en scène du Disciple, notamment avec de brillants plans séquences, participe de ce sentiment de malaise qui étreint devant un film inconfortable et verbeux mais hautement recommandable surtout s'il est suivi d'un débat contradictoire à l'issue de la séance.
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