Votre avis sur Le Disciple ?

35 critiques spectateurs

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4,0
Publiée le 24 novembre 2016
Je n’ai pas souvenir avoir entendu autant de dialogues s’inspirant des versets de la Bible. 60 à 70 % peut-être, et ça fonctionne, imparable, dans la bouche de ce jeune garçon de plus en plus habité (par le diable ?) et les préceptes d’une religion qu’il entend appliquer à la lettre. Son obstination réussira à gagner les murs de son établissement scolaire où le bikini à la piscine est désormais interdit, tandis que la professeur de biologie se voit de plus en plus contestée, dans ses cours relevant de l’éducation sexuelle ou de la théorie de l’évolution. Une autorité à peine défendue par sa hiérarchie, faille dans laquelle s’engouffre le disciple œuvrant sur tous les fronts pour donner dit-il de la respectabilité aux actes quotidiens et à ses représentants dûment sermonnés sur leur mode de vie trop tranquille à ses yeux. Dans le confort de leur chapelle, le disciple ne voit ni martyre, ni kamikaze... Petr Skvortsov est impressionnant dans le premier rôle de cette cérémonie démoniaque à laquelle le spectateur assiste médusé. On attend la faille, la faiblesse, la logique, ou le déchirement ultime qui lui donnerait raison. On en ressort médusé, interrogatif, mais loin de l'indifférence. C'est à voir, absolument.
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4,0
Publiée le 22 novembre 2016
Connu surtout pour ses mises en scène théâtrales, le réalisateur russe Kirill Serebrennikov n’est pas pour autant un nouveau venu sur le grand écran, même si aucun de ses films précédents n’avait fait l’objet d’une distribution dans notre pays. "Le disciple" a été présenté à Cannes 2016 dans la sélection Un Certain Regard et il a obtenu le Prix François Chalais, « récompensant un film qui traduit au mieux la réalité de notre monde ». Plus important encore, il a profondément marqué les spectateurs ! En fait, "Le discipl"e est un exemple de plus de ces films qui débarquent à Cannes au mois de mai, réalisés par des cinéastes dont on ne sait rien et qui prennent les spectateurs à la gorge dès la première image pour ne plus les lâcher jusqu’à la fin. Autant dire qu’après avoir savouré "Le disciple", on va attendre avec une certaine impatience le prochain film de Kirill Serebrennikov, en espérant que les idées réactionnaires qui, actuellement, se propagent un peu partout dans le monde ne finissent pas par avoir raison de ces réalisateurs qui ont le courage d’appeler un chat un chat.
3,5
Publiée le 14 décembre 2016
Film très étonnant et poignant, je suis avant tout aller le voir car je connais très bien la pièce de théâtre dont est tiré le film, "Martyr" de l'auteur allemand Marius von Mayenburg. Ayant moi-même interprété le rôle principal de Benjamin au théâtre, c'est avec grande surprise et admiration que j'ai reconnu la globalité de la trame dramatique ; en effet, l'ensemble des scènes est conservé, on retrouve les mêmes personnages avec quelques modifications (le proviseur devient ici une femme et est secondée par une prof d'histoire) et les paroles de la Bible sont accompagnées des références exactes comme dans la pièce. La mise en scène, bien que simple, recèle de trouvailles très justes dans les interactions qui ne sont nullement fournies dans le livre. Cela apporte une richesse et un approfondissement à chaque situation, à chaque relation. Dans ces décors ternes voire pauvres, le réalisateur Kirill Serebrennikov a su tisser les fils d'une histoire très actuelle, qui s'inscrit aisément dans tout pays occidental. Le sujet porte à réflexion et ne peut laisser indifférent, surtout dans le contexte actuel où le fanatisme religieux ne semble se poser que pour l'islam. La pièce de Mayenburg, et "Le disciple" donc, viennent remettre le spectateur face à ses convictions infondées et lui pose le problème à l'envers par le biais du christianisme et d'une radicalisation violente et soudaine. Les paroles de la Bible que citent Ben sont détournées dans le but de rentrer en conflit et de semer le désarroi dans son entourage. Le film n'oublie pas les autres thèmes abordés comme ceux de l'éducation, de la recherche d'identité sexuelle, de la monoparentalité, le rapport à l'église dans le milieu scolaire,... L'investissement émotionnel du jeune acteur Pyotr Skvortsov est remarquable face à une telle conviction. Le réalisateur a eu la brillante idée de faire des plans séquences d'une longueur identique à celle des scènes de la pièce, mettant ainsi les acteurs dans un rythme théâtral. La photographie très minimaliste mais efficace, joue beaucoup avec les reflets du soleil et apporte beaucoup de cachet à ce film qui n'a pas du avoir un très gros budget. Malgré cette fidélité flagrante et cette adaptation forte, j'ai été surpris de cette volonté hyper réaliste du réalisateur qui a mis de côté l'humour qui foisonne dans la pièce mais qu'on ne retrouve pas dans le film. L'humour permet de prendre de la distance avec la véracité du propos mais "Le disciple", par ce manque, devient trop sombre et dur, ce qui dommage. Je ne sais pas si c'est la langue russe qui m'a provoqué cet effet mais j'ai eu l'impression que le film pouvait aller plus loin, que l'interprétation aurait pu être plus explosive, plus débordante d’extrémisme, que ce soit pour le personnage de Ben ou celui de la professeur de biologie dans la scène finale. J'ai adoré voir cette pièce adaptée au cinéma mais il me manquait le brin de folie que laisse entendre le texte de Maybenburg, dont le questionnement accrue sur notre société est inévitable.
4,5
Publiée le 7 novembre 2016
Voilà un film fort et dérangeant, d'un réalisateur russe qui a adapté sa propre pièce de théâtre, qui elle-même est l'adaptation d'une pièce allemande.
Le film raconte comment un jeune lycéen, peut arriver à détourner la religion pour manipuler un être plus faible. Mais le film montre aussi l'imbrication de la religion dans les organismes d'un état qui utilise la religion pour mieux contrôler la jeunesse dans le système éducatif de la Russie actuelle.
On voit bien dans le film, un contraste entre les jeunes, nés après la chute de l'empire soviétique, très influencés par la modernité, et les professeurs les plus âgés dont on sent qu'ils ont encore un schéma de pensée formaté sous le régime communiste. Entre les deux, une professeure, qui devait être enfant à l'époque communiste et qui est maintenant ouverte à la réalité du monde actuel, tente seule, de lutter contre les ravages des discours de l'élève "malade" qui manipule sa mère, ses professeurs et surtout le maillon faible des autres élèves.
La thématique du détournement de la religion, appliqué ici à la chrétienté orthodoxe, est une thématique universelle, que l'on retrouve dans les trois grandes religions monothéistes, et qui prend tout son sens avec l'actualité des attentas islamistes.
Un seul manque dans ce film, on aurait aimé voir comment l'élève en est arrivé à ce stade de "folie", mais ce n'est pas le sujet du film.
A voir absolument.
4,5
Publiée le 9 novembre 2016
Festival du Film de Sarlat 2016... 16h15 ... Bouleversant d'immoralité... La lecture des saintes écritures prises lu incarnés littéralement idiotement sans libère un monstre...
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