Voici un film documentaire totalement fascinant. Sa place est d'ailleurs définitivement au cinéma tellement les images sont esthétiques, les plans soignés pour ce mythique personnage qu'est Rocco Siffredi.
En parlant de mythe, l'analogie n'est pas vaine, en effet, comme pour les personnages de la mythologie grecque, Rocco est soumis à un terrible hubris, un outrage, une transgression, un désir immodéré pour le sexe qui en fait un personnage tout sauf conventionnel. Ainsi, le premier plan qui le film sous la douche, ses attributs de puissance saillant, bien visibles en gros plan, muscles luisants fait un parallèle saisissant avec les statues antiques. Rocco est tellement mythique que ses partenaires à l'écran ont des regards plein de désir envers lui, que lorsqu'il arrive dans une boite de nuit, tout le monde le salue, que son cousin caméraman est son fidèle écuyer et j'en passe.
Mais derrière le mythe, il y a un homme et même moins que cela, un esclave, esclave de son sexe, des femmes et c'est la grande découverte de ce film. Le mythe n'a aucune limite, se croit libre mais cela affecte l'homme. Un homme qui lui a des limites, tout d'abord morales, puis familiales, avec notamment sa mère omniprésente, sa femme, ses enfants. Un grand sentiment de culpabilité ronge cet homme qui est amené à faire des choses terribles à cause de son démon.
Ce film est un exercice psychanalytique exceptionnel, Rocco se confie de manière étonnante à la caméra, rit, pleure, dévoile. Fait intervenir son entourage, ses fils dans une séquences où l'on voit le paradoxe entre l'homme et le mythe, ce qui crée un décalage et presque une gêne. On voit également son épouse dans une scène où elle fait du yoga, un besoin de rester zen sans doute, cette action en dit plus que ses mots. Enfin, on rencontre également une collègue emblématique, Kelly Stafford qui dit ma foi, des choses fortes intéressantes.
Rocco est donc un excellent documentaire qui vaut vraiment la peine d'être vu.