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Loïck G.
336 abonnés
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4,0
Publiée le 20 novembre 2020
Un film tourné en 1960 et qui depuis deux mauvaises décennies est tombé aux oubliettes. Les films sur la Shoah et les camps de concentration ne peuvent omettre celui du tchèque Vojtěch Jasny qui tout en assurant une mise en scène assez éblouissante réussit à retranscrire le quotidien des prisonniers autour d’un personnage central, qui deviendra un peu malgré lui tête de Turc et marionnette. Il se retrouve dans le camp de travail Mauthausen, où si l’on n’extermine pas les prisonniers, ceux-ci peuvent être abattus, notamment dans la section punitive où les corvées sont inhumaines. Aucune complaisance dans la caméra qui passe de l’objectivité à la subjectivité avec un besoin urgent et vital de témoigner à l’époque d’un état de faits que la littérature et le cinéma commençaient à révéler. Depuis le septième art a bien occupé le terrain, mais ce film est l'un des grands précurseurs. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Film totalement méconnu et largement tombé dans l’oubli, J’ai survécu à ma mort est un film tchécoslovaque enthousiasmant qui a le grand mérite d’évoquer avec justesse la vie au sein du camp de Mauthausen, là où la plupart des œuvres sur l’univers concentrationnaire se focalise toujours sur Auschwitz. C’est l’occasion de découvrir un fonctionnement différent, mais tout aussi horrible et terrifiant, bien entendu. Pour apprécier le long-métrage, il faut juste accepter le fait que les acteurs paraissent un peu trop grassouillets pour être crédibles en internes sous-alimentés. Une fois cette convention franchie, le cinéaste est d’une grande véracité dans sa description du quotidien d’un camp de travail où la mort et l’humiliation sont le seul pain. Il faut ajouter à cela la découverte du trafic de numéros dans le camp (on ne tatoue qu’à Auschwitz) qui entraîne un important trafic d’identité. Autant d’éléments qui tranchent avec ce que l’on raconte des camps. Le film n’en oublie pas les atrocités, l’arbitraire, tout en soignant la réalisation. Bref, il s’agit d’une œuvre à redécouvrir pour tout cinéphile et cela est possible grâce à une nouvelle édition DVD providentielle. N’hésitez pas une seconde à en faire l’acquisition.